Le combat de Camille, mère d’un enfant autiste : « Ce que je veux, c’est un Smic pour m’en sortir »

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Drianke

اللهم إفتح لنا أبواب الخير وأرزقنا من حيت لا نحتسب
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À 5 ans, l’autisme du fils de Camille ne saute pas aux yeux : « c’est un petit garçon comme les autres », explique-t-elle en souriant. Né grand prématuré, il a vite fallu le prendre en charge et lui apporter tous les soins nécessaires. Au départ, tout semble gérable, mais quand son fils fait son entrée à l’école, les choses se compliquent. Depuis 2 ans, la mère de famille n’arrive plus à joindre les deux bouts. Pourtant, elle l’assure, vivre avec un enfant autiste, « ça s’apprend très vite », mais subvenir à ses besoins, « c’est plus compliqué ».

Chaque mois, la MDPH (Maison Départementale pour Personnes Handicapées) de Seine-Maritime lui attribue 880 € : « Ça me permet de payer hypothétiquement les spécialistes pour mon fils et de me garder un tout petit salaire à côté. Moi, tout ce que je demande, c’est un Smic pour pouvoir m’en sortir. »

« Il faut être en permanence avec lui »


Mais entre la psychomotricienne, le neuropédiatre et l’orthoptiste, les dépenses s’accumulent vite. Au chômage depuis la naissance de son fils, elle ne « peut pas [se] permettre de recommencer à travailler », car son petit garçon a besoin d’elle quotidiennement : « Il ne va à l’école que trois heures par jour. Après, il faut l’emmener à ses rendez-vous et être en permanence avec lui, car il ne se rend pas compte du danger », justifie-t-elle.

Et, « chaque mois, [elle] dépense en moyenne 550 € simplement pour les soins. À cela s’ajoutent tout le matériel et les aménagements dans la maison ». Le reste ? « À peine 300 € » sur les 880 € fournis par la MDPH.

Les services publics font la sourde oreille

« J’ai tout essayé ! Les collectivités locales, le département, le préfet, tous les députés de France, le ministère de la Santé, Matignon et même l’Élysée ! » détaille la mère de famille, qui ne se décourage pas pour autant. « Ça fait 2 ans que j’envoie des mails, que je passe des coups de fil partout. Je n’abandonnerai pas. Ce serait abandonner mon fils. »

Mais le 2 décembre, elle reçoit un texto de la commission interministérielle chargée de l’autisme à Matignon : « On m’a simplement dit qu’ils ne pouvaient rien faire, et qu’il fallait que je me retourne vers les organismes locaux… Les mêmes organismes qui ne donnent pas suite à mes demandes… C’est juste hallucinant ! », s’indigne Camille.

Plus de 90 000 vues sur Facebook

Ce SMS, c’est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. La maman, en pleurs, décide de prendre son téléphone et lance une vidéo sur Facebook pour raconter son calvaire. « Je n’ai pas l’habitude de faire ça, je suis quelqu’un de plutôt discrète en temps normal, mais là, c’était trop. » confie-t-elle. À l’heure actuelle, son appel à l’aide a déjà été visionné plus de 90 000 fois. Un « buzz » qui lui a permis de se rapprocher d’une entreprise spécialisée dans le matériel pour enfants autistes, et qui propose de lui donner un coup de pouce : « C’est enfin une bonne nouvelle, mais beaucoup d’autres parents sont dans le même cas que moi, il faut que les choses bougent. » Il y a trois semaines, elle a lancé un appel désespéré au président de la République, Emmanuel Macron, en lui faisant remettre une lettre lors de son déplacement à Amiens. Elle est restée sans réponse.

Joints par la rédaction de 76actu, la MDPH et le département de Seine-Maritime n’ont pas souhaité se prononcer sur le cas de Camille pour des « raisons évidentes de respect du secret médical ».

https://actu.fr/normandie/mesnil-es...Z7K2SyH2l3QL_1S_gFvdYqcUgY#Echobox=1575874356
 
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