Mieux que les emplois davenir, les jobs 
qui ne servent à rien
Sacré Bertrand Delanoë! Le maire de Paris emploie 90 agents juste pour vérifier que lon ne met pas ses sacs-poubelles dans le bac vert des voisins. Et il a plein dautres idées comme ça.
Et maintenant, voici la véridique et très pénible histoire arrivée le mois dernier à un mien ami, dans le XIXe arrondissement de Paris. Daucuns diront quil la bien cherché, mais cest pure calomnie, car que faire lorsque le feuilleton est terminé, sinon vider les poubelles avant daller dormir ? Les siennes étaient dailleurs fort proprement mises, enfermées jusquà la dernière épluchure dans un de ces sacs plastique à cordelette tout ce quil y a de réglementaire. Pensant bien faire, notre honnête citoyen est donc sorti de sa maison, a fait quelques pas sur le trottoir, et sen est allé ficher son baluchon dans le bac vert de limmeuble voisin, le sien ayant été récemment volé, en sifflotant les churs de lArmée rouge parce quil faut bien sentraider, surtout quand on est tout seul.
Cest à cet instant que deux sbires à brassard du Centre daction pour la propreté de Paris (CAPP) lui sont tombés dessus. Les quatre-vingt-dix hommes de cette unité de choc, ai-je appris depuis, se voient confier limportante mission de surveiller la mise des sacs dans les poubelles par les citoyens, parce quon ne peut pas laisser faire nimporte quoi, quand même. Après les sermonnages de rigueur, notre délinquant ordurier sest donc vu dresser un procès-verbal pour «présentation irrégulière des déchets à la collecte municipale en bourrant un sac de 20 litres dans la poubelle du voisin, prévue et réprimée par larticle R 632-1 du Code pénal», infraction passible dune amende de 35 euros. Précisons à légard des sceptiques quaucune caméra cachée ne tournait dans les environs et quil ne sagissait donc nullement dune plaisanterie télévisuelle.
A lénoncé de cette affaire, la colère ma pris. Quen pleine période de disette budgétaire Bertrand Delanoë samuse à assigner à des brigades nord-coréennes daussi absurdes besognes, il y a de quoi vous mettre en pétard, non ? Ces agents verbalisateurs ne seraient-ils pas plus utiles à balayer les rues de la capitale, particulièrement sales ces derniers temps ? Et puis jai réfléchi. Et jai compris quen fait de gaspilleur le maire de Paris était en réalité un génial précurseur. Car enfin, puisquil ny a plus aucun boulot dans les postes qui servent, la seule solution nest-elle pas dorienter les chômeurs vers des postes qui ne servent pas. Aux côtés des quatre-vint-dix empêcheurs de bourrer les poubelles du voisin, notre Grand Timonier parisien sapprêterait à recruter aux frais du contribuable un bataillon de surveilleurs de gardiens de musée, une compagnie de vérifieurs de prise intégrale de RTT et une armée entière daideurs dautomobilistes à faire leur créneau.On nest pas sortis de lauberge.
Philippe Eliakim
Note de la rédaction : il s'agit d'un "billet d'humour", classé pour cette raison dans la rubrique "Clin d'oeil". S'il prend comme point de départ des faits réels, tout n'est pas à prendre au premier degré..
http://www.capital.fr/enquetes/clin...obs-qui-ne-servent-a-rien-841171#xtor=EPR-226

mam
Sacré Bertrand Delanoë! Le maire de Paris emploie 90 agents juste pour vérifier que lon ne met pas ses sacs-poubelles dans le bac vert des voisins. Et il a plein dautres idées comme ça.
Et maintenant, voici la véridique et très pénible histoire arrivée le mois dernier à un mien ami, dans le XIXe arrondissement de Paris. Daucuns diront quil la bien cherché, mais cest pure calomnie, car que faire lorsque le feuilleton est terminé, sinon vider les poubelles avant daller dormir ? Les siennes étaient dailleurs fort proprement mises, enfermées jusquà la dernière épluchure dans un de ces sacs plastique à cordelette tout ce quil y a de réglementaire. Pensant bien faire, notre honnête citoyen est donc sorti de sa maison, a fait quelques pas sur le trottoir, et sen est allé ficher son baluchon dans le bac vert de limmeuble voisin, le sien ayant été récemment volé, en sifflotant les churs de lArmée rouge parce quil faut bien sentraider, surtout quand on est tout seul.
Cest à cet instant que deux sbires à brassard du Centre daction pour la propreté de Paris (CAPP) lui sont tombés dessus. Les quatre-vingt-dix hommes de cette unité de choc, ai-je appris depuis, se voient confier limportante mission de surveiller la mise des sacs dans les poubelles par les citoyens, parce quon ne peut pas laisser faire nimporte quoi, quand même. Après les sermonnages de rigueur, notre délinquant ordurier sest donc vu dresser un procès-verbal pour «présentation irrégulière des déchets à la collecte municipale en bourrant un sac de 20 litres dans la poubelle du voisin, prévue et réprimée par larticle R 632-1 du Code pénal», infraction passible dune amende de 35 euros. Précisons à légard des sceptiques quaucune caméra cachée ne tournait dans les environs et quil ne sagissait donc nullement dune plaisanterie télévisuelle.
A lénoncé de cette affaire, la colère ma pris. Quen pleine période de disette budgétaire Bertrand Delanoë samuse à assigner à des brigades nord-coréennes daussi absurdes besognes, il y a de quoi vous mettre en pétard, non ? Ces agents verbalisateurs ne seraient-ils pas plus utiles à balayer les rues de la capitale, particulièrement sales ces derniers temps ? Et puis jai réfléchi. Et jai compris quen fait de gaspilleur le maire de Paris était en réalité un génial précurseur. Car enfin, puisquil ny a plus aucun boulot dans les postes qui servent, la seule solution nest-elle pas dorienter les chômeurs vers des postes qui ne servent pas. Aux côtés des quatre-vint-dix empêcheurs de bourrer les poubelles du voisin, notre Grand Timonier parisien sapprêterait à recruter aux frais du contribuable un bataillon de surveilleurs de gardiens de musée, une compagnie de vérifieurs de prise intégrale de RTT et une armée entière daideurs dautomobilistes à faire leur créneau.On nest pas sortis de lauberge.
Philippe Eliakim
Note de la rédaction : il s'agit d'un "billet d'humour", classé pour cette raison dans la rubrique "Clin d'oeil". S'il prend comme point de départ des faits réels, tout n'est pas à prendre au premier degré..
http://www.capital.fr/enquetes/clin...obs-qui-ne-servent-a-rien-841171#xtor=EPR-226
mam