les mariages des mineures augmentent au Maroc

L’Agence de Presse Xinhua

Malgré l’entrée en vigueur du nouveau code de la famille en 2004, le mariage des mineures au Maroc reste en hausse.

L’affirmation émane de Mme Nouzha Skalli, ministre marocaine de la Famille et de la Solidarité. Selon elle, le nombre des mariages au Maroc a augmenté de 19,29% passant de 263.553 en 2003 à 314.400 en 2009. Ainsi, en 2006, les juges ont reçu 30.312 requêtes pour déroger à la loi qui fixe à 18 ans l’âge légal du mariage et, en 2009, 42.000 demandes ont été déposées, émanant pour la plupart du milieu rural et ayant abouti à 33.253 autorisations (en hausse de 8%).

Plus de 96 % des mineures autorisées à se marier ont un âge proche de l’âge légal du mariage, à savoir 18 ans, a également affirmé le ministre marocain de la Justice, M. Mohamed Naciri. "Ce taux confirme la mise en oeuvre des dispositions du code de la famille faisant du mariage du mineur une exception", a précisé M. Naciri à l’ouverture des travaux d’une journée d’étude sur "le Code de la famille après six ans de son entrée en vigueur".

"Certains mariages de mineures sont conclus par simple lecture" du Coran et concernent " des filles de 13 ou 14 ans", a-t-il précisé. Le nouveau Code de la famille, qui remplace l’ancien Code du statut personnel, a été adopté à l’unanimité par les députés en janvier 2003 et entré en vigueur une année plus tard. Aux termes de cette nouvelle loi, l’âge légal du mariage au Maroc est de 18 ans que ce soit pour le garçon ou pour la fille.

Ce nouveau Code prévoit également que la famille est désormais placée sous la responsabilité conjointe des deux époux, la jeune fille majeure n’a plus besoin de tuteur pour se marier, les enfants de la fille ont le droit d’hériter de leur grand-père comme ceux du fils, la répudiation et la polygamie sont soumises à des conditions sévères et le divorce consensuel est institué.

Ainsi, le nombre d’acte de mariage concernant des mineurs a atteint 33.253 en 2009, soit 10,58 % de l’ensemble des actes de mariage conclus la même année, contre 9,98 % en 2008.

Selon une enquête récente de la Ligue démocratique pour les droits de la femme marocaine, 22 % des femmes marocaines sont mariées dans le cadre de mariages "arrangés" par la famille, dont 8 % contre leur gré.

L’enquête a porté sur un échantillon de 1510 femmes issues des milieux rural et urbain. Fouzia Assouli, présidente de la Ligue a indiqué qu’il y a eu 30.000 demandes de reconnaissance de mariage en 2009 dont la majorité concerne les mariages des mineures et "rien que dans la ville de Ouarzazate (528 km au sud de Rabat), on a enregistré 20 % de mariages de mineurs non transcrits", a-t-elle noté.

Mme assouli a expliqué que "Les mariages de mineures ne sont pas tous comptabilisés. Officiellement, on considère que ces unions représentent 10,5 % du total des mariages au Maroc. Mais c’est en fait bien plus important.
 
"Nous l’avons constaté dans des villages où l’on pratique encore le mariage coutumier qui n’est pas transcrit". Pour elle, plusieurs raisons expliquent l’ampleur de ce phénomène à commencer par une méconnaissance du code de la famille) où il n’y a pas eu de véritable campagne de sensibilisation des citoyens et ensuite le rôle jugé scandaleux de certains magistrats qui contournent la loi en autorisant le mariage des mineures.

Par ailleurs, le nombre des divorces a diminué de 46,20% en passant de 44.922 en 2003 à 24.170 en 2009 et 40,91 % des divorces ont été accomplis d’un commun accord. Par contre, le nombre des divorces judiciaires a augmenté de 13% durant la même période alors que celui des mariages contractés par la fille majeure a augmenté de 20,4%. (Xinhua)
 
Quelle est l'explication la baisse de 40% du nombre de divorces ?

Et quelles sont les "conditions drastiques" pour la répudiation et la polygamie ?
 
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