Les islamistes remercient à leur manière le palais royal pour la grâce

  • Initiateur de la discussion Initiateur de la discussion youness91
  • Date de début Date de début
YouTube - ‫نداء السجناء لشباب 20 فبراير عشية ( العفو) المزعوم‬‎

Et pourtant c’était bien mené. Avec effet immédiat garanti. Quelques heures seulement après la « généreuse » grâce octroyée par le roi Mohamed VI à « 190 détenus en réponse à un mémorandum soumis (…) par le président et le secrétaire général du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH) », des louanges ont fusé de partout.

Le président du CNDH, Driss El Yazami, claironna, selon la MAP, que leur libération intervenait « dans un contexte national important marqué (…) par les grands chantiers de réforme que connaît le royaume », et ne manqua pas l’occasion pour rappeler la « réforme de la constitution ».

Quelques minutes plus tard, 
son second, Mohamed Sebbar, renchérissait sur l’importance de cette « décision royale [qui] procède d’une forte volonté de consacrer les valeurs des droits de l’homme, instaurer l’Etat de droit et enraciner la culture de la justice et de l’équité ».

Après ces déclarations de bonne volonté, certains commençaient déjà à planer et à rêver qu’ils vivaient dans un Etat de droit, quand un article publié sur le site internet du Monde se chargea de les ramener sur terre.

Il fallait bien lire avant de chanter. « Seuls 96 des 190 concernés par la grâce royale seront libérés dans l’immédiat », rectifiait le quotidien français. Le reste, des prisonniers de droit commun, ont seulement obtenu une réduction de leurs peines. Pourquoi alors le CNDH a gonflé ses chiffres avec des taulards de droit commun dont les déboires ne rentrent pas dans ses attributions ? Une question qui restera sûrement sans réponse.

Cerise sur le gâteau, un peu plus tard, une vidéo retransmise du fin fond d’une cellule islamiste de la prison de Salé, et ne manquant pas d’humour, donnait le coup de grâce à cette royale comédie. Selon cette vidéo, 94 des 96 prisonniers « généreusement » graciés par le roi n’avaient que quelques mois à purger avant de recouvrer la liberté. « Nous remercions le palais royal. Nous sommes tous contents !« , s’esclaffaient les barbus en saluant cette « décision royale [qui] procède d’une forte volonté de consacrer les valeurs des droits de l’homme, instaurer l’Etat de droit et enraciner la culture de la justice et de l’équité », comme dirait l’autre.

Abdellatif Gueznaya
http://www.demainonline.com/?p=2366
 
Retour
Haut