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Le daour des Regraga
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[QUOTE="3roubi, post: 17201058, member: 351269"] Les demandeurs de [I]baraka[/I] leur font divers types d’offrandes en retour : hébergement et nourriture d’une part, dons en argent d’autre part (la [I]ziyâra[/I]). Cet argent est partagé quotidiennement entre toutes les zaouïas, puis réparti entre tous les membres présents de chacun des groupes. La somme globale s’élève quotidiennement à plusieurs milliers de dirhams, mais la part octroyée à chaque Regragui n’excède jamais quelques dirhams. Le partage répond en fait à des règles fort précises qu’il serait fastidieux d’énumérer ici. Signalons toutefois que ce système donne lieu à quelques tensions internes : le [I]moqaddem[/I] de la Taïfa jouit par exemple du privilège de conserver la [I]ziyâra[/I] qui lui est directement versée sans avoir à la redistribuer aux autres zaouïas. Cet usage fait entre autres la particularité de ce personnage. La réception et la redistribution des offrandes engendrent des enjeux de pouvoir, notamment entre le groupe de la Taïfa et celui de la Khaïma. Pourtant, cette « tension » est acceptée, assimilée, jusqu’à produire un certain dynamisme au sein du système interne qui évite toute situation de monopole de la part de l’un ou l’autre groupe. De son côté, le pouvoir central (le [I]makhzen[/I]) est implicitement présent lors de la manifestation, à travers les cérémonies officielles, les forces de police et les drapeaux nationaux. Cette présence est d’ailleurs plutôt subie qu’appréciée. Mais si elle est nettement visible lors des étapes-phares, elle est cependant limitée dans la plupart des étapes rurales et reculées. (La [I]ziyâra [/I]signifie ici un don en plus de l’idée communément admise de « visite » et par là de pèlerinage.) La dimension agraire du pèlerinage est très importante. Le contexte est éminemment rural, mis à part l’unique étape urbaine d’Essaouira. Ainsi, les Regraga bénissent les gens mais aussi les champs, d’où l’idée de caprification ci-dessus exprimée. Leur passage accompagne/provoque l’arrivée du printemps et met fin à la dormition de la nature que représente l’hiver. Le thème de la dormition fait écho aux Sept Dormants d’Ephèse auxquels les sept saints Regraga sont associés. Ainsi parle-t-on des « gens de la caverne » à propos de la Khaïma, en référence à la célèbre sourate du Coran qui porte ce nom. [ATTACH type="full"]282885[/ATTACH] [B]Offrande de grands plats de couscous[/B] Les Regraga viennent concrétiser le passage de l’hiver (associé à la mort/sommeil) au printemps qui est renouveau et renaissance cyclique. La conception singulière du rapport entre le sommeil et la mort est d’ailleurs illustrée par le proverbe : « le sommeil est frère de la mort ». Et Boujemaâ Lakhdar, ancien conservateur du musée d’Essaouira, d’ajouter que : « La dormition n’est pas la mort mais c’est un sommeil qui ressemble à la mort. La végétation endormie attend le retour de la belle saison. (…) Pour que les récoltes soient abondantes, il faut que la [I]baraka[/I] (des Regraga) vienne compléter et achever l’œuvre de la nature »[URL='https://books.openedition.org/ifpo/1204?lang=fr#ftn13']13[/URL]. Aussi les gens croient-ils que la nature ne se réveillera pas si les Regraga ne passent pas. Le faste et le néfaste sont donc considérés comme la conséquence directe de la dévotion aux saints Regraga. La pénurie et la sécheresse, par exemple, sont perçues et expliquées par le manque ou la baisse de fidélité envers les Regraga. Le personnage du [I]moqaddem[/I] de la Taïfa entretient un rapport privilégié avec la pluie qui est le don du ciel espéré par tous pour que les récoltes soient abondantes. Son appellation surprenante de « mariée » ou « fiancée » ([I]arossa[/I]) figure en fait la ré-appropriation par l’homme de la vertu d’enfantement, et contredit la problématique habituelle du masculin/féminin. C’est un homme qui favorise la pluie. Cet usage rappelle un rituel de pluie appelé [I]tarunja[/I] observé chez les Berbères par Émile Laoust (1926). Ce vieux rite agraire consiste à fabriquer une poupée blanche appelée [I]arossa chta[/I] que l’on promène ensuite dans le champ pour obtenir la pluie. Mariage et pluie vont de pair. L’[I]arossa[/I] est associée à la pluie et au retour du printemps. Peut-on alors faire l’hypothèse du [I]daour[/I] comme la reproduction à une autre échelle du vieux rite berbère de [I]tarunja[/I] ? On peut certes la formuler, sans toutefois répondre hâtivement. [/QUOTE]
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