le gaz du gharb

Le Maroc, qui ne possède que de modestes réserves, a été durement touché par l'instabilité des prix de l'énergie au cours de l'année écoulée.

Le Royaume importe 96% de ses besoins en énergie et la facture nationale de pétrole a fortement augmenté en 2008 - atteignant 1,1 milliard de dollars au premier trimestre de l'année, soit 69% de plus par rapport à la même période en 2007.

Avec des coûts si élevés, il n'est pas surprenant que la découverte par Circle Oil de gaz naturel dans la région du Gharb, à l'ouest du Maroc, ait généré un déluge de couverture médiatique.

Le Maroc a annoncé les tests de Circle Oil sur 3.32m cubes de gaz naturel le 12 novembre. L'importance de cette découverte ne pourra être déterminée qu'à l'issue des essais. L'Office National des Hydrocarbures et des Mines (ONHYM) a confirmé cette découverte dans le puits ONZ6 sur le permis de Ouled N'Zala, selon l'agence de presse gouvernementale.

ONZ6 est la première campagne des 6 forages entrepris par la compagnie Circle Oil en septembre dernier, suite à la détection d'anomalies par le procédé sismique 3D fin 2007. Le deuxième forage (CGD-9) a débuté en novembre et les travaux de préparation de la plate-forme pour un troisième puits, le KSR-8, sont en cours.

Il existe près de 100 forages dans le bassin du Gharb, mais seulement deux compagnies, Circle Oil et Cabre Oil, exploitent ces ressources. Selon l'ONHYM, 29 sociétés pétrolières internationales opèrent aujourd'hui en offshore et en onshore au Maroc.

Mais le Maroc ne remodèlera pas ses politiques en énergie en se basant sur une découverte, dont les rendements sont encore largement spéculatifs. Bien que son voisin, l'Algérie, possède des réserves d'hydrocarbures à hauteur de 12.3 milliards de barils de pétrole et 4.5trillions de mètres cubes de gaz, le Maroc, quant à lui, possède seulement 1 million de barils de pétrole et 50 milliards de mètres cubes de gaz naturel, faisant ainsi de la diversification économique une action nécessaire. Le Royaume envisage d'autres options énergétiques, y compris l'énergie éolienne, solaire et nucléaire, comme étant des solutions alternatives à la production nationale de pétrole et aux importations de gaz naturel.

Le Gouvernement prévoit qu'un dixième du bilan énergétique national et que 20% de la production électrique découleront de sources renouvelables d'ici 2012, un objectif impressionnant compte tenu du fait que le niveau actuel est un peu moins de 1%. Fort d'un temps venteux et d'une énergie solaire cohérente, le Maroc a certainement le potentiel pour atteindre cet objectif ambitieux.

Jusqu'à présent, les principales initiatives ont été axées sur l'énergie éolienne, qui devrait fournir 15% de l'énergie totale d'ici 2020. Le premier parc éolien marocain était celui de Koudia Al Baida. Opérationnel depuis 2000 et d'une capacité de 50 MW, celui- ci a été suivi par le développement de divers autres projets. Deux nouveaux parcs éoliens sont en cours de construction: un d'une capacité de 130 MW près de Tanger et un de 100 MW dans le domaine de Taza, à 100 km à l'est de la ville de Fès.

En plus des fermes éoliennes, d'autres installations solaires ont vu le jour au Maroc. 2007 a vu la construction d'une usine de Tit Mellil, composée de 1024 panneaux solaires (50 KW), tandis que celle d'Ain Beni Mathar (472 MW, dont 20 MW solaire) sera opérationnelle en 2009.

Bien qu'il y ait eu des discussions préliminaires, les centrales nucléaires n'ont pas été développées aussi rapidement que d'autres sources d'énergie renouvelable. En 2007, lors d'une visite d'État au Royaume, le Président français Nicolas Sarkozy avait annoncé que la France et le Maroc coopèreraient pour développer l'énergie nucléaire civile. Les États-Unis d'Amérique et la Russie avaient s'étaient déjà proposées pour collaborer avec le Maroc pour construire la première centrale nucléaire, mais ni la société américaine General Atomics, ni l'entreprise russe Atomstroiexport n'ont été en mesure d'aller de l'avant dans ce projet. Et même si la coopération française a été confirmée il y a près d'un an, les progrès sont lents.

Amina Benkhadra, Ministre de l'Energie, des Mines, de l'Eau et de l'Environnement du Maroc, a indiqué à OBG que l'installation d'une infrastructure « fortement spécialisée » signifie que la première unité d'une capacité de 900 MW ne sera pas opérationnelle avant 2017.

Mais malgré le retard encouru, l'énergie nucléaire s'inscrit maintenant dans le programme d'investissement du pays, selon Younes Maamar, Directeur Général de l'Office National de l'Electricité (ONE), la compagnie étatique d'électricité. « La décision a été prise, mais il faut beaucoup de temps pour lancer un projet nucléaire », a-t-il dit à OBG.

Le partenariat international et l'investissement sont des éléments importants du développement du plan marocain des énergies renouvelables, mais le Royaume prend des mesures supplémentaires pour renforcer son secteur local.

Lors d'une réunion portant sur les perspectives des énergies renouvelables dans les pays du Maghreb arabe qui s'est tenue à Rabat à la fin du mois d'octobre, Mouloud Ait Haddou, secrétaire général du Ministère marocain de l'Énergie, des Mines, de l'Eau et de l'Environnement, a annoncé la création d'un nouveau «campus du savoir » dans le cadre du plan d'investissement quinquennal 2009-2014 consacré aux énergies renouvelables, qui bénéficie d'une enveloppe de 3.2 milliards de dollars. Le campus devrait ouvrir les portes d'ici à 2010 dans le cadre d'un parc industriel d'énergie propre estimé à 219 millions de dollars.

Selon Driss Zejli, chef de l'unité de l'économie des énergies renouvelables et des technologies auprès du Centre National marocain pour la recherche scientifique et technique, le parc abritera des projets de recherche à long terme, des stages de formation et des conférences, dans un environnement propice à la diffusion de la connaissance, au transfert de technologie et à la coopération scientifique entre le Maroc et l'Europe, et entre le Maroc et d'autres pays arabes et africains.

source oxfordgroupe business
 
Recherche pétrolière : 5 forages réalisés en 2008, 12 programmés pour 2009
Au total, 64 forages sont prévus sur la période 2008-2012.
Un milliard de DH seront dépensés sur la même période pour les travaux de reconnaissance sismique 2D et 3D.

Manifestement, l’épisode Talsint est encore présent dans les esprits. Quand, récemment, l’opérateur anglais Circle Oil a annoncé une découverte intéressante de gaz dans le Gharb, l’Office national des hydrocarbures (Onhym) s’est empressé de prendre les devants pour nuancer les informations rendues publiques par la compagnie anglaise.

Ce ne sera peut-être pas encore pour cette fois. C’est que, en matière d’exploration pétrolière, il faut savoir être très patient. Cela dit, l’office ne chôme pas et les travaux d’exploration se sont nettement intensifiés ces deux dernières années.

L’année 2008 a été riche en travaux de recherche. Les détenteurs de permis ont réalisé 5 forages, alors que, ces dernières années, la moyenne n’était que d’un seul et, au mieux, de deux forages par année. Il est vrai que l’opération requiert une longue préparation.

En effet, il faut d’abord passer par la sismique 2 D ou 3 D et, avant cela, procéder à des reconnaissances qui doivent confirmer ou infirmer le potentiel d’une région donnée.

Pour l’année en cours, donc, trois forages sont le fait de Circle Oil dans le cadre du permis qu’il détient sur le Sebou. La compagnie Cabre en a effectué un dans la région de Fès, tandis que Petronas a procédé à une opération similaire au large de Rabat-Salé. A côté de cela, Trans/Strafict/Longe a effectué des travaux sur un ancien forage du côté de Guercif.

On estime le coût de l’ensemble de ces chantiers à 600 MDH. Mais les spécialistes signalent que c’est en offshore que de tels investissements atteignent des sommes colossales - la moyenne en onshore est de 15 MDH pour une profondeur de 1 000 mètres, même si c’est variable en fonction de la nature du terrain. En témoigne, justement, le forage effectué par le malaisien Petronas au large de Rabat-Salé et qui a coûté, à lui seul, 420 MDH.

A noter que l’ONHYM effectue également, pour son propre compte et en vue d’utiliser les résultats pour prospecter les grands opérateurs internationaux, des travaux d’exploration et des forages. Il en a ainsi réalisé sept durant l’année en cours.

Pour 2009, on prévoit, selon le programme des différents opérateurs internationaux, au nombre de 29 actuellement, douze autres forages.
Transatl/Direct/Anchultz/ Longe en réalisera deux dans les régions d’Asilah et de Ouezzane, Circle Oil trois au titre du permis Sebou et Transatlantic quatre à Tselfat.

Trois autres forages sont programmés dont un par Repsol/Gasz Natural/ Dana dans la région de Tanger, un deuxième dans la région de Bouanane par Dana/ Thetis/ Eastern, et un troisième à Ras Juby par Genting Oil.

290 forages réalisés depuis 1917
Auprès de l’Onhym, on indique que 64 forages sont prévus sur la période 2008-2012. Ce qui est considérable par rapport aux périodes précédentes. Depuis le début de l’exploration pétrolière au Maroc, en 1917, 290 forages ont été réalisés. Il est cependant difficile d’estimer le montant des investissements eu égard au grand nombre de paramètres à prendre en compte.

Néanmoins, font remarquer M’hammed El Moustaïne et Hamadi Sellami, respectivement directeur de l’exploration et de la production pétrolière à l’Onhym, les forages ne sont que l’aboutissement de nombreuses opérations. A titre d’illustration, entre 2008 et 2012, il sera procédé à des reconnaissances sismiques 2D pour près de 345 MDH et en 3D pour un montant global de 675 millions.
source la vie economique
 
Haut