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[QUOTE="JustWannaIt, post: 11988537, member: 336754"] SUITE Field et McKee étaient obsédés par les bases théoriques de la narration, mais le livre de Snyder est bien plus simple. Ce qui explique pourquoi il a conquis si absolument le grand écran. En effet, en étant attentif, il vous est possible de trouver les points forts de Snyder exécutés plus ou moins dans l’ordre dans lequel il les prescrit dans pratiquement tous les grandes sorties du cinéma aujourd’hui. Même les maîtres du récit de Pixar ne s’éloignent pas beaucoup de la bible de Snyder: en voyant Monstres Academy cet été, j’ai adoré la manière dont le film jouait avec les sportifs de très bas niveau et avec les conventions des films de campus. Il n’empêche que l’histoire égrène chacun des moments forts de Snyder, y compris une image d’ouverture reflétée dans la scène finale, une pause dans l’action lorsque Mike et Sully s’unissent à regret pour participer aux Jeux de la Peur, (attention spoiler!) une fausse victoire à environ trois quarts du film lorsqu’ils «gagnent» le défi final des Jeux de la Peur, suivie d’un moment où tout est perdu puis d’une sombre nuit de l’âme chargée émotionnellement, près d’un lac au clair de lune. Pourtant, une fois qu’on connaît la recette, les ficelles commencent à apparaître. Tout d’un coup les films se ressemblent tous, et de nombreuses scènes paraissent forcées et arbitraires, comme écrites à partir de scénarios à trous. Pourquoi Kirk se fait-il reprocher son irresponsabilité par l’amiral Pike au début de Star Trek Into Darkness? Parce qu’il faut que quelqu’un expose le thème au personnage principal. Pourquoi le personnage d’acolyte joué par Gina Carano fait-il défection dans l’équipe du méchant sans aucune raison presque pile poil aux trois-quarts du film Fast & Furious 6? Parce que c’est le moment où tout est perdu, donc il faut déstabiliser le héros. Pourquoi le personnage de Gerard Butler dans La chute de la Maison Blanche appelle-t-il soudain sa femme après la scène décisive de l’attaque manquée de la Maison Blanche aux trois quarts du film? Parce que le deuxième acte se termine toujours par un moment de réflexion tranquille –la sombre nuit de l’âme. Et si le méchant des films de ces dernières années est l’adolescent mâle à qui il semblerait bien que tous les gros produits de l’industrie hollywoodienne soient destinés, il se trouve que le manuel d’instructions de Snyder a bien aidé ce méchant à fermer la porte au nez des autres spectateurs potentiels. Certes, Les règles élémentaires ne va pas jusqu’à demander que tous les protagonistes soient des hommes. En revanche, il dit aux aspirants scénaristes de se cantonner à des histoires sur les jeunes, parce que «ce sont eux qui vont au cinéma.» Suivre ce conseil jusqu’à sa conclusion logique signifie avoir beaucoup plus d’histoires parlant de jeunes hommes –puisque ce sont eux qui sont les plus nombreux à se pointer dans les multiplexes. Ce n’est pas un hasard si le chapitre traitant de la création du héros s’intitule «C’est l’histoire d’un type qui...» et non «C’est l’histoire de quelqu’un qui...» Et avec un héros jeune et masculin, les femmes sont littéralement reléguées à l’intrigue secondaire –l’amoureuse, ou «l’assistante» qui aide le personnage masculin à surmonter ses problèmes personnels. Ce n’est pas un hasard si le film à méga-budget de Raimi sur Oz a remplacé Dorothy par un héros masculin. Visionner des films bâclés en gardant la recette de Snyder à l’esprit peut devenir une corvée fatigante et répétitive. Combien de fois peut-on voir un jeune homme lutter contre ses problèmes puis retrouver une nouvelle énergie avant de sauver le monde? Il y a de quoi se poser la question: cet excès de confiance dans la recette de Snyder n’est-il pas en train de tuer le cinéma? Vers la mort du cinéma? Si c’est le cas alors tout est perdu. Les principaux studios s’appuient de plus en plus sur un petit nombre de blockbusters à méga-budgets pour réaliser leurs bénéfices. Mais gros budget est synonyme de gros risque, et le seul moyen de mitiger ces risques est de se cantonner aux idées qui ont fait leurs preuves. En d’autres termes, aux recettes –et plus elles sont précises, mieux cela vaut. La plus grande forme d’art de l’Amérique se dirige tout droit Into Darkness, dans les ténèbres, comme le souligne la suite Snyderisée de Star Trek. Non que cette recette ne soit pas capable de produire de bons films amusants: Monstres Academy est très appréciable. Star Wars, Die Hard, Matrix et Avengers suivent tous plus ou moins le fil narratif tendu par Snyder. Mais cela signifie en revanche que Hollywood produit bien trop de films sur des jeunes hommes obligés de se colleter à leurs vrai identité (voyez John Carter, Battleship, Jason Bourne: l'héritage, Tron: l'héritage, Abraham Lincoln: chasseur de vampires, pratiquement tous les films de super-héros, et l’intégralité de l’œuvre de J.J. Abrams). Cela signifie également qu’une place bien plus réduite est laissée à l’expérimentation, même la plus modeste. Prenez un bon classique des familles comme Jurassic Park. C’est une histoire typique en trois actes, qui décline quasiment tous les éléments de la feuille de route de Snyder. Mais ils y sont disproportionnés et apparaissent dans le désordre. Maintenant, comparez cela à un méga-blockbuster moderne du type The Amazing Spider-Man, qui suit la structure de Snyder point par point. Si même Steven Spielberg se plaint que Hollywood s’appuie trop sur les blockbusters stéréotypés, il y a une raison. On peut toujours appeler les scénaristes à se rebiffer contre cette tendance. Mais pourquoi le feraient-ils? Cette recette est incroyablement utile. D’ailleurs, je me suis appuyé sur la feuille de route de Snyder pour écrire cet article, en utilisant chaque point fort, exactement dans l’ordre dans lequel il les cite (relisez-le depuis le début et voyez si vous arrivez à les retrouver tous. Ou cliquez ici pour voir une version où ils sont tous repérés). J’ai vu les avantages de la feuille de route. Elle m’a aidé à ordonner mes idées et à trouver ce que j’allais dire après. Mais je me suis également surpris à écrire pour coller aux besoins de la recette plutôt que pour le bien de mon article –certains parties ont été raccourcies, d’autres entièrement supprimées, et d’autre encore incluses principalement pour compléter toutes les étapes requises. En d’autres termes, si elle m’a facilité l’écriture, elle a aussi bridé ma créativité. Et voilà d’où vient cette drôle de sensation, vaguement familière, au cinéma. Hollywood aurait bien besoin de recevoir une leçon de vie digne d’un scénario: c’est vrai, parfois on peut se laisser guider et suivre une recette à la lettre. Mais on devrait aussi être capable de faire autre chose. Peter Suderman [/QUOTE]
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