Les etats-unis pensent que le monde leur appartient

  • Initiateur de la discussion Initiateur de la discussion Drianke
  • Date de début Date de début

Drianke

اللهم إفتح لنا أبواب الخير وأرزقنا من حيت لا نحتسب
Contributeur
@Jmenfoutiste liste d'envie perhaps...



Les États-Unis se sont depuis longtemps arrogé le droit d’utiliser la violence pour atteindre leurs objectifs, mais ils n’ont plus maintenant les moyens de mettre en œuvre leurs politiques. Cet article est une adaptation de Soulèvement, un chapitre de Systèmes de pouvoir : conversations à propos du soulèvement général contre l’empire US, le recueil d’interviews de Noam Chomsky par David Barsamian paru début 2013 (avec nos remerciements pour l’éditeur, Metropolitan Books). Les questions sont de Barsamian, les réponses de Chomsky.



Systèmes de pouvoir : conversations à propos du soulèvement général contre l’empire US (cliquer sur l’image pour aller sur la page du livre dans amazon France)

Barsamian. Les États-Unis ont-ils toujours le même niveau de contrôle qu’autrefois sur les ressources énergétiques du Moyen-Orient ?

Chomsky. Les grands pays producteurs d’énergie sont toujours fermement sous le contrôle des dictatures soutenues par l’Occident. Donc, effectivement, le progrès réalisé par le Printemps arabe est limité, mais il n’est pas négligeable. Le système dictatorial contrôlé par l’Occident est érodé. En fait, il est érodé depuis un certain temps. Ainsi, par exemple, si vous retournez cinquante ans en arrière, les ressources énergétiques, principale préoccupation des planificateurs américains, ont été pour la plupart nationalisées. Il y a toujours eu des tentatives pour changer cela, mais elles n’ont pas réussi.

Prenez l’invasion américaine de l’Irak, par exemple. Pour tout le monde, sauf un idéologue borné, il est assez évident que nous avons envahi l’Irak, non pas par amour de la démocratie, mais parce que c’est la deuxième ou troisième plus grande source de pétrole dans le monde, et que l’Irak se trouve au cœur de la plus importante région productrice. Vous n’êtes pas censé le dire. Ce serait considéré comme une théorie conspirationniste.

Les États-Unis ont subi une sérieuse défaite en Irak de la part du nationalisme irakien , la plupart du temps par une résistance non-violente. Les États-Unis pouvaient tuer les insurgés, mais ils ne pouvaient pas faire face à un demi-million de personnes manifestant dans les rues. Étape par étape, l’Irak a été en mesure de démanteler les contrôles mis en place par les forces d’occupation. En novembre 2007, il devenait assez évident que les objectifs des États-Unis seraient très difficiles à atteindre. Et à ce moment là, curieusement, ces objectifs ont été explicitement dévoilés. Donc, en novembre 2007, l’administration Bush II a présenté une déclaration officielle à propos de ce que devrait être tout arrangement futur avec l’Irak. Il y avait deux exigences majeures : l’une, que les États-Unis soient libres de mener des opérations de combat à partir des bases militaires qu’ils conserveront ; et l’autre que soient encouragés les flux d’investissements étrangers vers l’Irak, en particulier les investissements américains. En janvier 2008, Bush a explicité cela clairement dans une de ses déclarations. Quelques mois plus tard, face à la résistance irakienne, les États-Unis ont dû renoncer. Le contrôle de l’Irak est en train de s’évanouir sous leurs yeux.

La guerre en Irak était une tentative de rétablir par la force quelque chose comme l’ancien système de contrôle, mais elle a été repoussée. En règle générale, je pense que les politiques américaines restent les mêmes depuis la Deuxième Guerre mondiale. Mais la capacité de les mettre en œuvre décline......................

http://arretsurinfo.ch/les-etats-unis-pensent-que-le-monde-leur-appartient/
 

Pièces jointes

  • jeanbaptisteparis.jpg
    jeanbaptisteparis.jpg
    111 KB · Affichages: 0
@Jmenfoutiste liste d'envie perhaps...



Les États-Unis se sont depuis longtemps arrogé le droit d’utiliser la violence pour atteindre leurs objectifs, mais ils n’ont plus maintenant les moyens de mettre en œuvre leurs politiques. Cet article est une adaptation de Soulèvement, un chapitre de Systèmes de pouvoir : conversations à propos du soulèvement général contre l’empire US, le recueil d’interviews de Noam Chomsky par David Barsamian paru début 2013 (avec nos remerciements pour l’éditeur, Metropolitan Books). Les questions sont de Barsamian, les réponses de Chomsky.



Systèmes de pouvoir : conversations à propos du soulèvement général contre l’empire US (cliquer sur l’image pour aller sur la page du livre dans amazon France)

Barsamian. Les États-Unis ont-ils toujours le même niveau de contrôle qu’autrefois sur les ressources énergétiques du Moyen-Orient ?

Chomsky. Les grands pays producteurs d’énergie sont toujours fermement sous le contrôle des dictatures soutenues par l’Occident. Donc, effectivement, le progrès réalisé par le Printemps arabe est limité, mais il n’est pas négligeable. Le système dictatorial contrôlé par l’Occident est érodé. En fait, il est érodé depuis un certain temps. Ainsi, par exemple, si vous retournez cinquante ans en arrière, les ressources énergétiques, principale préoccupation des planificateurs américains, ont été pour la plupart nationalisées. Il y a toujours eu des tentatives pour changer cela, mais elles n’ont pas réussi.

Prenez l’invasion américaine de l’Irak, par exemple. Pour tout le monde, sauf un idéologue borné, il est assez évident que nous avons envahi l’Irak, non pas par amour de la démocratie, mais parce que c’est la deuxième ou troisième plus grande source de pétrole dans le monde, et que l’Irak se trouve au cœur de la plus importante région productrice. Vous n’êtes pas censé le dire. Ce serait considéré comme une théorie conspirationniste.

Les États-Unis ont subi une sérieuse défaite en Irak de la part du nationalisme irakien , la plupart du temps par une résistance non-violente. Les États-Unis pouvaient tuer les insurgés, mais ils ne pouvaient pas faire face à un demi-million de personnes manifestant dans les rues. Étape par étape, l’Irak a été en mesure de démanteler les contrôles mis en place par les forces d’occupation. En novembre 2007, il devenait assez évident que les objectifs des États-Unis seraient très difficiles à atteindre. Et à ce moment là, curieusement, ces objectifs ont été explicitement dévoilés. Donc, en novembre 2007, l’administration Bush II a présenté une déclaration officielle à propos de ce que devrait être tout arrangement futur avec l’Irak. Il y avait deux exigences majeures : l’une, que les États-Unis soient libres de mener des opérations de combat à partir des bases militaires qu’ils conserveront ; et l’autre que soient encouragés les flux d’investissements étrangers vers l’Irak, en particulier les investissements américains. En janvier 2008, Bush a explicité cela clairement dans une de ses déclarations. Quelques mois plus tard, face à la résistance irakienne, les États-Unis ont dû renoncer. Le contrôle de l’Irak est en train de s’évanouir sous leurs yeux.

La guerre en Irak était une tentative de rétablir par la force quelque chose comme l’ancien système de contrôle, mais elle a été repoussée. En règle générale, je pense que les politiques américaines restent les mêmes depuis la Deuxième Guerre mondiale. Mais la capacité de les mettre en œuvre décline......................

http://arretsurinfo.ch/les-etats-unis-pensent-que-le-monde-leur-appartient/
Ca ma fait sourire wallah:):) , comme si il parlai des quelques idiologues bornés du forum:D
 

Pièces jointes

  • jeanbaptisteparis.jpg
    jeanbaptisteparis.jpg
    111 KB · Affichages: 0
"Barsamian. Le New York Times dit que le dilemme de la politique des Printemps arabes vient de la difficulté à concilier les objectifs américains contradictoires, que sont le soutien à un changement démocratique, le désir de stabilité, et la crainte des islamistes, qui sont devenus une force politique puissante. The Times identifie ces trois objectifs des États-Unis. Qu’en pensez-vous ?

Chomsky. Deux d’entre eux sont exacts. Les États-Unis sont en faveur de la stabilité. Mais vous devez vous rappeler ce que signifie la stabilité. Stabilité signifie se conformer aux ordres américains. Ainsi, par exemple, l’une des accusations contre l’Iran, la grande menace pour la politique étrangère, prétend que ce pays cherche à déstabiliser l’Irak et l’Afghanistan. Comment ? En essayant d’étendre son influence dans les pays voisins. Alors que nous, par contre, nous stabilisons les pays en les envahissant et en les détruisant.

J’ai parfois cité une de mes illustrations favorites de ce fait, qui me vient d’untrès bon analyste libéral de politique étrangère, James Chace, très connu et ancien rédacteur en chef de Foreign Affairs. En s’exprimant au sujet du renversement du régime de Salvador Allende et de l’imposition de la dictature d’Augusto Pinochet en 1973, il a écrit que nous devions déstabiliser le Chili dans l’intérêt de la stabilité. Cela n’est pas perçu comme une contradiction, et ce n’en est pas une. Nous avons dû détruire le système parlementaire, afin d’obtenir la stabilité, ce qui signifie qu’ils font bien ce que nous disons. Donc, oui, nous sommes en faveur de la stabilité dans ce sens technique."

Bingo !
 
"Barsamian. Le New York Times dit que le dilemme de la politique des Printemps arabes vient de la difficulté à concilier les objectifs américains contradictoires, que sont le soutien à un changement démocratique, le désir de stabilité, et la crainte des islamistes, qui sont devenus une force politique puissante. The Times identifie ces trois objectifs des États-Unis. Qu’en pensez-vous ?

Chomsky. Deux d’entre eux sont exacts. Les États-Unis sont en faveur de la stabilité. Mais vous devez vous rappeler ce que signifie la stabilité. Stabilité signifie se conformer aux ordres américains. Ainsi, par exemple, l’une des accusations contre l’Iran, la grande menace pour la politique étrangère, prétend que ce pays cherche à déstabiliser l’Irak et l’Afghanistan. Comment ? En essayant d’étendre son influence dans les pays voisins. Alors que nous, par contre, nous stabilisons les pays en les envahissant et en les détruisant.

J’ai parfois cité une de mes illustrations favorites de ce fait, qui me vient d’untrès bon analyste libéral de politique étrangère, James Chace, très connu et ancien rédacteur en chef de Foreign Affairs. En s’exprimant au sujet du renversement du régime de Salvador Allende et de l’imposition de la dictature d’Augusto Pinochet en 1973, il a écrit que nous devions déstabiliser le Chili dans l’intérêt de la stabilité. Cela n’est pas perçu comme une contradiction, et ce n’en est pas une. Nous avons dû détruire le système parlementaire, afin d’obtenir la stabilité, ce qui signifie qu’ils font bien ce que nous disons. Donc, oui, nous sommes en faveur de la stabilité dans ce sens technique."

Bingo !
et un autre bongo:D
 
Retour
Haut