Difkoum
Anti sioniste et khawa khawa.
Petite précision à toute fin utile :
Majda ne boit pas d'alcool et ne parle pas d'islam. Alors on se détend
Chers lecteurs,
J’espère que vous vous portez bien et que les quelques polémiques qui ont ponctué cette semaine ne vous ont pas trop pollué le moral. Pour ma part, j’observe les délires du Makhzen et autres footballeurs et je ris. Je ris jaune tout en priant pour que tout ceci ne soit qu’un énorme sketch de très mauvais goût sur lequel nous pourrons tirer le rideau et réclamer un remboursement, illico et même presto.
En début de semaine, la crise qui secoue les facultés de médecine du royaume enchanté prenait une ampleur phénoménale. Pour vous faire un topo rapide, en mars dernier, le gouvernement a accouché d’une nouvelle loi autorisant les étudiants des facultés de médecine privées à passer les concours d’internat et de résidanat au même titre que les étudiants du public, tout ceci dans le cadre de « l’égalité des chances » (une égalité des chances à sens unique, vous en conviendrez). Face à la levée de boucliers des étudiants du public, les ministères de l’Éducation et de la Santé ont accepté de céder sur plusieurs points mais continuent encore aujourd’hui à s’accrocher à l’ouverture des concours de résidanat aux étudiants du privé (concours permettant l’accès à la formation dans une spécialité précise dans un CHU). Une injustice pour les étudiants médecins du public pour qui les places en résidanat sont déjà insuffisantes (ils sont en moyenne 300 par promotion pour 100 postes) et qui refusent de ce fait de devoir en plus faire avec les étudiants du privé.
Dans l’impasse, un mouvement de boycott des examens semestriels est né et il a été observé par 100% des étudiants médecins ce lundi (une solidarité et une détermination que je salue sincèrement), ce qui a conduit le gouvernement à passer à la vitesse supérieure : Menacer ouvertement, par le biais de son porte-parole, de redoublement ou de révocation ces petits rebelles qui sèment la zizanie ici et là. Plus encore, et au-delà des menaces par voie officielle, ce qu’il se passe en coulisses est extrêmement inquiétant. En effet, ce qui est "invraisemblable" (et c'est un euphémisme), c’est que ce bras-de-fer impitoyable a conduit à la suspension de trois professeurs dont le seul tort est d’être solidaires du mouvement estudiantin, à l’expulsion de plusieurs étudiants de leurs cités universitaires et aujourd’hui d’autres étudiants dénoncent sur les réseaux sociaux le harcèlement des « Moqaddems » de leurs quartiers qui vont jusqu’à les importuner chez eux pour leurs demander de « se calmer » et les sommer de passer leurs examens (que diable viennent faire les Moqaddems dans cette galère ? Je me le demande !). Et comme si ces abus n’étaient pas suffisants, les parents de certains membres de la Confédération nationale des étudiants du Maroc (CNEM) auraient eux aussi été suspendus de leurs fonctions. En d’autres termes, quand l’Etat n’obtient pas ce qu’il veut, il choisit la voie de l’intimidation et de la persécution pour arriver à ses fins. Une attitude qui n’est pas très étonnante compte tenu de l’adoration sans limites qu’a ce pays pour la privatisation et son penchant pour l’abus de pouvoir dès que la « populace » ne se plie pas à son bon vouloir. J’exprime donc toute ma solidarité avec ces étudiants qui ont gagné mon estime et mon admiration (oui, quand on veut décrocher un droit ici, il faut se battre et eux, ils se battent comme de vaillants soldats et c’est admirable) et je condamne tous les agissements très « approximatifs » dont ils font objet. En démocratie, oui parce qu’il paraîtrait que le Maroc est une « démocratie », exprimer ses désaccords est un droit inaliénable et ces étudiants ne font qu’essayer de faire entendre leurs voix, n’en déplaise aux divas en costume-cravate que ça n’arrange pas.
[...]
Majda ne boit pas d'alcool et ne parle pas d'islam. Alors on se détend
Chers lecteurs,
J’espère que vous vous portez bien et que les quelques polémiques qui ont ponctué cette semaine ne vous ont pas trop pollué le moral. Pour ma part, j’observe les délires du Makhzen et autres footballeurs et je ris. Je ris jaune tout en priant pour que tout ceci ne soit qu’un énorme sketch de très mauvais goût sur lequel nous pourrons tirer le rideau et réclamer un remboursement, illico et même presto.
En début de semaine, la crise qui secoue les facultés de médecine du royaume enchanté prenait une ampleur phénoménale. Pour vous faire un topo rapide, en mars dernier, le gouvernement a accouché d’une nouvelle loi autorisant les étudiants des facultés de médecine privées à passer les concours d’internat et de résidanat au même titre que les étudiants du public, tout ceci dans le cadre de « l’égalité des chances » (une égalité des chances à sens unique, vous en conviendrez). Face à la levée de boucliers des étudiants du public, les ministères de l’Éducation et de la Santé ont accepté de céder sur plusieurs points mais continuent encore aujourd’hui à s’accrocher à l’ouverture des concours de résidanat aux étudiants du privé (concours permettant l’accès à la formation dans une spécialité précise dans un CHU). Une injustice pour les étudiants médecins du public pour qui les places en résidanat sont déjà insuffisantes (ils sont en moyenne 300 par promotion pour 100 postes) et qui refusent de ce fait de devoir en plus faire avec les étudiants du privé.
Dans l’impasse, un mouvement de boycott des examens semestriels est né et il a été observé par 100% des étudiants médecins ce lundi (une solidarité et une détermination que je salue sincèrement), ce qui a conduit le gouvernement à passer à la vitesse supérieure : Menacer ouvertement, par le biais de son porte-parole, de redoublement ou de révocation ces petits rebelles qui sèment la zizanie ici et là. Plus encore, et au-delà des menaces par voie officielle, ce qu’il se passe en coulisses est extrêmement inquiétant. En effet, ce qui est "invraisemblable" (et c'est un euphémisme), c’est que ce bras-de-fer impitoyable a conduit à la suspension de trois professeurs dont le seul tort est d’être solidaires du mouvement estudiantin, à l’expulsion de plusieurs étudiants de leurs cités universitaires et aujourd’hui d’autres étudiants dénoncent sur les réseaux sociaux le harcèlement des « Moqaddems » de leurs quartiers qui vont jusqu’à les importuner chez eux pour leurs demander de « se calmer » et les sommer de passer leurs examens (que diable viennent faire les Moqaddems dans cette galère ? Je me le demande !). Et comme si ces abus n’étaient pas suffisants, les parents de certains membres de la Confédération nationale des étudiants du Maroc (CNEM) auraient eux aussi été suspendus de leurs fonctions. En d’autres termes, quand l’Etat n’obtient pas ce qu’il veut, il choisit la voie de l’intimidation et de la persécution pour arriver à ses fins. Une attitude qui n’est pas très étonnante compte tenu de l’adoration sans limites qu’a ce pays pour la privatisation et son penchant pour l’abus de pouvoir dès que la « populace » ne se plie pas à son bon vouloir. J’exprime donc toute ma solidarité avec ces étudiants qui ont gagné mon estime et mon admiration (oui, quand on veut décrocher un droit ici, il faut se battre et eux, ils se battent comme de vaillants soldats et c’est admirable) et je condamne tous les agissements très « approximatifs » dont ils font objet. En démocratie, oui parce qu’il paraîtrait que le Maroc est une « démocratie », exprimer ses désaccords est un droit inaliénable et ces étudiants ne font qu’essayer de faire entendre leurs voix, n’en déplaise aux divas en costume-cravate que ça n’arrange pas.
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