Le marché de l'emploi moins ouvert aux enfants d'immigrés maghrébins
C'est l'un des constats les plus marquants de l'ambitieux et massif "portrait social" de la France en 2010 que dresse l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) : "En moyenne, entre 2005 et 2009, 86 % des hommes français âgés de 16 à 65 ans ont un emploi quand leurs deux parents sont français de naissance", ce qui n'est le cas que de "65 % quand un de leurs parents est immigré et originaire d'un pays du Maghreb", écrivent les auteurs de cette étude publiée mercredi 17 novembre. Pour les femmes, les chiffres sont respectivement de 74 % et 56 %.
Les auteurs expliquent s'être intéressés à la situation des enfants d'immigrés un ou deux parents plutôt qu'à celle des immigrés eux-mêmes, parce que leurs "caractéristiques sont plus facilement comparables à celles des descendants de non-immigrés".
Et malgré cette proximité des situations scolaires ou linguistiques, le constat est sans appel : chez les descendants de l'immigration maghrébine, on constate un différentiel de 21 points par rapport à la population issue de parents français (14 % de chômeurs contre 35 %). Les enfants de l'immigration originaire dEurope de lEst, du Nord ou du Sud ont quant à eux des taux demploi plus proches de ceux des Français de parents français.
DES CHIFFRES ÉQUIVALENTS POUR LES ENFANTS D'IMMIGRÉS AFRICAINS
Les travaux de l'Insee se sont exclusivement concentrés sur ces quatre groupes de nationalité des parents Maghreb, Europe de l'Est, Europe du Nord, Europe du Sud. "Les autres origines constituent des groupes trop peu nombreux ou trop jeunes", indique le texe. Mais sur la base d'études plus anciennes et des données collectées par les chercheurs, Roland Rathelot, l'un des trois auteurs, avance des chiffres pour les enfants d'immigrés venus d'Afrique subsaharienne et d'Asie : "En ce qui concerne l'Afrique, nous sommes très proches des écarts trouvés pour les enfants d'immigrés maghrébins : le taux d'emploi est d'une vingtaine de points inférieur à celui des enfants de parents français. Pour l'Asie, l'écart est beaucoup moins important et le taux d'emploi assez proche de celui observé pour les autres groupes."
Pour autant, l'étude estime que "l'intégralité de ces écarts ne relève pas nécessairement de la discrimination" : les Français descendants directs d'immigrés du Maghreb sont ainsi en moyenne plus jeunes et ont des niveaux d'éducation plus faibles que ceux dont les deux parents sont français de naissance. D'après les estimations de l'institut, ces disparités en termes d'expérience, de diplôme, de situation familiale et de lieu de résidence expliquent un tiers de l'écart des taux d'emploi (soit 7 points sur 21).
C'est l'un des constats les plus marquants de l'ambitieux et massif "portrait social" de la France en 2010 que dresse l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) : "En moyenne, entre 2005 et 2009, 86 % des hommes français âgés de 16 à 65 ans ont un emploi quand leurs deux parents sont français de naissance", ce qui n'est le cas que de "65 % quand un de leurs parents est immigré et originaire d'un pays du Maghreb", écrivent les auteurs de cette étude publiée mercredi 17 novembre. Pour les femmes, les chiffres sont respectivement de 74 % et 56 %.
Les auteurs expliquent s'être intéressés à la situation des enfants d'immigrés un ou deux parents plutôt qu'à celle des immigrés eux-mêmes, parce que leurs "caractéristiques sont plus facilement comparables à celles des descendants de non-immigrés".
Et malgré cette proximité des situations scolaires ou linguistiques, le constat est sans appel : chez les descendants de l'immigration maghrébine, on constate un différentiel de 21 points par rapport à la population issue de parents français (14 % de chômeurs contre 35 %). Les enfants de l'immigration originaire dEurope de lEst, du Nord ou du Sud ont quant à eux des taux demploi plus proches de ceux des Français de parents français.
DES CHIFFRES ÉQUIVALENTS POUR LES ENFANTS D'IMMIGRÉS AFRICAINS
Les travaux de l'Insee se sont exclusivement concentrés sur ces quatre groupes de nationalité des parents Maghreb, Europe de l'Est, Europe du Nord, Europe du Sud. "Les autres origines constituent des groupes trop peu nombreux ou trop jeunes", indique le texe. Mais sur la base d'études plus anciennes et des données collectées par les chercheurs, Roland Rathelot, l'un des trois auteurs, avance des chiffres pour les enfants d'immigrés venus d'Afrique subsaharienne et d'Asie : "En ce qui concerne l'Afrique, nous sommes très proches des écarts trouvés pour les enfants d'immigrés maghrébins : le taux d'emploi est d'une vingtaine de points inférieur à celui des enfants de parents français. Pour l'Asie, l'écart est beaucoup moins important et le taux d'emploi assez proche de celui observé pour les autres groupes."
Pour autant, l'étude estime que "l'intégralité de ces écarts ne relève pas nécessairement de la discrimination" : les Français descendants directs d'immigrés du Maghreb sont ainsi en moyenne plus jeunes et ont des niveaux d'éducation plus faibles que ceux dont les deux parents sont français de naissance. D'après les estimations de l'institut, ces disparités en termes d'expérience, de diplôme, de situation familiale et de lieu de résidence expliquent un tiers de l'écart des taux d'emploi (soit 7 points sur 21).