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Le prince moulay hicham dénonce l'arrestation d'anouzla
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[QUOTE="ammar1, post: 12149452, member: 58264"] Le pouvoir fait preuve de myopie, il vit dans l'immédiat et ne mesure pas l'étendue des dégâts qu'il cause par delà le court terme : l'onde de choc provoquée par les soulèvements populaires de 2011 dans plusieurs pays arabes n'épargne pas le Maroc. Pour absorber la colère populaire et plaire aux partenaires occidentaux, le régime a dans un premier temps lâché du lest en promettant des réformes profondes et plus de libertés. Mais une fois la tempête passée, voyant d'une part l'essoufflement du mouvement de contestation local et la dérive de la situation révolutionnaire dans les autres pays, et, fort, d'autre part, du soutien financier des monarchies du Golfe et de la complaisance de certaines puissances occidentales, le Makhzen se ressent pousser des ailes. Progressivement, les promesses vont aux oubliettes et le pouvoir, plus décomplexé que jamais, renoue avec les pratiques autoritaires comme le donnent à voir les représailles contre les militants, les artistes et les journalistes indépendants dont Ali Anouzla est aujourd'hui le symbole. Le Makhzen tente de tirer un avantage stratégique de ce qu'il croit être l'épuisement des forces progressistes en mettant en marche une répression que mènent tambour battant les nouvelles élites. Ici aussi le parallèle est frappant et la triste expérience du passé se reproduit sans que les acteurs se rendent bien compte des graves conséquences que cela aura pour leur propre légitimité. Situation analogue à la différence près que le Printemps arabe n'est pas un phénomène épisodique qui aurait effleuré les esprits et dont le reflux ne laisserait aucune trace. Il s'agit, en l'occurrence, d'un mouvement profond de société qui passe par une période d'étiage, mais dont la vague montante sera beaucoup plus puissante, une fois de retour. Dans un Maroc qui se déclare en soi-disant transition, le respect le plus élémentaire de la part du pouvoir devrait être à l'égard de la presse la reconnaissance de sa liberté d'expression, sans l'épée de Damoclès d'une censure insidieuse et menaçante. Le changement, la réforme et l'ouverture démocratique ne seraient crédibles que si la liberté d'expression était reconnue, la séparation des pouvoirs entre l'exécutif et le judiciaire respectée. Il faudrait être aveugle pour croire que tel est le cas. Cela signifie qu'on n'est pas dans une phase de transition démocratique mais tout simplement, de ravalement de façade pour épater la galerie et donner le change sur la nature du véritable fonctionnement du système. On nous objectera que le Maroc d'aujourd'hui est témoin de la multiplication des médias, de l'apparition de nouveaux titres. Mais qui dit démultiplication ne dit pas forcément diversification. Le Makhzen contrôle les média par une multitude de moyens allant de l'intimidation et de la censure au boycott publicitaire, aux amendes arbitraires mais sans appel, à des campagnes de calomnie et de mise au pas par une presse aux ordres... Les média sociaux dont le siège est au Maroc suivent le même sort. Dans un Maroc où l'offre médiatico-journalistique reste très pauvre malgré la multiplication des titres, et où le travail indépendant et professionnel se fait rare, la liberté de ton et les enquêtes sans complaisance constituent une source de puissance et de nuisance que le Makhzen veut à tout prix contrôler, pour ne pas dire anéantir. L'épreuve d'Ali Anouzla ne peut rester vaine: derrière la liberté de presse c'est la dignité des citoyens marocains qui est engagée et la réputation du pays. Article: Hicham Ben Abdellah EL ALAOUI [url]http://fr.lakome.com/index.php/chroniques/1408-liberte-de-presse-au-maroc-une-derive-de-plus-la-derive-de-trop[/url] [/QUOTE]
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