Dans ses articles, Le Monde laisse sous entendre qu'une banque US fondée par des frères de confession juive aurait la victime d'une banque protestante.
Je rajoute l'article.
LONDRES
CORRESPONDANT
Une vieille rivalité entre banque
protestante et banque juive
Banque protestante contre banque juive : l’hostilité entre JPMorgan
et Lehman Brothers est ancienne.
Fondée en 1844 par un émigré allemand à Montgomery (Alabama),
Henry Lehman, rejoint par ses deux frères, Emmanuel et
Meyer, Lehman Brothers se spécialise dans l’escompte des billets
à ordre. En 1869, un autre émigré allemand, Marcus Goldman et
son gendre Samuel Sachs créent un établissement similaire, baptisé
Goldman Sachs.
Salomon Bros (1910) et Kuhn Loeb (1867) complètent le réseau
des banques juives.
Sujets au départ à une véritable ségrégation de la part des grandes
banques de l’establishment protestant – en particulier JPMorgan,
affichant un antisémitisme déclaré –, les établissements juifs sont
exclus des grands financements industriels : l’automobile, l’acier,
le rail ou le pétrole.
« Laissons le petit négoce de la finance aux juifs », déclare John Pierpont Morgan, dit JP Morgan (1837-1913).
Jusqu’au début des années 1960, les Lehman, Goldman, Salomon
et consorts doivent se contenter du commerce et de la distribution,
du textile et de l’agroalimentaire.
Egalement victimes d’ostracisme, les milieux d’affaires catholiques
se cantonnent, eux, à la banque commerciale. Merrill Lynch,
fondé par un Irlandais catholique, sera l’exception. En 1948, JPMorgan
participe au boycottage arabe, afin de profiter à bon escient
de la manne des pétrodollars. La première transaction dans l’Etat
hébreu n’a lieu qu’en 1996. Mais alors que les enseignes
protestantes se reposent sur leurs lauriers, embourbées dans leur
suffisance, leurs concurrents juifs se créent une clientèle fidèle parmi
les nouveaux acteurs économiques, en particulier dans les services.
Elles s’introduisent auprès des investisseurs institutionnels
comme les caisses de retraite, qui disposent de capitaux considérables
et se sentent « snobées » par les maisons WASP (White Anglo-
Saxon Protestant, c’est-à-dire blancs, anglo-saxons et protestants).
Ces établissements se montrent particulièrement innovateurs
en matière de montages financiers, à l’exemple du négoce
des obligations ou des matières premières.
De nos jours, de l’avis général, la distinction religieuse n’est plus
de saison. Seuls certains clubs privés de businessmen des banlieues
cossues new-yorkaises excluent toujours ce qui est noir, jaune ou
juif !a M. R.
Mercredi 8 octobre 2008
Le Monde
Je rajoute l'article.
LONDRES
CORRESPONDANT
Une vieille rivalité entre banque
protestante et banque juive
Banque protestante contre banque juive : l’hostilité entre JPMorgan
et Lehman Brothers est ancienne.
Fondée en 1844 par un émigré allemand à Montgomery (Alabama),
Henry Lehman, rejoint par ses deux frères, Emmanuel et
Meyer, Lehman Brothers se spécialise dans l’escompte des billets
à ordre. En 1869, un autre émigré allemand, Marcus Goldman et
son gendre Samuel Sachs créent un établissement similaire, baptisé
Goldman Sachs.
Salomon Bros (1910) et Kuhn Loeb (1867) complètent le réseau
des banques juives.
Sujets au départ à une véritable ségrégation de la part des grandes
banques de l’establishment protestant – en particulier JPMorgan,
affichant un antisémitisme déclaré –, les établissements juifs sont
exclus des grands financements industriels : l’automobile, l’acier,
le rail ou le pétrole.
« Laissons le petit négoce de la finance aux juifs », déclare John Pierpont Morgan, dit JP Morgan (1837-1913).
Jusqu’au début des années 1960, les Lehman, Goldman, Salomon
et consorts doivent se contenter du commerce et de la distribution,
du textile et de l’agroalimentaire.
Egalement victimes d’ostracisme, les milieux d’affaires catholiques
se cantonnent, eux, à la banque commerciale. Merrill Lynch,
fondé par un Irlandais catholique, sera l’exception. En 1948, JPMorgan
participe au boycottage arabe, afin de profiter à bon escient
de la manne des pétrodollars. La première transaction dans l’Etat
hébreu n’a lieu qu’en 1996. Mais alors que les enseignes
protestantes se reposent sur leurs lauriers, embourbées dans leur
suffisance, leurs concurrents juifs se créent une clientèle fidèle parmi
les nouveaux acteurs économiques, en particulier dans les services.
Elles s’introduisent auprès des investisseurs institutionnels
comme les caisses de retraite, qui disposent de capitaux considérables
et se sentent « snobées » par les maisons WASP (White Anglo-
Saxon Protestant, c’est-à-dire blancs, anglo-saxons et protestants).
Ces établissements se montrent particulièrement innovateurs
en matière de montages financiers, à l’exemple du négoce
des obligations ou des matières premières.
De nos jours, de l’avis général, la distinction religieuse n’est plus
de saison. Seuls certains clubs privés de businessmen des banlieues
cossues new-yorkaises excluent toujours ce qui est noir, jaune ou
juif !a M. R.
Mercredi 8 octobre 2008
Le Monde