L'augmentation des fonctionnaires va plomber le budget du maroc

Si l’accord de dialogue social en cours de finalisation est signé, la masse salariale de l’Etat, qui représente déjà plus de 11% du PIB, s’alourdira contrairement à la volonté du Maroc de réduire son poids à moins de 10,5% du PIB. Le déficit budgétaire s'aggravera également.

Le gouvernement propose désormais une augmentation générale des salaires des fonctionnaires dans le cadre du dialogue social, en plus d’autres améliorations prévues pour cette catégorie de travailleurs.

Le coût de cette offre financière, déjà acceptée par les syndicats, sera élevé : plus de 8 milliards de DH au bas mot, selon nos estimations.

Si l’accord de dialogue social est signé (avant le 1er mai comme espéré par les partenaires sociaux), la masse salariale de l’Etat, déjà élevée, s’alourdira davantage. Le gouvernement semble prêt à tout pour calmer les tensions sociales, quitte à emprunter un chemin contraire à sa vision de réduire le poids des charges salariales.

Plus de 100 milliards de DH par an

Précisons d’abord que l’augmentation de salaire proposée concerne tous les fonctionnaires, y compris ceux des collectivités territoriales qui représentaient en 2008 (dernière donnée disponible auprès de la DGCL) 25% du personnel de l’Etat, soit 150.000 personnes.

Le budget général de l’Etat n’est concerné directement que par l’augmentation des salaires des fonctionnaires de l’Administration centrale qui sont au nombre de 570.000 à fin 2018 (hors personnel militaire).

En 2018, la masse salariale de ces fonctionnaires s’élevait à 109 milliards de DH. Elle a augmenté de 55% en dix ans. Certes, depuis 2012, elle progresse moins vite grâce au non remplacement de certains départs à la retraite et au recours au recrutement régional (contractualisation). Mais avec les augmentations de salaires proposées, la tendance s’accélérera de nouveau.

108 milliards de DH, cela représente 9,7% du PIB. Mais en intégrant les cotisations patronales de retraite et d’assurance maladie, le ratio monte à plus de 11% du PIB. Un niveau élevé comparativement à celui de la région Mena (9,7%) et des pays de l’OCDE (10%).



 
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