Difkoum
Anti sioniste et khawa khawa.
Extrait de l'oeuvre à paraître très bientôt de mon amie Nadya Ayoub
Aujourd'hui, je vous livre un extrait d'une importance majeure
Bonne lecture, mes amis!
" Robert était rempli de mansuétude et de patience, mais elle savait que cela ne saurait trop durer. Il était venu s'installer au Maroc, dont il avait aimé la chaleur, la simplicité des petites gens, la beauté des paysages qui contrastaient avec la platitude et la froide humidité des contrées dont il était originaire. Il avait, comme bon nombre de visiteurs étrangers, vite été sous le charme de ce pays aux facettes et aux cultures multiples, un pays dont tout disait l'ouverture et la tolérance, un pays où le "gaouri" qu'il était, était constamment traité avec respect et déférence, par des gens qui se précipitaient pour lui rendre service en le gratifiant d'un large sourire. Il n'avait pas fallu plus de deux années pour que le désenchantement commence à s'installer.
Ce n'était pas lui qui était en cause, car en ce qui le concernait, les gens continuaient à se montrer aimables, et n'hésitaient presque jamais à se rapprocher de lui. Ce qui lui déplaisait particulièrement, c'était de voir comment le même individu qui se coupait en quatre pour lui être agréable à lui, se révélait être un adversaire implacable face à ses propres concitoyens, avec lesquels il n'hésitait pas à entrer en conflit pour la moindre miette mise à disposition. C'était l'incohérence des voisins qui se chamaillaient au quotidien pour une place de parking, alors qu'ils jouaient les grands seigneurs magnanimes dès qu'ils le croisaient. Lui, le nordique, qui semblait venir d'une culture où un oui était un oui, et où un non était un non, ils ne comprenait pas cette aptitude des gens à dire des choses qu'ils ne pensaient pas, à comprendre des choses qui n'étaient pas dites, à sourire constamment à la face de celui dont un instant auparavant on avait dit les pires horreurs. Il ne se sentait tout simplement pas à l'aise dans un monde où tout le monde se compose un visage au lieu d'être lui-même!
Tout ceci, il s'en était accommodé pendant quelque temps, en se disant que cet aspect de la culture du pays avait quelque chose de folklorique, et en s'appliquant à regarder cette façon de vivre comme émanant d'une différence dont le respect était une nécessité incontournable pour le vivre ensemble.
En revanche, ce qu'il supportait moins, c'était de voir au quotidien se répandre les marques arrogantes d'une flagrante injustice sociale. Lui, qui venait d'un pays considéré comme l'un des plus développés au monde, avec une valise vieille de quinze ans dans le coffre d'une voiture des plus modestes, il était chaque jour ébahi par la somptuosité du parc automobile d'un pays déclaré en développement. Ce qui le choquait encore plus, c'était la facilité avec laquelle ce monde insolemment riche côtoyait un autre, plus largement répandu, plus massif, plus invasif, celui des nécessiteux. Un monde de nababs que ni la souffrance des démunis, ni la prolifération des gueux, ayant élu domicile sur un quelconque palier de magasin, avec quelques cartons ramassés ça et là, en guise de toit, ni les saletés dont les artères principales étaient tapissées ne faisaient hésiter ou réfléchir ou avoir un mouvement de compassion ou même de répulsion! Rien! Cette cohabitation contrastée était tellement courante, tellement commune, que de l'intérieur, personne ne semblait la voir. On avait même l'impression que les deux mondes étaient indissociables, qu'ils étaient nécessaires l'un à l'autre.
C'est ainsi que les nantis pouvaient se payer de la main d'œuvre pour un prix des plus dérisoires, pour les nombreuses besognes n'exigeant aucune sorte de formation, comme de porter des objets lourds, ou encore de se charger des multiples commissions pour les différents habitants de la maisonnée tout le long de la journée...Par ailleurs, aucune des villas cossues des quartiers chics ne dérogeait à la règle d'embaucher un personnel de maison issu du petit peuple. Chaque maisonnée comptait son propre jardinier, son propre gardien, dans une parfaite obéissance aux règles du féodalisme, qui semblaient encore avoir de beaux jours devant lui. Il y avait évidemment aussi des femmes de ménage, au mieux deux ou trois, sinon une ,qui prenait du coup le titre de bonne à tout faire.
Aujourd'hui, je vous livre un extrait d'une importance majeure
Bonne lecture, mes amis!
" Robert était rempli de mansuétude et de patience, mais elle savait que cela ne saurait trop durer. Il était venu s'installer au Maroc, dont il avait aimé la chaleur, la simplicité des petites gens, la beauté des paysages qui contrastaient avec la platitude et la froide humidité des contrées dont il était originaire. Il avait, comme bon nombre de visiteurs étrangers, vite été sous le charme de ce pays aux facettes et aux cultures multiples, un pays dont tout disait l'ouverture et la tolérance, un pays où le "gaouri" qu'il était, était constamment traité avec respect et déférence, par des gens qui se précipitaient pour lui rendre service en le gratifiant d'un large sourire. Il n'avait pas fallu plus de deux années pour que le désenchantement commence à s'installer.
Ce n'était pas lui qui était en cause, car en ce qui le concernait, les gens continuaient à se montrer aimables, et n'hésitaient presque jamais à se rapprocher de lui. Ce qui lui déplaisait particulièrement, c'était de voir comment le même individu qui se coupait en quatre pour lui être agréable à lui, se révélait être un adversaire implacable face à ses propres concitoyens, avec lesquels il n'hésitait pas à entrer en conflit pour la moindre miette mise à disposition. C'était l'incohérence des voisins qui se chamaillaient au quotidien pour une place de parking, alors qu'ils jouaient les grands seigneurs magnanimes dès qu'ils le croisaient. Lui, le nordique, qui semblait venir d'une culture où un oui était un oui, et où un non était un non, ils ne comprenait pas cette aptitude des gens à dire des choses qu'ils ne pensaient pas, à comprendre des choses qui n'étaient pas dites, à sourire constamment à la face de celui dont un instant auparavant on avait dit les pires horreurs. Il ne se sentait tout simplement pas à l'aise dans un monde où tout le monde se compose un visage au lieu d'être lui-même!
Tout ceci, il s'en était accommodé pendant quelque temps, en se disant que cet aspect de la culture du pays avait quelque chose de folklorique, et en s'appliquant à regarder cette façon de vivre comme émanant d'une différence dont le respect était une nécessité incontournable pour le vivre ensemble.
En revanche, ce qu'il supportait moins, c'était de voir au quotidien se répandre les marques arrogantes d'une flagrante injustice sociale. Lui, qui venait d'un pays considéré comme l'un des plus développés au monde, avec une valise vieille de quinze ans dans le coffre d'une voiture des plus modestes, il était chaque jour ébahi par la somptuosité du parc automobile d'un pays déclaré en développement. Ce qui le choquait encore plus, c'était la facilité avec laquelle ce monde insolemment riche côtoyait un autre, plus largement répandu, plus massif, plus invasif, celui des nécessiteux. Un monde de nababs que ni la souffrance des démunis, ni la prolifération des gueux, ayant élu domicile sur un quelconque palier de magasin, avec quelques cartons ramassés ça et là, en guise de toit, ni les saletés dont les artères principales étaient tapissées ne faisaient hésiter ou réfléchir ou avoir un mouvement de compassion ou même de répulsion! Rien! Cette cohabitation contrastée était tellement courante, tellement commune, que de l'intérieur, personne ne semblait la voir. On avait même l'impression que les deux mondes étaient indissociables, qu'ils étaient nécessaires l'un à l'autre.
C'est ainsi que les nantis pouvaient se payer de la main d'œuvre pour un prix des plus dérisoires, pour les nombreuses besognes n'exigeant aucune sorte de formation, comme de porter des objets lourds, ou encore de se charger des multiples commissions pour les différents habitants de la maisonnée tout le long de la journée...Par ailleurs, aucune des villas cossues des quartiers chics ne dérogeait à la règle d'embaucher un personnel de maison issu du petit peuple. Chaque maisonnée comptait son propre jardinier, son propre gardien, dans une parfaite obéissance aux règles du féodalisme, qui semblaient encore avoir de beaux jours devant lui. Il y avait évidemment aussi des femmes de ménage, au mieux deux ou trois, sinon une ,qui prenait du coup le titre de bonne à tout faire.