lus on en parle, plus cest tabou ! Disposer de son corps, entre adultes consentants, est une pratique à haut risque chez les célibataires qui nen finissent pas de nourrir un lourd sentiment de culpabilité.
Idée reçue : « Lâge du mariage est de plus en plus retardé (29 ans pour les femmes et 31 ans pour les hommes), et les jeunes, qui ne peuvent plus contenir leurs pulsions, passent à lacte. » Selon cet angle, la sexualité chez les célibataires ne serait que la conséquence de changements sociaux brusques et rapides, que lon gère tant bien que mal. Trop réductrice, cette manière de voir les choses occulte un volet crucial : la liberté de disposer de son corps. Entre adultes consentants, rien a priori ne devrait les empêcher de jouir de leur vie comme bon leur semble, à condition de ne pas sexhiber en pleine rue ! Sauf quon est au Maroc. Un pays où linterdit culturel, combiné au verrou religieux, fait quil est impossible denvisager une relation sexuelle hors mariage, sans avoir à se cacher et à trouver mille et une combines pour ne pas se faire prendre. Ceux qui ont eu le courage de passer à lacte bravent certes linterdit, mais sombrent vite dans la culpabilité pour avoir voulu assouvir leurs désirs. Ont-ils le droit de jouir de leur corps ? Beaucoup de ceux que lon a interviewés, croisés, ou simplement côtoyés dans la vie quotidienne, ne se le permettent pas. Posez-leur la question abruptement : « Est-il normal que la société interdise les relations sexuelles hors mariage ? », il vous répondront « oui ». Ajoutant que la société est « schizophrène » et quils acceptent de composer, tant que cette schizophrénie nest pas résolue. Entre faire lamour en cachette ou bousculer lordre social (et éventuellement religieux), les tourtereaux choisiront la première option. « Je ne parlerais pas de schizophrénie mais de recherche dune nouvelle identité sexuelle. Je ne parlerais pas non plus de progrès mais dune transmutation de la perception de la sexualité dans notre société », explique la sexologue Amal Chabach. « Nous vivons dans une société musulmane qui a sa propre culture, ses croyances, ses convictions et ses interdits. Chacun grandit imprégné de ce mélange. Et, devenu adulte, fait le choix pour différentes raisons de sy soumettre ou bien de sen défaire, ou alors dessayer de trouver un équilibre entre les deux... ce qui est le cas de beaucoup de jeunes aujourdhui », nuance-t-elle.
Idée reçue : « Lâge du mariage est de plus en plus retardé (29 ans pour les femmes et 31 ans pour les hommes), et les jeunes, qui ne peuvent plus contenir leurs pulsions, passent à lacte. » Selon cet angle, la sexualité chez les célibataires ne serait que la conséquence de changements sociaux brusques et rapides, que lon gère tant bien que mal. Trop réductrice, cette manière de voir les choses occulte un volet crucial : la liberté de disposer de son corps. Entre adultes consentants, rien a priori ne devrait les empêcher de jouir de leur vie comme bon leur semble, à condition de ne pas sexhiber en pleine rue ! Sauf quon est au Maroc. Un pays où linterdit culturel, combiné au verrou religieux, fait quil est impossible denvisager une relation sexuelle hors mariage, sans avoir à se cacher et à trouver mille et une combines pour ne pas se faire prendre. Ceux qui ont eu le courage de passer à lacte bravent certes linterdit, mais sombrent vite dans la culpabilité pour avoir voulu assouvir leurs désirs. Ont-ils le droit de jouir de leur corps ? Beaucoup de ceux que lon a interviewés, croisés, ou simplement côtoyés dans la vie quotidienne, ne se le permettent pas. Posez-leur la question abruptement : « Est-il normal que la société interdise les relations sexuelles hors mariage ? », il vous répondront « oui ». Ajoutant que la société est « schizophrène » et quils acceptent de composer, tant que cette schizophrénie nest pas résolue. Entre faire lamour en cachette ou bousculer lordre social (et éventuellement religieux), les tourtereaux choisiront la première option. « Je ne parlerais pas de schizophrénie mais de recherche dune nouvelle identité sexuelle. Je ne parlerais pas non plus de progrès mais dune transmutation de la perception de la sexualité dans notre société », explique la sexologue Amal Chabach. « Nous vivons dans une société musulmane qui a sa propre culture, ses croyances, ses convictions et ses interdits. Chacun grandit imprégné de ce mélange. Et, devenu adulte, fait le choix pour différentes raisons de sy soumettre ou bien de sen défaire, ou alors dessayer de trouver un équilibre entre les deux... ce qui est le cas de beaucoup de jeunes aujourdhui », nuance-t-elle.