Les besoins nutritionnels de la personne âgée en gériatrie : un cocktail savant, mais fragile - PARTIE 2

Moussayer

Dr Moussayer khadija : maladies auto-immunes
Dr Moussayer khadija médecine interne et gériatrie  Maroc sante publique.jpg
Les besoins énergétiques de la Personne âgée (PA) sont à peine restreints par rapport à ceux de l’adulte jeune : 2000 kcal/j pour l’homme et 1800 kcal/j pour la femme contre respectivement 2800 et 2200 à 30 ans. Leur répartition est également identique : 60% pour le métabolisme de base, 10% pour la thermogénèse et 30% pour l’activité physique. Par contre, pour une même activité physique, la dépense énergétique est plus forte en raison d’un mauvais rendement métabolique et, face à une baisse des apports, la PA ne diminue pas son métabolisme de base, mais puise la différence énergétique dans ses réserves musculaires.
Pour éviter la fonte musculaire, l’apport nutritionnel conseillé en protéines doit être supérieur à celui de l’adulte jeune : 1 à 1,2 contre 0,8 à 1g/kg/j, soit 12 à 15 % des nutriments
C’est grâce à l’arrivée dans le sang de grandes quantités d’acides aminés (hyperaminoacidémie) issus de la digestion des protéines alimentaires que la synthèse des protéines du muscle va être stimulée et leur dégradation atténuée. Ce pouvoir freinateur du repas sur la protéinolyse s’amenuise avec l’âge, la dégradation des protéines musculaires se poursuivant au cours du repas, notamment par perte d’adaptation à des apports protéiques faibles. Pour une meilleure optimisation de la protéinosynthèse, une concentration de la ration protéique (80%) sur un seul repas est alors recommandée. De plus, normalement, 50% des acides aminés digérés sont retenus par les tissus splanchniques (foie, intestin). Ce phénomène s’accentue avec le temps, limitant le flux et la disponibilité des protéines pour les tissus périphériques, notamment le muscle.
Les sources protéiques animales doivent représenter 70 % de la ration journalière chez la PA. En dépit de certains préjugés, tous les lipides contenus dans les viandes ne sont pas athérogènes, certains étant plutôt antiathérogènes.
Les lipides sont importants pour leurs qualités gustatives et leur richesse en énergie (1 g de gras équivaut à 9 kcal contre 4 pour les autres macronutriments).
Les lipides sont indispensables pour l’apport en vitamines liposolubles et en acides gras polyinsaturés essentiels (non fabriqués par l’organisme) mieux connus sous le nom d’oméga-3 et oméga-6. Leurs précurseurs respectifs, les acides alpha-linolénique (ALA) et linoléique, sont présents dans les matières grasses végétales. Ceux-ci sont transformés sous l’effet d’enzymes (désaturases) en dérivés docosahexaénoique (DHA) et eicosapentanéoique(EPA), eux-mêmes précurseurs des prostaglandines. Avec l’âge, l’activité de ces enzymes baisse et les acides gras moins essentiels (DHA et EPA) deviennent eux aussi essentiels, d’où la nécessité de les obtenir des poissons d’eaux froides (saumon, sardine, hareng) qui consomment du phytoplancton riche en ALA.
Ces oméga sont à la fois des constituants des membranes cellulaires et indispensables au fonctionnement du système nerveux central. Les oméga-6 furent longtemps privilégiés jusqu’à ce que l’on se rende compte que les oméga-3 étaient bénéfiques car ils réduisent le risque de formation de caillot sanguin, l’inflammation et même la quantité de certains lipides nocifs pour le système cardio-vasculaire.
Quant au régime hypocholestérémiant, il n’est plus justifié après 75 ans pour lutter contre le risque cardio-vasculaire.
Les glucides jouent un rôle d’énergie rapidement disponible, quoique de courte durée, pour l’activité physique et cérébrale (dont le principal carburant est le glucose) ainsi que pour l’anabolisme des protéines. Les aliments contenant les glucides (légumes et fruits) apportent aussi les fibres nécessaires pour combattre la constipation fréquente chez la PA par diminution des mouvements du tube digestif et des secrétions digestives.

Dr MOUSSAYER KHADIJA الدكتورة خديجة موسيار Spécialiste en médecine interne et en Gériatrie en libéral à Casablanca. Présidente de l’Alliance Maladies Rares Maroc (AMRM)


POUR EN SAVOIR PLUS : La nature des attaques dans les maladies auto-immunes

La nature des atteintes varie énormément selon l’affection. Le système immunitaire peut attaquer par exemple une seule substance spécifique comme la couche protectrice (myéline) des cellules nerveuses dans le cerveau, la moelle épinière et le nerf optique dans la sclérose en plaques ou plusieurs éléments comme les cellules et les tissus de la peau, des articulations, du cœur et des reins dans le lupus.
Il existe deux catégories de pathologies auto-immunes :
  • celles qui sont limitées à un seul organe et appelées maladies auto-immunes « spécifiques d’organe »
  • celles au cours desquelles plusieurs organes sont touchés successivement ou simultanément, dites alors maladies auto-immunes « systémiques ». comme : le lupus
 
Avec l’âge, l’activité de ces enzymes baisse et les acides gras moins essentiels (DHA et EPA) deviennent eux aussi essentiels, d’où la nécessité de les obtenir des poissons d’eaux froides (saumon, sardine, hareng) qui consomment du phytoplancton riche en ALA.

Absolument, voila pourquoi je donne beaucoup de poissons a ma mere (agee de presque 85 ans), surtout du saumon et des sardines du Maroc. (bien que nous vivons tous les deux a l'etranger depuis des decennies nous arrivons a trouver des sardines marocaines dans tous les supermarches).

Les bienfaits du Omega-3 (present en abondance dans le poisson, entre autres) sont extraordinaires, non seulement pour les personnes agees comme vous le precisez si bien, mais aussi pour toute personne desireuse de rester en bonne sante physique et mentale.

Comme vous le savez deja, les Omega-3 combattent efficacement l'inflammation et aident a maintenir les facultes cognitives de la personne agee intactes, ou presque.

En outre les Omega-3 eloignent la depression et aident a reguler l'humeur.

Helas, notre societe actuelle consomme des tonnes d'Omega-6, ce qui provoque toutes sortes de maladies plus ou moins chroniques a long terme.

Tres bon post. merci.
 
Absolument, voila pourquoi je donne beaucoup de poissons a ma mere (agee de presque 85 ans), surtout du saumon et des sardines du Maroc. (bien que nous vivons tous les deux a l'etranger depuis des decennies nous arrivons a trouver des sardines marocaines dans tous les supermarches).

Les bienfaits du Omega-3 (present en abondance dans le poisson, entre autres) sont extraordinaires, non seulement pour les personnes agees comme vous le precisez si bien, mais aussi pour toute personne desireuse de rester en bonne sante physique et mentale.

Comme vous le savez deja, les Omega-3 combattent efficacement l'inflammation et aident a maintenir les facultes cognitives de la personne agee intactes, ou presque.

En outre les Omega-3 eloignent la depression et aident a reguler l'humeur.

Helas, notre societe actuelle consomme des tonnes d'Omega-6, ce qui provoque toutes sortes de maladies plus ou moins chroniques a long terme.

Tres bon post. merci.

MERCI DE VOTRE APPRECIATION
 
MERCI DE VOTRE APPRECIATION

De rien chere Madame Moussayer, c'est a nous de vous remercier pour vos precieux conseils et votre expertise.
Mon pere etait egalement un grand medecin au Maroc (qu'il repose en paix) et fut un grand pionnier dans son domaine, apres de brillantes etudes en France ou il fut medecin chef dans un grand hopital de Bordeaux puis a Paris ensuite,

Continuez a partager vos connaissances medicales avec nous, elles sont hautement appreciees.

Au plaisir de vous lire donc.

Cordialement,
 
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