L’éducation sexuelle obligatoire à l'école dès septembre

Tous les élèves québécois du primaire et du secondaire devront obligatoirement suivre des cours d'éducation sexuelle à compter de septembre prochain, selon ce qu'a appris La Presse canadienne mercredi.
La Presse canadienne
L'information a été confirmée par le premier ministre Philippe Couillard, au cours d'un entretien exclusif avec l'agence de presse à ses bureaux de Québec, en présence de la ministre de l'Enseignement supérieur et de la Condition féminine, Hélène David.
Le ministre de l'Éducation, Sébastien Proulx, devrait en faire l'annonce officielle jeudi, dans le cadre du forum sur la lutte contre les agressions sexuelles, qui se tient au Centre des congrès de Québec.
Au cours des deux dernières années, le ministre a bien tenté, sur la pointe des pieds, d'implanter graduellement et sur une base volontaire l'éducation sexuelle à l'école, mais sans grand succès.
La grande majorité des écoles n'a pas suivi, tandis que les syndicats d'enseignants ont dénoncé sur tous les tons le manque de formation et l'approche retenue par Québec.
Mais voilà que le gouvernement Couillard décide de ne plus tergiverser dans ce dossier. Dès septembre, toutes les commissions scolaires et toutes les écoles devront offrir aux élèves des cours d'éducation sexuelle, de la première année du primaire à la cinquième secondaire.
Dès la prochaine rentrée scolaire
Au total, environ un million de jeunes auront accès, dès la prochaine rentrée scolaire, à de l'information modulée selon leur âge, sur la sexualité, l'anatomie, l'image corporelle, les rôles sociaux, les agressions sexuelles, la vie affective et amoureuse, les relations sexuelles, les stéréotypes, les maladies transmises sexuellement, etc. Aucun jeune n'en sera exempté.
« J'ai l'impression que la vaste majorité des Québécois souhaite ça », a commenté le premier ministre, convaincu qu'au Québec « on est rendus là, clairement ».
Il ne s'agira pas d'un « cours » comme tel, mais plutôt « d'activités insérées dans le parcours de l'enfant », a-t-il précisé, à l'intérieur de ses cours de français ou de mathématiques, par exemple, conformément à la formule déjà testée depuis deux ans.
Québec a décidé de foncer, même si le premier ministre est bien conscient qu'il s'agit encore en 2017 d'un sujet délicat, controversé, qui « provoque certaines tensions sociales ».
Ce ne sont « pas toutes les familles qui sont enthousiastes devant l'idée » de voir leur enfant entendre parler de sexe à l'école, convient-il.
Pour des raisons morales ou religieuses, certains parents résistent à l'idée de voir l'école offrir ce type d'apprentissage.
Mais la vague récente de dénonciations massives d'agressions sexuelles, un phénomène très médiatisé, a contribué à accentuer la pression sur Québec pour agir afin de prévenir les agressions en misant d'abord sur l'éducation.

http://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1073006/education-sexuelle-obligatoire-eleves-septembre
 
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