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PLD (Peace, Love and Diversity)
Plutôt belle, la vie en Belgique
An.H.
Mis en ligne le 21/01/2010
80 % des Européens de lEst, Turcs, Maghrébins, Africains se disent acceptés.
Comment les minorités ethniques installées en Belgique se sentent-elles chez nous? Dans le cadre des "Assises de linterculturalité", le Centre pour légalité des chances a fait réaliser, en novembre dernier, un sondage (par le bureau IRB) auprès de ressortissants dEurope de lEst, de Turquie, du Maroc et dAfrique subsaharienne.
Principaux objectifs: analyser la perception des groupes minoritaires et leurs attitudes vis-à-vis de la population belge en général; répertorier les expériences vécues (négatives ou positives); identifier les perceptions et attitudes des groupes minoritaires les uns vis-à-vis des autres. Cette enquête a été menée en face-à-face à domicile sur un échantillon de 1005 personnes.
Première leçon de létude: 80 % des personnes sondées se sentent acceptées en Belgique. Ce sentiment est ancré plus fortement chez les Européens de lEst (45 % dentre eux se sentent totalement acceptés et 31 % la plupart du temps) que chez les Maghrébins (32 % et 47 %). Au total, seuls 3 % de ces étrangers ont le sentiment dêtre rejetés.
Les scores sont excellents à lécole où les relations avec les directeurs, les professeurs, les parents et les autres enfants sont très largement positives (entre 80 et 90 %). Sagissant des enseignants et des directions détablissement, seuls 2 % des parents étrangers donnent des notes négatives.
Les chiffres sont également très positifs pour les expériences des minorités ethniques avec ladministration belge, que ce soit aux guichets des transports en commun (95 % de satisfaction), les contacts avec ladministration communale (OK dans 85 % des cas) et même la police, dont 83 % des sondés se disent satisfaits. Seuls 3 % dentre eux ont épinglé des relations "souvent négatives" et 14 % des contacts "quelquefois négatifs" avec des agents de police.
Sans véritable surprise, cest dans le domaine de lemploi et du logement que les expériences sont les moins convaincantes.
Plus dun sondé sur quatre (27 %) estime ainsi que les relations avec les entreprises quand on cherche du travail sont plutôt négatives. Cest exactement le même pourcentage dans le cas des contacts avec des propriétaires belges quand on est turc, marocain, européen de lEst ou africain et quon cherche un logement.
"La société culturelle se construit pas à pas mais il reste des problèmes en matière de travail, de logement et dimages véhiculées dans les médias", commente Joëlle Milquet, vice-Première ministre CDH en charge de lEgalité des chances.
Pour Edouard Delruelle, directeur francophone du Centre pour légalité des chances, on doit se garder de prendre ces résultats qui se basent uniquement sur le perçu des personnes sondées pour argent comptant, même sils indiquent certaines tendances. Ainsi, il est réjouissant que 7 membres des minorités ethniques sur 10 évoquent une certaine fierté de pouvoir contribuer à léconomie belge. Alors que les stéréotypes qui voient dans les "étrangers" des "chômeurs profiteurs" ou des "sangsues de CPAS" ont la vie drôlement dure...
Autre point à relever: 6 sondés sur 10 nont pas peur de critiquer lesprit insuffisamment ouvert de leur propre sous-groupe (soit le réflexe communautariste), en considérant quil lui incombe de faire plus defforts pour connaître des Belges et ne pas rester dans un "ghetto" culturel.
En revanche - et cest sans doute moins étonnant - ils sont aussi 6 sur 10 à ressentir comme un manque dégalité le fait de devoir faire plus defforts (que les Belges) pour être traités sur un pied dégalité dans le monde du travail.
Il y a encore du pain sur la planche.
An.H.
Mis en ligne le 21/01/2010
80 % des Européens de lEst, Turcs, Maghrébins, Africains se disent acceptés.
Comment les minorités ethniques installées en Belgique se sentent-elles chez nous? Dans le cadre des "Assises de linterculturalité", le Centre pour légalité des chances a fait réaliser, en novembre dernier, un sondage (par le bureau IRB) auprès de ressortissants dEurope de lEst, de Turquie, du Maroc et dAfrique subsaharienne.
Principaux objectifs: analyser la perception des groupes minoritaires et leurs attitudes vis-à-vis de la population belge en général; répertorier les expériences vécues (négatives ou positives); identifier les perceptions et attitudes des groupes minoritaires les uns vis-à-vis des autres. Cette enquête a été menée en face-à-face à domicile sur un échantillon de 1005 personnes.
Première leçon de létude: 80 % des personnes sondées se sentent acceptées en Belgique. Ce sentiment est ancré plus fortement chez les Européens de lEst (45 % dentre eux se sentent totalement acceptés et 31 % la plupart du temps) que chez les Maghrébins (32 % et 47 %). Au total, seuls 3 % de ces étrangers ont le sentiment dêtre rejetés.
Les scores sont excellents à lécole où les relations avec les directeurs, les professeurs, les parents et les autres enfants sont très largement positives (entre 80 et 90 %). Sagissant des enseignants et des directions détablissement, seuls 2 % des parents étrangers donnent des notes négatives.
Les chiffres sont également très positifs pour les expériences des minorités ethniques avec ladministration belge, que ce soit aux guichets des transports en commun (95 % de satisfaction), les contacts avec ladministration communale (OK dans 85 % des cas) et même la police, dont 83 % des sondés se disent satisfaits. Seuls 3 % dentre eux ont épinglé des relations "souvent négatives" et 14 % des contacts "quelquefois négatifs" avec des agents de police.
Sans véritable surprise, cest dans le domaine de lemploi et du logement que les expériences sont les moins convaincantes.
Plus dun sondé sur quatre (27 %) estime ainsi que les relations avec les entreprises quand on cherche du travail sont plutôt négatives. Cest exactement le même pourcentage dans le cas des contacts avec des propriétaires belges quand on est turc, marocain, européen de lEst ou africain et quon cherche un logement.
"La société culturelle se construit pas à pas mais il reste des problèmes en matière de travail, de logement et dimages véhiculées dans les médias", commente Joëlle Milquet, vice-Première ministre CDH en charge de lEgalité des chances.
Pour Edouard Delruelle, directeur francophone du Centre pour légalité des chances, on doit se garder de prendre ces résultats qui se basent uniquement sur le perçu des personnes sondées pour argent comptant, même sils indiquent certaines tendances. Ainsi, il est réjouissant que 7 membres des minorités ethniques sur 10 évoquent une certaine fierté de pouvoir contribuer à léconomie belge. Alors que les stéréotypes qui voient dans les "étrangers" des "chômeurs profiteurs" ou des "sangsues de CPAS" ont la vie drôlement dure...
Autre point à relever: 6 sondés sur 10 nont pas peur de critiquer lesprit insuffisamment ouvert de leur propre sous-groupe (soit le réflexe communautariste), en considérant quil lui incombe de faire plus defforts pour connaître des Belges et ne pas rester dans un "ghetto" culturel.
En revanche - et cest sans doute moins étonnant - ils sont aussi 6 sur 10 à ressentir comme un manque dégalité le fait de devoir faire plus defforts (que les Belges) pour être traités sur un pied dégalité dans le monde du travail.
Il y a encore du pain sur la planche.