Maternités, tribunaux, usines, sites militaires… « Les villes sous-préfectures ont beaucoup perdu », déplore Fabien Verdier, maire de Châteaudun, chef-lieu d’arrondissement d’Eure-et-Loir symbole, selon lui, de cette « France des TER » éloignée des métropoles, où le « sentiment d’abandon » alimente le vote RN.
Fondateur du « Mouvement pour le développement des villes sous-préfectures » en 2022, le quadragénaire se démène pour faire renaître sa ville de 13 200 habitants, après 30 ans de déclin accéléré par la fermeture de la base aérienne militaire 279.
« À Châteaudun, nous avons 4,4 % de cadres et professions intellectuelles, contre 20 % à Paris. En métropolisant, on a tout dépeuplé. Il faut que Toulouse avance face à Shanghai, mais il ne faut pas que Châteaudun ou Vierzon meurent », résume l’ex-PS aujourd’hui sans étiquette.
À l’origine de la révolte des élus de ces villes petites et moyennes, le constat d’un enclavement géographique dans des territoires ruraux souvent désertés par les services publics, médecins, commerces, bureaux de poste et agences bancaires.
« Nous jouons un rôle moteur de service à la population pour tout le sud de la Sarthe, avec des besoins énormes pour accueillir dignement les populations », justifie Nadine Grelet-Certenais, maire PS de La Flèche.
« Ces flux de populations exercent une pression importante sur nos infrastructures. Nous accueillons 4 300 élèves, le double d’il y a 20 ans », souligne son maire Jérôme Guillem (PS).
Certaines petites centralités ont subi à la fois les effets de la désindustrialisation et ceux du retrait territorial de l’État.
Dans l’Oise, en 2012, « la fusion des hôpitaux de Creil et Senlis a été catastrophique », témoigne la maire de la deuxième ville, Pascale Loiseleur (DVD). « Certaines communes se sont retrouvées à plus de 40 minutes des urgences ».
À Saint-Claude, chef-lieu d’arrondissement du Jura, la crise financière de 2008 a eu de funestes conséquences sur l’industrie automobile. En quinze ans, la ville est passée de 12 000 à 8 700 habitants.
« On a perdu en population mais aussi en recettes fiscales, puis 20 % de nos dotations, c’est-à-dire 5 millions d’euros sur un budget de 25 millions », rembobine le maire Jean-Louis Millet, qui a procédé à « une purge d’un tiers des agents communaux ».
En 2018, la fermeture de la maternité a fait l’effet d’une douche froide. « Un jour, les sages-femmes sont arrivées le matin et la porte était cadenassée avec une chaîne », raconte l’élu DVD, qui a vu également « partir la chirurgie », tandis que les urgences sont « sur la sellette ».
« On arrive à la limite de l’usure. Aujourd’hui je me bats contre la fermeture de la voie ferrée des Hirondelles, car je sais que des étudiants abandonneront leurs études s’ils n’ont plus de train », poursuit l’ex-villiériste, pour qui la situation de Saint-Claude, territoire de montagne, tient davantage à son isolement géographique qu’à son statut de sous-préfecture.
De son côté, Fabien Verdier insiste sur la paupérisation des habitants des sous-préfectures enclavées, prenant l’exemple de Châteaudun, où le taux de pauvreté caracole à 54 % dans les quartiers populaires.
« Nous sommes les nouvelles banlieues », martèle-t-il, plaidant pour « réirriguer les territoires ».
Fondateur du « Mouvement pour le développement des villes sous-préfectures » en 2022, le quadragénaire se démène pour faire renaître sa ville de 13 200 habitants, après 30 ans de déclin accéléré par la fermeture de la base aérienne militaire 279.
« À Châteaudun, nous avons 4,4 % de cadres et professions intellectuelles, contre 20 % à Paris. En métropolisant, on a tout dépeuplé. Il faut que Toulouse avance face à Shanghai, mais il ne faut pas que Châteaudun ou Vierzon meurent », résume l’ex-PS aujourd’hui sans étiquette.
À l’origine de la révolte des élus de ces villes petites et moyennes, le constat d’un enclavement géographique dans des territoires ruraux souvent désertés par les services publics, médecins, commerces, bureaux de poste et agences bancaires.
« Nous jouons un rôle moteur de service à la population pour tout le sud de la Sarthe, avec des besoins énormes pour accueillir dignement les populations », justifie Nadine Grelet-Certenais, maire PS de La Flèche.
« Nous sommes les nouvelles banlieues »
Si certaines villes revendiquent une certaine attractivité, beaucoup assurent ne plus avoir les moyens de faire face, comme Langon et ses 7 500 habitants, fréquentée chaque jour par 25 000 personnes mais dont la dotation globale de fonctionnement a chuté de 45 % en dix ans.« Ces flux de populations exercent une pression importante sur nos infrastructures. Nous accueillons 4 300 élèves, le double d’il y a 20 ans », souligne son maire Jérôme Guillem (PS).
Certaines petites centralités ont subi à la fois les effets de la désindustrialisation et ceux du retrait territorial de l’État.
Dans l’Oise, en 2012, « la fusion des hôpitaux de Creil et Senlis a été catastrophique », témoigne la maire de la deuxième ville, Pascale Loiseleur (DVD). « Certaines communes se sont retrouvées à plus de 40 minutes des urgences ».
À Saint-Claude, chef-lieu d’arrondissement du Jura, la crise financière de 2008 a eu de funestes conséquences sur l’industrie automobile. En quinze ans, la ville est passée de 12 000 à 8 700 habitants.
« On a perdu en population mais aussi en recettes fiscales, puis 20 % de nos dotations, c’est-à-dire 5 millions d’euros sur un budget de 25 millions », rembobine le maire Jean-Louis Millet, qui a procédé à « une purge d’un tiers des agents communaux ».
En 2018, la fermeture de la maternité a fait l’effet d’une douche froide. « Un jour, les sages-femmes sont arrivées le matin et la porte était cadenassée avec une chaîne », raconte l’élu DVD, qui a vu également « partir la chirurgie », tandis que les urgences sont « sur la sellette ».
« On arrive à la limite de l’usure. Aujourd’hui je me bats contre la fermeture de la voie ferrée des Hirondelles, car je sais que des étudiants abandonneront leurs études s’ils n’ont plus de train », poursuit l’ex-villiériste, pour qui la situation de Saint-Claude, territoire de montagne, tient davantage à son isolement géographique qu’à son statut de sous-préfecture.
De son côté, Fabien Verdier insiste sur la paupérisation des habitants des sous-préfectures enclavées, prenant l’exemple de Châteaudun, où le taux de pauvreté caracole à 54 % dans les quartiers populaires.
« Nous sommes les nouvelles banlieues », martèle-t-il, plaidant pour « réirriguer les territoires ».