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Le daour des Regraga
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[QUOTE="3roubi, post: 17201052, member: 351269"] Il ne faut surtout pas s’attendre à une cohorte ordonnée de pèlerins. Au contraire, le flux est plutôt informel et diffus : chaque Regragui chemine comme il veut ou comme il peut. Certains attachent un point d’honneur à marcher pendant les trente‑neuf jours, mais d’autres n’hésitent pas à prendre les transports en commun qui relient les moussems entre eux. Pour ces derniers, la marche n’est pas forcément constitutive de la démarche pèlerine. Pourtant, le voyage à pied permet ce dépassement de soi, le franchissement de l’espace malgré les épreuves des intempéries, et la satisfaction d’arriver le soir à l’étape tant attendue. L’historien Alphonse Dupront (1987) remarquait à juste titre que les pèlerinages privilégiaient soit l’effort (du voyage), soit le terme (la rencontre sacrale au lieu saint). La spécificité du [I]daour[/I] par rapport à la plupart des autres moussem marocains est d’allier ces deux aspects : la distance et la durée mettent vraiment la notion de déplacement et d’effort au centre du pèlerinage, au même titre que les rituels effectués au lieu saint. (Chaque étape est marquée par le déroulement d’un moussem, qui allie fêtes patronale et foraine et foire commerciale.) [ATTACH type="full"]282884[/ATTACH] Les daouryîn Sans entrer outre mesure dans les détails du déroulement précis du pèlerinage, il est important de considérer que tout est structuré, programmé, selon ce qu’il convient d’appeler un véritable scénario rituel, alors même que tout paraît de prime abord assez désorganisé, voire désordonné. La mémoire joue un rôle déterminant dans la transmission dudit scénario et dans sa réalisation/réactualisation annuelle. Le rôle de la mémoire s’illustre notamment dans le rapport à l’espace et dans l’orientation des pèlerins Regraga. Sans horloge ni carte ni boussole, ils savent toujours où ils se trouvent et quel chemin emprunter (Mana, 1988). Certes, l’itinéraire est inscrit dans les mémoires, mais l’on peut aussi dire que la mémoire du scénario est inscrite dans l’espace jusque dans le corps. Chacun se souvient des chemins, des gens et des lieux au fur et à mesure que l’on avance. Les souvenirs affleurent du passé à l’instant et/ou au lieu opportun. À la manière de la pensée mythique, les Regraga élaborent, conservent, modèlent leurs rites en fonction de leurs mythes, eux-mêmes en perpétuel remaniement selon les besoins du présent. Retenons l’expression pertinente de « scénario rituel » pour qualifier le [I]daour[/I]. Bien souvent, l’on constate des « oublis », des trous de mémoire dans ce scénario, d’où naît un sentiment de manque. Si bien qu’il faut combler ces trous de mémoire avec des « débris d’événement » ou des « souvenirs » afin de garder la cohérence de l’ensemble. Peu importe alors ce qui va venir en remplacement. C’est précisément là qu’apparaît l’adaptabilité, la malléabilité, voire l’improvisation et le talent de répondre au coup par coup. « Il y a de l’ordre dans ce système, en dépit des conflits et des contradictions, c’est un ordre instable, sans cesse construit et reconstruit » . Se référer à cette idée de « bricolage rituel », en ce qui concerne les Regraga, apparaît donc légitime. [/QUOTE]
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