Les poppers, cause cachée du sida

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Bladinaute averti
Les poppers, vous connaissez ? Sans doute que non, puisque ces petits flacons contenant un médicament vasodilatateur sont surtout connus de certains homosexuels qui les « sniffent » pour stimuler leur sexualité parfois débridée. Ce qui est plus étrange, c’est que cette drogue « récréative » continue d’être méconnue alors que sa consommation augmente et que les effets toxiques des nitrites inhalés sont largement démontrés. Même leur interdiction récente de vente libre en France est passée quasiment inaperçue, hormis dans les milieux gays qui en banalisent l’usage festif et se scandalisent des mesures restrictives. Avec ce dossier, Néosanté entend briser le tabou et rappeler que les poppers sont à tout le moins un facteur de risque associé au SIDA, voire LA cause la plus probable du syndrome d’immunodéficience acquise. Car si ce que vous allez lire peut avoir des allures de révélation, l’enquête de Renaud Russeil ne réinvente nullement l’eau chaude : dès le début des années 80, les petites bouteilles qui font « pop » étaient déjà identifiées parmi les suspects. Trente ans plus tard, leur culpabilité demeure bien plus crédible que celle du virus VIH !


Le lien entre la toxicomanie et la chute des défenses immunitaires est connu depuis longtemps. C’est ainsi que de nombreuses études ont spécifiquement démontré la relation de cause à effet entre la consommation de nitrites et les maladies que développèrent les premiers malades du sida, des homosexuels des régions de Los Angeles et de New York. Mais les poppers n’entraient pas dans la liste des drogues dures jusqu’à une époque récente ; ceux qu’ils ont rendu malades et probablement tués ne sont pas classés dans la catégorie des « morts par toxicomanie ». Les effets immunosuppresseurs connus des poppers et des autres drogues ont été par la suite attribués à un rétrovirus, le VIH. Pourtant, si l’on met bout à bout les informations scientifiques disponibles sur le sujet, les causes réelles qui déterminèrent l’apparition du sida aux Etats-Unis prennent un autre éclairage. En 1984, quand on annonce que le VIH est le seul responsable du syndrome d’immunodéficience acquise, plus personne ne parle des poppers à l’exception des dissidents(1) . Il est donc nécessaire de remonter aux débuts de l’épidémie pour comprendre le rôle joué par les nitrites inhalés dans l’apparition et la définition du sida.

Un médicament de dernier recours

Le nitrite d’amyle est synthétisé pour la première fois en 1844 par le pharmacien français Antoine Jérôme Balard. Il est mis en valeur quelques années plus tard pour ses effets dans le suivi des patients ayant souffert d’une angine de poitrine, maladie cardiovasculaire aussi appelée angor. Bien entendu, la prise de nitrite d’amyle à des fins médicales reste très occasionnelle. Elle intervient quand le patient souffre de spasmes coronariens, une insuffisance respiratoire causée par le rétrécissement des artères, provoquant le manque d’oxygène irrigué vers le coeur. A ce stade, la thérapie a peu d’effets secondaires indésirables.
Quand le sida apparaît, en 1979, le syndrome est d’abord appelé GRID, Gay Related Immune Deficiency (le déficit immunitaire lié à l’homosexualité). Michael Gottlieb, médecin spécialisé en maladies vénériennes contractées par de jeunes homosexuels mâles, est le premier à identifier le phénomène à Los Angeles. New York sera la deuxième ville touchée. Mais pourquoi la maladie frappe-t-elle uniquement des homosexuels, uniquement dans ces deux régions ? Comment expliquer cette anomalie s’il s’agit réellement d’une maladie infectieuse ?

L’emblème de la cause gay

A cette époque, il existait deux catégories d’homosexuels. La grande majorité menaient une vie normale, en couple, ou avec un partenaire occasionnel ; au lieu d’être hétéros, ils étaient homos, point final. Le deuxième groupe, de taille beaucoup plus petite, se concentrait dans les régions de Los Angeles et New York ; il s’adonnait à des « pratiques extrêmes » : sexualité totalement débridée, soutenue par la consommation de produits hautement toxiques et immunosuppresseurs, allant de la cocaïne ou de l’héroïne à l’alcool, en passant par les poppers. Pourquoi les poppers ? Les inhalants à base de nitrites et de solvants possèdent des propriétés répondant aux besoins de cette clientèle : 1) ils intensifient et prolongent la sensation d’orgasme lors de l’acte sexuel, 2) ils provoquent un relâchement des muscles du sphincter , ce qui facilite les pénétrations anales, 3) ils soulagent les douleurs provoquées par des pénétrations fréquentes et répétées, 4) ils ont des effets psychotropes puissants. Dans les Seventies, la vogue poppers atteint son apogée ; tous les magazines gays sont emplis de publicités vantant les effets miraculeux des nitrites. On voit régulièrement dans les clubs homosexuels, des gars les yeux hagards, qui se baladent un flacon de poppers sous le nez. Historiquement, cette drogue moderne est associée au mouvement de libération de la cause gay aux USA des années 70. Si les homosexuels sont les premières victimes historiques du sida, il est facile de comprendre que tous les homosexuels ne sont pas concernés au même titre. Michael Callen fut l’un des premiers malades à New York, atteint de nombreuses maladies opportunistes. A cette époque, le sida nous est présenté comme une maladie qui tue en quelques mois. Paradoxalement, pendant 11 ans, Michael Callen sera l’un des meilleurs avocats de la cause gay aux Etats-Unis, dénonçant le style de vie des malades dont il fait partie, comme l’une des causes premières du sida (voir encadré).

Un dérivé de la dynamite !

Le terme nitrite vient de nitroglycérol, ou encore trinitrine, autrement dit le TNT, ou encore la dynamite. En fait, cette dernière possède de nombreux dérivés utilisés en médecine pour leurs facultés vasodilatatrices (2) . C’est le cas du nitrite d’amyle, qui a des origines communes avec le Viagra. Ils furent tous deux conçus pour faciliter les besoins respiratoires des angineux. Et comme le Viagra, le nitrite d’amyle stimule les organes sexuels masculins.
A l’origine, le médicament se vend sous forme liquide, dans de petites ampoules de verre à l’intérieur d’un tissu (Le Vaporole); elles portent le nom de « perles ». Le consommateur écrase l’ampoule dans un mouchoir, qu’il porte aussitôt devant son nez pour en inhaler les émanations. Au moment où l’ampoule se brise, elle émet un petit bruit sec, un « pop », qui lui vaut son nom, popper. Le plus important producteur de ce médicament à base de nitrite d’amyle est le géant pharmaceutique Burroughs Welcome. Les inscriptions de la boîte de Vaporole indiquent clairement de chaque côté du couvercle, « POISON ». Curieusement, Burroughs Welcome est aussi le futur fabricant de l’AZT. L’AZT est ce médicament antiviral longtemps vanté comme la seule thérapie pour lutter contre le sida. Pourtant, l’AZT n’a jamais guéri personne ; il a surtout déclenché une vaste polémique à cause de ses effets secondaires excessivement toxiques(4) . Dans les années soixante, quand le Vaporole est remplacé par des dragées (à base de nitroglycérol), son fabricant lui cherche de nouveaux débouchés.

Une drogue de combat

L’Amérique est en pleine guerre du Vietnam et Burroughs Welcome(3) se tourne vers les soldats. Car en plus des effets vasodilatateurs répondant aux besoins des angineux, le nitrite d’amyle produit une pulsion vitale intense, immédiate (en une quinzaine de secondes), qu’accompagne une forte sensation d’euphorie. Les poppers deviennent le stimulant des GI en Asie du Sud-Est, leur drogue légale (la toxicomanie des GI pendant la guerre du Vinam est un fait historique établi). Quand ils rentrent au pays, ces GI réclament leur drogue favorite. Ils accomplissent les démarches nécessaires et grâce à l’aide des fabricants, la vente de poppers est légalisée par la Food & Drug Administration (FDA). Le grand public peut s’en procurer sans ordonnance. Un an plus tard, les résultats sont catastrophiques : nombreuses brûlures cutanées, évanouissements, problèmes respiratoires, anomalies sanguines… La vente de poppers est de nouveau soumise à ordonnance par la FDA.

Le boom commercial

C’est alors qu’un étudiant homosexuel californien, Clifford Hassing, utilise un autre dérivé, le nitrite de butyle, également mis au point à la fin du 19ème siècle, qui n’a jamais servi à des fins médicales (Brunton, 1897). Puis des laboratoires privés produisent le nitrite d’isobutyle et de propyle. Tous les nitrites d’alkyle aliphatiques ou cycliques possèdent des effets vasodilatateurs : ils relâchent les muscles des vaisseaux sanguins. Quand ces effets atteignent les vaisseaux cérébraux, ils augmentent la pression à l’intérieur de la boîte crânienne, produisant une sensation euphorique de « hauteur » ; ils accroissent aussi les performances sexuelles (Everett, 1975 – Hollister, 1975). Mélangés à des solvants, ils envahissent bientôt le marché, conditionnés dans des flacons opaques de 20 à 30 ml, de couleur marron, vendus dans les sex-shops, les lieux publics fréquentés par les homosexuels, par correspondance via les magazines gays, puis par internet. Le consommateur dévisse le bouchon du récipient près de son nez pour en inhaler les émanations toujours extrêmement volatiles, rappelant l’odeur froide et la sensation corrosive du kérosène. L’effet d’une inhalation est de courte durée, 5 à 10 minutes en moyenne. Il est donc nécessaire d’en inhaler fréquemment pour maintenir les effets toute une soirée, ou toute une nuit.



suite et fin : http://globalepresse.com/2014/05/28/les-poppers-cause-cachee-du-sida/
 
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