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Catégorie Principale
Islam
Le système des castes dans l’islam du sous-continent indien
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[QUOTE="Drianke, post: 15971362, member: 174325"] [B]Interdits de caste, interdits de classe[/B] [B][/B] D’autres sous-groupes internes à ces trois catégories viennent enrichir la mosaïque indienne musulmane. « Jâti (« espère », groupe de naissance, chez les hindous) ou zât (équivalent en langue ourdoue), qaum (clan, communauté, lignage, tribu, nation) et jamâ`at (groupe, communauté, association). À l’échelle locale, les termes khândan (lignage, famille, dynastie) ou nasab (lignage, lignée ou tout groupe fondé par des liens de sang) restent certainement les plus mobilisés par les individus pour se distinguer dans l’espace social, étant donné que le lignage constitue l’unité de référence pour le choix des partenaires d’une union. Plusieurs lignages mis ensemble peuvent former à l’échelle d’une ou plusieurs localités un birâderi, c’est-à-dire un « cercle de mariage » à l’intérieur duquel se nouent des relations matrimoniales. » Une série d’interdits organise les rapports entre ces différents groupes : il s’agit d’une « série d’interdits sociaux (commensalité, mariage, sociabilité) et spatiaux (accès aux espaces domestiques, aux lieux de prière, ségrégation dans les cimetières et les quartiers) », des interdits cependant non fondés sur « la notion de pollution rituelle, au sens strict où celle-ci est définie dans l’hindouisme ». [B]Logique d’ascension dans l’univers des castes musulmanes[/B] [B][/B] Mais si les musulmans indiens se sont structurés sous une forme proche de celle des castes, il a subsisté néanmoins, à travers le temps, la géographie et via le mariage ou la déclaration civile, des porosités et des logiques de pénétration sociales entre différents groupes. Ainsi, ces interdits de caste sont moins appliqués en milieu urbain. Les intermariages entre Pathans ayant migré depuis leur territoire d’origine au Nord-Ouest du Pakistan, où l’endogamie territoriale était stricte pour les femmes, et non-Pathans implantés dans le sud de l’Inde étaient également fréquents Dans le sud de l’Inde, au Tamil Nadu, « plusieurs auteurs s’accordent à penser qu’une telle opposition entre [I]ashrâf[/I]-s et [I]ajlâf[/I]-s n’existe pas », tout comme au Cachemire ou dans l’Etat de l’Uttar Pradesh où « les trois catégories susmentionnées ne semblent pas faire partie du vocabulaire sociologique local » précise Remy Delage. Par ailleurs, d’autres critères sociaux extérieurs à la logique des castes peuvent déterminer les affiliations ou les désaffiliations, « comme le niveau économique des ménages et le niveau d’éducation ». [B]L’alliance maritale[/B] [B][/B] Tous ces exemples montrent qu’une « forme de mobilité sociale ascendante, interne à la société musulmane, est toutefois possible (…) le processus d’« ashrafisation » voit des individus ou des groupes entiers adopter de nouvelles pratiques sociales et rituelles, s’attribuer des noms et titres de hautes castes, parfois en réécrivant l’histoire du groupe et en se dotant d’une nouvelle généalogie communautaire, pour ré-hausser symboliquement leur statut social, défini ici par l’appartenance de caste. » Le mariage reste notamment la variable qui permet toutes sortes de rencontres et d’hybridations sociales entre les groupes. « Les intermariages entre Pathans ayant migré depuis leur territoire d’origine au Nord-Ouest du Pakistan, où l’endogamie territoriale était stricte pour les femmes, et non-Pathans implantés dans le sud de l’Inde étaient également fréquents. Par ailleurs, le mariage hypergamique chez les ashrâf-s, c’est-à-dire l’union d’une femme avec un homme de statut plus élevé comme un Sayyed, est un facteur d’élévation dans la hiérarchie sociale. » Mais si la complexité du rapport aux castes dans la communauté musulmane indienne permet la logique d’ascension, elle génère aussi des formes de déclassement. Une réalité qui démontre définitivement dans quelle mesure l’idéologie n’est pas la seule « instance fondatrice de l’ordre social ». « De nombreuses communautés de Shaikhs ont vu leur statut relégué au rang de castes de service alors qu’elles jouissaient auparavant d’un statut bien plus élevé parmi les [I]ashrâf[/I]-s. Étant donné que nombre d’hindous convertis à l’islam ont pris le nom de Shaikh lorsqu’ils durent s’enregistrer auprès des agents du recensement colonial, cela a tiré vers le bas de l’échelle sociale l’ensemble de la communauté, illustrant ainsi la disjonction qui peut exister entre le rang théorique d’un groupe dans la hiérarchie des castes et son statut social. » [URL]http://www.mizane.info/le-systeme-des-castes-dans-lislam-du-sous-continent-indien/[/URL] [/QUOTE]
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