Les aspects spirituels du jeûne du mois de ramadan d’après el ghazâlî

Du fait de la simplicité apparente du jeûne, ses aspects spirituels risquent de passer au second plan, voire d’être complètement occultés. C’est la raison pour laquelle Abû Hâmid al-Ghazâlî (m. 1111) décide de consacrer la majeure partie de son exposé sur le jeûne aux aspects spirituels de cette pratique, laquelle est, on le sait, un des cinq piliers de l’Islam.

Un des fondements que l’on retrouve dans toutes les analyses de Ghazâlî est l’existence de nombreux degrés de profondeur dans la foi et dans tout acte d’adoration. Ces différents degrés peuvent se regrouper en trois catégories fondamentales, et concernant le jeûne, Ghazâlî expose les distinctions suivantes :

« Sache qu’il existe trois types de jeûne : Le jeûne du commun (çawm al-‘umûm), le jeûne de l’élite (çawm al-khuçûç) et le jeûne de l’élite de l’élite (çawm khuçûç al-khuçûç). Le jeûne du commun est caractérisé par l’abstention de se livrer aux désirs du ventre et du sexe. [En plus de cela], le jeûne de l’élite consiste à préserver du péché l’ouïe, la vue, la langue, les mains, les pieds et tous les organes d’action (jawârih). [Outre tout cela], le jeûne de l’élite de l’élite consiste pour le cœur à s’abstenir des préoccupations mondaines et de toutes pensées vaines, de manière à être entièrement tourné vers Dieu le Très-Haut…
 
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