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[QUOTE="JustWannaIt, post: 11988533, member: 336754"] Oui, tous les blockbusters suivent un "plan de combat" précis, si certains d'entre vous ne l'ont pas déjà remarqué. PS : Celui qui me parle de Batman ou de The Avengers je le tape PS2: A ne pas confondre avec les "étapes du développement d'un héros" --------------------------------------------------------------------- La recette du blockbuster: pourquoi tous les films américains se ressemblent En 2005, un guide d’écriture scénaristique s’est imposé à Hollywood –et depuis, tous les films sont faits exactement de la même manière. Si vous êtes allé au cinéma ces derniers temps, vous avez peut-être éprouvé une sensation étrangement familière: celle d’avoir déjà vu le film. Pas ce film-là exactement, mais plusieurs de ses ressorts narratifs: le héros qui se fait passer un savon par son mentor dans les 15 premières minutes (Star Trek Into Darkness, Battleship); le méchant qui se fait attraper exprès (The Dark Knight, The Avengers, Skyfall, Star Trek Into Darkness); le moment de désespoir et de confusion une demi-heure avant la fin du film (La chute de la Maison Blanche, Oblivion, 21 Jump Street, Fast & Furious 6). Ce n’est pas un phénomène de déjà vu. On reproche souvent aux films d’été d’être stéréotypés. Or, ce que peu de gens savent, c’est qu’il existe une véritable recette –expliquant, page par page, exactement ce qui doit se passer à l’écran et à quel moment. Comme si un savant fou avait découvert un procédé secret permettant de fabriquer le blockbuster estival parfait –ou tout au moins parfaitement conventionnel. Une structure prise comme recette Cette recette n’a pas été inventée par un savant fou, elle vient d’un manuel: Les règles élémentaires pour l'écriture d'un scénario. Dans ce livre, Blake Snyder, scénariste indépendant couronné de succès devenu gourou influent dans son domaine, prône une variante de la structure en trois actes qui dominait la réalisation de films à succès depuis la fin des années 1970. Lorsque Snyder publia son livre en 2005, ce fut comme si une explosion dévastait Hollywood. Il offrait quelque chose qui manquait aux précédents ouvrages des gourous de l’écriture scénaristique. Au lieu d’une vue d’ensemble de la façon dont un scénario se tient, il décomposait la structure en trois actes en un «descriptif des points forts» détaillé, soit les 15 événements pivots indispensables à l’histoire, puis attribuait à chacun d’entre eux un nom et un numéro de page. Sachant que chaque page d’un scénario correspond normalement à une minute de film, cela faisait du guide de Snyder une recette d’écriture de film, minute par minute. Snyder, mort en 2009, aurait sans doute contesté cette interprétation. Dans Les règles élémentaires, il insiste sur le fait que son descriptif des points forts est une structure, pas une recette, basée sur des principes éprouvés d’écriture de scénario. C’est une technique de fabrication d’un produit susceptible de marcher –pas une méthode d’écriture scénaristique à la façon d’un texte à trous. C’était peut-être l’intention de Snyder, mais les choses ont tourné différemment. En réalité, la feuille de route scénaristique de Snyder a pris le pouvoir à Hollywood, où petits et grands films ne décollent pas de ses points forts et de sa pagination. Intentionnellement ou pas, elle est devenue une recette –une formule qui menace le monde de l’écriture scénaristique originale tel que nous le connaissons. Cela fait des dizaines d’années que les gourous du scénario comme Syd Field et Robert McKee prônent les vertus fondamentales de la structure en trois actes. Pour Field et McKee, il s’agit surtout d’un principe organisateur —d’une manière de comprendre la forme d’une histoire. Le paradigme narratif proposé par Field, par exemple, ne comporte qu’une poignée d’éléments d’ordre général, rattachés à des groupes de pages. Field et McKee proposaient l’équivalent scénaristique des conseils culinaires de votre grand-mère –de petites astuces et des tuyaux pour vous guider en chemin. Snyder, en revanche, fournit une recette détaillée, avec des instructions à suivre étape par étape. Chacun de ses 15 points forts correspond à un numéro de page ou à un groupe de pages spécifique. Et Snyder explique très clairement que chacun de ces moments est indispensable à tout scénario bien structuré. S’il n’est pas obligatoire de suivre la pagination au pied de la lettre, explique Snyder, il est important de respecter à peu près les proportions. On peut voir la feuille de route complète, avec les numéros de pages et un résumé de chaque point fort, dans cette annexe. «Gangster Squad» = «Jack le chasseur de géants» Jetons un œil aux blockbusters et aspirants blockbusters de l’année et voyons comment les ficelles marketing de la feuille de route de Snyder s’imposent à répétition. Voyez Gangster Squad, sorti en février. Après une scène d’ouverture qui installe le conflit entre le sergent John O’Mara, flic déterminé interprété par Josh Brolin, et les forces criminelles du parrain Mickey Cohen (Sean Penn), O’Mara est convoqué par son supérieur bourru. «On a des règles ici, petit malin», grogne le chef. «Rends-toi un service. Apprends-les.» C’est le deuxième point fort de Snyder, l’exposition du thème. Il se produit pile à la septième minute, presque exactement à l’endroit où on est censé le trouver dans un film de 110 minutes. Et on y retrouve tout le reste du manuel de Snyder: un catalyseur qui fait démarrer l’histoire au milieu du premier acte, une fusillade à mi-parcours qui fait monter la pression, un moment où tout est perdu –avec un mort– entre la 75e et la 80e minutes, et un acte final pour conclure, où les méchants sont liquidés dans l’ordre croissant d’importance, tout comme le recommande Snyder. Voyons aussi le film Jack le chasseur de géants, sorti en mars. On y trouve l’image d’ouverture qui présente les problèmes de chacun des jeunes protagonistes et expose le thème à la cinquième minute, un catalyseur à la 12e minute, une pause dans l’action entre la 25e et la 30e minute, où Jack escalade la tige de haricot, et une fausse victoire au bout de 90 minutes lorsqu’il semble que les méchants géants sont définitivement vaincus. Le monde fantastique d'Oz est une variation amusante sur le thème des premiers films d’horreur décalés du réalisateur Sam Raimi. Or regardez votre montre à un quart du film et vous verrez une tornade qui propulse à la fois Oz et le film dans le premier acte. Une fois qu’Oz a atterri, il rencontre Théodora, objet romantique –et hop, c’est l’intrigue secondaire. L’adaptation de Gatsby le magnifique de Baz Luhrmann a été organisée de manière à coller à la recette, avec un deuxième quart plein de divertissements et de jeux où les fêtes sont légion, qui débouche sur le déclin du troisième quart, dans lequel la tragédie menace tandis que les méchants se rapprochent. SUITE [/QUOTE]
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