didadoune
VIB
Ils émettent leurs souhaits par voie de presse en commentant les actions de l’exécutif, expriment leurs opinions sur les politiques publiques, et emploient parfois des hauts fonctionnaires : les think tanks semblent désormais incontournables dans la vie politique française.
Et pourtant, s’ils ont été objets de toutes les curiosités du début des années 2000 au milieu des années 2010, ils connaissent depuis un essoufflement pour le moins certain. L’attrait de la nouveauté ayant petit à petit laissé la place à la routine des publications et des événements, les think tanks politiques continuent en France à nourrir l’actualité mais l’exemple d’une transformation sociale, sociétale, économique ou politique qu’ils aient directement impulsée semble bien lointain à trouver.
Est-ce à dire qu’ils sont en train de passer de mode dans le débat public ou qu’ils n’ont, plus profondément et malgré les apparences médiatiques, jamais réellement su peser dans ce débat ? Nés d’une inspiration nord-américaine, les think tanks se sont greffés sur une réalité académique, politique et administrative française radicalement différente.
Quels modèles d’expertise ?
Certes, la forte fascination de l’Amérique des années 1960 – années où le phénomène des clubs politiques, ancêtres des think tanks, a été particulièrement important dans l’hexagone – a marqué le paysage des groupes français de réflexion, dont les think tanks constituent la dernière forme d’organisation. Les références états-uniennes sont d’ailleurs encore aujourd’hui constantes. Mais les think tanks en France ne sont que de lointains cousins de leurs parents américains, qu’il s’agisse de leur structuration, de leur ampleur ou de leur influence.
Cela est grande partie du au fait que les modèles d’expertise ne se sont pas construits sur le même schéma des deux côtés de l’Atlantique. Aux États-Unis, la demande d’une expertise extérieure naît de la conjonction d’un État fédéral faible, du caractère limité des structures dédiées en son sein à la production d’un savoir technocratique et du rôle mineur joué par les partis politiques dans le développement d’une expertise politique.
À l’inverse, l’expertise d’État acquiert en France une place centrale à partir de 1945. Un espace politico-administratif d’exercice de la compétence savante s’institutionnalise dès le début de la IVe République, notamment dans le domaine de la politique économique et financière. Le commissariat général au plan, créé par un décret du 3 janvier 1946, n’est sans doute pour beaucoup qu’un lointain souvenir ; il n’en reste pas moins que l’expertise d’État reste un canal majeur de l’importation et de la diffusion d’idées.
Et pourtant, s’ils ont été objets de toutes les curiosités du début des années 2000 au milieu des années 2010, ils connaissent depuis un essoufflement pour le moins certain. L’attrait de la nouveauté ayant petit à petit laissé la place à la routine des publications et des événements, les think tanks politiques continuent en France à nourrir l’actualité mais l’exemple d’une transformation sociale, sociétale, économique ou politique qu’ils aient directement impulsée semble bien lointain à trouver.
Est-ce à dire qu’ils sont en train de passer de mode dans le débat public ou qu’ils n’ont, plus profondément et malgré les apparences médiatiques, jamais réellement su peser dans ce débat ? Nés d’une inspiration nord-américaine, les think tanks se sont greffés sur une réalité académique, politique et administrative française radicalement différente.
Quels modèles d’expertise ?
Certes, la forte fascination de l’Amérique des années 1960 – années où le phénomène des clubs politiques, ancêtres des think tanks, a été particulièrement important dans l’hexagone – a marqué le paysage des groupes français de réflexion, dont les think tanks constituent la dernière forme d’organisation. Les références états-uniennes sont d’ailleurs encore aujourd’hui constantes. Mais les think tanks en France ne sont que de lointains cousins de leurs parents américains, qu’il s’agisse de leur structuration, de leur ampleur ou de leur influence.
Cela est grande partie du au fait que les modèles d’expertise ne se sont pas construits sur le même schéma des deux côtés de l’Atlantique. Aux États-Unis, la demande d’une expertise extérieure naît de la conjonction d’un État fédéral faible, du caractère limité des structures dédiées en son sein à la production d’un savoir technocratique et du rôle mineur joué par les partis politiques dans le développement d’une expertise politique.
À l’inverse, l’expertise d’État acquiert en France une place centrale à partir de 1945. Un espace politico-administratif d’exercice de la compétence savante s’institutionnalise dès le début de la IVe République, notamment dans le domaine de la politique économique et financière. Le commissariat général au plan, créé par un décret du 3 janvier 1946, n’est sans doute pour beaucoup qu’un lointain souvenir ; il n’en reste pas moins que l’expertise d’État reste un canal majeur de l’importation et de la diffusion d’idées.