le mari trompé distribue des tracts au supermarché pour se venger

Marennes (17) : le mari trompé distribue des tracts au supermarché pour se venger


Un quinquagénaire se dit trompé par sa femme. Samedi, il s'est rendu dans la commune de l'amant supposé pour y distribuer des tracts

Si vous pensiez que le mari trompé se réfugiait généralement dans un silence prostré, détrompez-vous. En tout cas, ce n'est pas le genre de Jean-Luc, qui préfère extérioriser son cocufiage comme on crie son amour. Quinquagénaire installé dans le Médoc, il dispose d'une cabane ostréicole à Brouage (17), où lui et sa femme passent leurs vacances depuis quatre ans. Un beau soir de juillet 2011, tandis que les Binuchards se produisaient en concert, devant l'église de Marennes, le Médocain et son épouse ont fait la connaissance d'un homme. « Il est peu à peu devenu l'amant de ma femme », affirme Jean-Luc.

En guise de vengeance, le cocu (magnifique ?) a trouvé une riposte cinglante : distribuer des tracts devant la grande surface du centre-ville de Marennes. « Je me suis rendu ici car c'est la commune de résidence de son amant. Je veux que tout le monde sache ce qu'il m'a fait. »

Il prend le risque

Pour parvenir à ses fins, Jean-Luc n'y va pas de mainmorte, conscient des poursuites judiciaires qu'il pourrait encourir. Sur le document imprimé par ses soins figure notamment une photo de sa femme et de son amant supposé. Leurs visages sont floutés. Mais il y a pire. Car le Médocain a inscrit la première lettre du prénom de son épouse et livre des informations détaillées sur le prétendu cocufieur : âge, situation familiale, activité associative et profession.

Il pousse même le vice jusqu'à mentionner son prénom, suivi d'un X. Et selon lui, le vilain Monsieur X se vanterait d'honorer ses clientes, comme indiqué en d'autres termes sur le document. Un dernier petit mot pour la route : « Il m'a pris ma femme, amour de ma vie (preuves à l'appui). » Et Jean-Luc de laisser son mail sur le bout de papier, dans l'espoir de réunir un comité de soutien.

Ainsi, les clients de la grande surface ont-ils croisé Jean-Luc, petit homme tout mince et dégarni, vêtu d'un blouson de cuir. Dans la grisaille du jour, il dissimule son humeur maussade derrière de petites lunettes de soleil rondes. « Bonjour madame, c'est moi le cocu. » « Bonjour monsieur, je suis le mari trompé. Eh oui ! »

L'air tantôt amusé, tantôt consterné, les passants paraissent le plus souvent incrédules. Toutefois, Jean-Luc trouve un peu de réconfort lorsqu'une femme lui souhaite « bon courage ». « Je compte aussi mettre ces tracts dans les boîtes aux lettres », annonce-t-il.

Il faut dire que le courroux de notre homme remonte au mois d'août. « C'est à cette période que j'ai commencé à avoir des doutes, confie-t-il. Ensuite, grâce aux relevés téléphoniques, j'ai remarqué que le numéro du gars revenait sans cesse. Je me suis donc mis à lire plusieurs textos qu'il lui envoyait. Normal. » Ou pas.

Divorce en vue

En tout cas, certains de ces SMS ont abîmé sa corde sensible. Celui-ci, par exemple : « Je t'aime, bises. » Et puis, il y a tous ces messages pour le moins croustillants, que la décence nous oblige à ne pas divulguer. Une véritable estocade pour notre Médocain, qui s'en est remis au talent d'un détective privé.
 
« Cela fait vingt-huit ans que nous sommes mariés. En novembre, nous avons même acheté une maison à Bourcefranc. Et aujourd'hui, ma femme vit toujours avec moi… Mais bon, on va tout droit vers un divorce. » Cette issue paraît en effet très probable.
 
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