La Bourse de Paris dégringolait toujours vendredi 24 octobre, en fin de matinée, alors que le CAC 40 poursuivait sa chute libre, perdant 8,82 % et atteignant son plus bas niveau depuis plus de cinq ans. A 12H01, l'indice parisien lâchait 292,04 points à 3 018,83 points, un plus bas depuis juillet 2003, dans un marché paniqué par la dégradation de la conjoncture économique et les répercussions de la crise sur les entreprises. Le CAC 40 est même brièvement passé sous les 3.000 points, perdant jusqu'à 10,61 % pour dégringoler à 2 959,29 points.
Frappé de plein fouet, le secteur automobile concentre les inquiétudes : Renault abandonnait 17,27 % à 21,00 euros et Peugeot 13,38 % à 15,50 euros, après avoir tous deux annoncé des chiffres d'affaires en net recul au troisième trimestre et revu en baisse leurs prévisions pour 2008. Renault a par ailleurs décidé d'arrêter la production de plusieurs de ses usines pendant une à deux semaines en France "Ce genre de nouvelle est terrible. Quand les industriels arrêtent la production, cela montre que ça touche de plein fouet la production", estime un vendeur d'actions parisien interrogé par l'AFP.
La Bourse de Francfort accélérait sa chute, l'indice DAX perdant 10,13 % à 4 061,66 points vers 11H52. La Bourse de Londres accélérait sa chute, le Footsie-100 dégringolant de plus de 370 points, soit plus de 9%, après l'annonce de la première contraction de l'économie britannique depuis 16 ans, au troisième trimestre. La Bourse de Tokyo, principale place financière d'Asie, a terminé vendredi sur un plongeon de 9,60 %, tandis que Séoul a chuté de 10,57 % et Hong Kong de 8,30 % en clôture.
Les incertitudes pèsent sur les perspectives des entreprises, dont beaucoup voient leurs résultats trimestriels et leurs perspectives souffrir des répercussions de la crise. Ainsi, l'indice composite des directeurs d'achats (PMI) pour les secteurs manufacturier et des services de la zone euro a atteint en octobre son plus bas niveau depuis 10 ans, à 44,6 points contre 46,9 points en septembre.
Par ailleurs, ce qui ajoute à la nervosité des marchés, les principaux pays exportateurs de pétrole (OPEP) réunis vendredi à Vienne devraient décider de baisser leur production, afin d'enrayer le recul des cours du brut.