Julia Slan revient sur l'échec de l'insertion des élèves en situation de handicap à l'école, depuis la loi votée en 2005.
Le 11 février 2019, le ministère de l’Éducation nationale a fêté les 14 ans de la "loi pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées". Votée en 2005, cette loi humaniste et égalitaire a mis fin à l’exclusion scolaire dont étaient victimes les enfants en situation de handicap et leur a enfin donné le droit d’être accueillis dans leur école de quartier "quels que soient leurs besoins".
UN BILAN MITIGÉ
A l’occasion de cet anniversaire, le ministre Jean-Michel Blanquer et la secrétaire d’État chargée des Personnes Handicapées, Sophie Cluzel ont lancé une grande concertation nationale "Ensemble pour une École Inclusive". Ils y ont convié de nombreux acteurs "associés", excepté les enseignants, pourtant premiers concernés par l’inclusion de ces enfants au sein de leur classe.
Leur retour d’expérience aurait-il terni les bons chiffres de l’inclusion, vitrines de la "réussite" de cette loi ?
Aujourd’hui, plus de 320 000 E.S.H. (Élèves en Situation de Handicap) sont scolarisés en milieu ordinaire et d’après les premières évaluations de leurs acquis, leurs résultats scolaires seraient meilleurs que ceux des élèves "tout-venant". Ce bilan "positif" prouverait alors l’incroyable capacité de l’école à s’adapter à tous les enfants et la faculté pour les politiques, de prendre enfin des décisions éclairées en matière d’éducation. Pourtant, contrairement aux évaluations nationales anonymes et "standardisées pour garantir une mesure équitable" celles des E.S.H. ont été organisées sur mesure pour garantir leur succès. Ainsi, les élèves, les disciplines et le niveau des tests ont été sélectionnés et passés individuellement.
Le manque de moyens attribués à la gestion des dossiers, ne permet aucune évaluation sérieuse des besoins réels de l’élève et des capacités de l’école à y répondre
Cette optimisation des résultats et les communications ministérielles ciblées sur les données quantitatives ne font qu’illustrer une tentative grossière de dissimuler les conditions difficiles et parfois catastrophiques de certaines inclusions. Une réalité volontairement occultée pour diverses raisons comptables. D’un côté, des économies budgétaires sont réalisées sur le dos de l’école où le coût de la scolarité (6 300 €/ an / élève en primaire) est 6 à 11 fois moins élevé qu’en institut spécialisé (entre 39 000€ et 72 000€/an/élève) de l’autre, l’obtention rapide d’une place à l’école permet d’éviter les années d’attente, très impopulaires, sur les listes des Instituts (1 à 10 ans)
De plus, le manque de moyens attribués à la gestion des dossiers, ne permet aucune évaluation sérieuse des besoins réels de l’élève et des capacités de l’école à y répondre. Outre cette absence aberrante de diagnostic, le législateur n’a prévu aucune régulation en cas de problème.......
https://www.marianne.net/debattons/...oNtZ0sO4mUnCPknqq4tlm7FWZ1zPiqDB4K4W1g8UqRgps
Le 11 février 2019, le ministère de l’Éducation nationale a fêté les 14 ans de la "loi pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées". Votée en 2005, cette loi humaniste et égalitaire a mis fin à l’exclusion scolaire dont étaient victimes les enfants en situation de handicap et leur a enfin donné le droit d’être accueillis dans leur école de quartier "quels que soient leurs besoins".
UN BILAN MITIGÉ
A l’occasion de cet anniversaire, le ministre Jean-Michel Blanquer et la secrétaire d’État chargée des Personnes Handicapées, Sophie Cluzel ont lancé une grande concertation nationale "Ensemble pour une École Inclusive". Ils y ont convié de nombreux acteurs "associés", excepté les enseignants, pourtant premiers concernés par l’inclusion de ces enfants au sein de leur classe.
Leur retour d’expérience aurait-il terni les bons chiffres de l’inclusion, vitrines de la "réussite" de cette loi ?
Aujourd’hui, plus de 320 000 E.S.H. (Élèves en Situation de Handicap) sont scolarisés en milieu ordinaire et d’après les premières évaluations de leurs acquis, leurs résultats scolaires seraient meilleurs que ceux des élèves "tout-venant". Ce bilan "positif" prouverait alors l’incroyable capacité de l’école à s’adapter à tous les enfants et la faculté pour les politiques, de prendre enfin des décisions éclairées en matière d’éducation. Pourtant, contrairement aux évaluations nationales anonymes et "standardisées pour garantir une mesure équitable" celles des E.S.H. ont été organisées sur mesure pour garantir leur succès. Ainsi, les élèves, les disciplines et le niveau des tests ont été sélectionnés et passés individuellement.
Le manque de moyens attribués à la gestion des dossiers, ne permet aucune évaluation sérieuse des besoins réels de l’élève et des capacités de l’école à y répondre
Cette optimisation des résultats et les communications ministérielles ciblées sur les données quantitatives ne font qu’illustrer une tentative grossière de dissimuler les conditions difficiles et parfois catastrophiques de certaines inclusions. Une réalité volontairement occultée pour diverses raisons comptables. D’un côté, des économies budgétaires sont réalisées sur le dos de l’école où le coût de la scolarité (6 300 €/ an / élève en primaire) est 6 à 11 fois moins élevé qu’en institut spécialisé (entre 39 000€ et 72 000€/an/élève) de l’autre, l’obtention rapide d’une place à l’école permet d’éviter les années d’attente, très impopulaires, sur les listes des Instituts (1 à 10 ans)
De plus, le manque de moyens attribués à la gestion des dossiers, ne permet aucune évaluation sérieuse des besoins réels de l’élève et des capacités de l’école à y répondre. Outre cette absence aberrante de diagnostic, le législateur n’a prévu aucune régulation en cas de problème.......
https://www.marianne.net/debattons/...oNtZ0sO4mUnCPknqq4tlm7FWZ1zPiqDB4K4W1g8UqRgps