les vertus « vides » et l'importance du contexte

Ebion

Ça a l'air que je suis l'esclave da partida
VIB
Bonjour :timide:

Voilà, je réfléchis à la manière dont les gens perçoivent certaines qualités (vertus) ou certains défauts qu'on peut avoir. Et bien souvent, je me rends compte que le jugement positif ou négatif qu'on va porter sur elles ne devrait pas dépendre uniquement de la qualité en elle-même, mais aussi de tout un contexte social, un contexte qui peut donner une valeur positive autant que négative à des qualités identiques en elles-mêmes. Et pourtant les gens n'ont pas l'air de toujours percevoir ce lien entre la qualité et le contexte. Peut-être qu'on ne le voit pas. Ou qu'il est si évident qu'on le tient pour acquis et qu'on ne sent pas le besoin d'en parler. Ou bien on est essentialistes, et on croit que les gens ont des attributs qui les rendent intrinsèquement bons ou mauvais...

Quoi qu'il en soit, voici quelques exemples.

Plusieurs personnes font l'éloge de la loyauté. Qui n'aimerait pas avoir un ami loyal? Ou des citoyens loyaux envers leur patrie? Ou des croyants loyaux envers leur Église?

Mais la loyauté est-elle bonne en soi? Sans doute pas. C'est le contexte qui la rend bonne ou mauvaise. Une loyauté inopportune peut devenir de l'obstination ou de l'aveuglement au-delà de toute raison, et mettre en péril la sécurité ou la vie de certaines personnes.

Ok supposons que j'ai un bon ami, Bob, et que j'ai toujours été loyal envers lui. Mais Bob me dévoile qu'il prépare un crime, qui pourrait porter préjudice à des gens. Mon devoir de justice ne prend-il pas le dessus sur ma loyauté envers Bob, et les « devoirs » de mon amitié? Peu importe que Bob m'ait fait prêter je ne sais quelle serment. Un crime peut être évité, et il me revient d'alerter la police! Si je persistais dans ma « loyauté », je me rendrais complice d'un crime... même passivement. Je peux donc avoir à « trahir » un « ami », ou un « secret », donc à être « déloyal » si la justice l'exige. Une « trahison » peut donc être bonne, et même obligatoire, dans certaines circonstances, et on ne devrait pas culpabiliser le « traître ».

Ou encore prenons le courage. Dans toutes les cultures, à ma connaissance, le courage est tenu en haute estime. Surtout chez les mecs, car on a souvent été en guerre dans l'histoire de l'humanité, et le courage n'est-il pas la base des qualités exigées d'un combattant? Pour être courageux, il faut se dominer, il faut surmonter sa peur, sa peur de mourir, sa peur d'être blessé ou d'être capturé... cela est pas toujours facile. On écrit des poèmes épiques, on fait des films, des romans, des peintures, on fait des célébrations, etc., pour célébrer le courage de héros!! Donc une personne ayant du courage est-elle pour autant une bonne personne?

Pas nécessairement. Si les gens sont pris dans une guerre, et que certains combattants d'un camp prennent conscience que leur camp a tort, que la guerre qu'il mène n'est pas légitime, n'est pas juste, et constitue un crime contre d'autres peuples, alors s'ils persistent à combattre avec « courage », ils se rendent eux-mêmes complices de cette guerre injuste, même si peut-être leurs chefs les récompenseront pour leur « bravoure ». Évaluer positivement le courage suppose que le courage est appliqué à bon escient, pour faire avancer une cause juste, et non pour faire triompher des criminels. La moindre des choses serait d'invoquer l'objection de conscience.

C'est comme les guerres entre gangs de criminels ou de mafieux, où les gangsters peuvent certes se battre « courageusement », mais tout en commettant des crimes qui pourrissent la société et mettent en danger des vies innocentes!! Quel intérêt d'être admiré par quelques racailles pour avoir lutté comme un lion, si en définitive on a brisé des vies?

Vous pouvez refaire l'exercice avec une autre qualité qu'on apprécie en général : l'obéissance.

Même une qualité comme la « pitié », qui nous paraît si noble, n'est pas toujours recommandable, comme l'avait vu Spinoza.
 

David39

On est les enfants oublié de l'Histoire les amis!
VIB
Ton raisonnement est juste mais tu ne parles pas de vertu mais de qualités morales. Les vertus ne sont jamais mauvaises, sauf dans l'excès absolu comme toutes choses, évidemment selon chaque contexte on agira toujours après réflexion et ce qui nous semble le mieux suivants les éventuelles contraintes.

L'humilité ne peut en aucun cas être mauvaise.
 

Ebion

Ça a l'air que je suis l'esclave da partida
VIB
Ton raisonnement est juste mais tu ne parles pas de vertu mais de qualités morales. Les vertus ne sont jamais mauvaises, sauf dans l'excès absolu comme toutes choses, évidemment selon chaque contexte on agira toujours après réflexion et ce qui nous semble le mieux suivants les éventuelles contraintes.

L'humilité ne peut en aucun cas être mauvaise.

Aristote pensait que l'humilité était mauvaise. ;) Ce sont les chrétiens qui ont fait de l'humilité une vertu « absolue ».

L'humilité de notre part peut être déplacée si quelqu'un, dont on sait qu'il est objectivement moins bon que nous, se vante pourtant d'être meilleur que nous. Dans ce cas-là, l'équité peut nous recommander de remettre les pendules à l'heure!!

Qu'en penses-tu?
 

David39

On est les enfants oublié de l'Histoire les amis!
VIB
Aristote pensait que l'humilité était mauvaise. ;) Ce sont les chrétiens qui ont fait de l'humilité une vertu « absolue ».

L'humilité de notre part peut être déplacée si quelqu'un, dont on sait qu'il est objectivement moins bon que nous, se vante pourtant d'être meilleur que nous. Dans ce cas-là, l'équité peut nous recommander de remettre les pendules à l'heure!!

Qu'en penses-tu?

Je ne savais pas cela.

On pourrait penser qu'à partir d'une certaine limite/mesure au dela on change d'état, pourrait on dire que nous sommes dans l'inhibition ou la soumission, l'écrasement, l'indigne presque. Et donc plus dans l'humilité?

Ca reprend un peu ton exemple. Même si dans les sagesses il est souvent conseillé au sage de se taire qui plus est en présence du fou. Car bien souvent cela ne servirait a rien si ce n'est ajouter de l'eau a un vil moulin. Ou donner de la confiture aux cochons.

Je ne sais pas! Et comme on dit dans le doute abstient toi! Tiens? c'est encore là une invitation a l'humilité 😉
 

Ebion

Ça a l'air que je suis l'esclave da partida
VIB
Je ne savais pas cela.

On pourrait penser qu'à partir d'une certaine limite/mesure au dela on change d'état, pourrait on dire que nous sommes dans l'inhibition ou la soumission, l'écrasement, l'indigne presque. Et donc plus dans l'humilité?

Ca reprend un peu ton exemple. Même si dans les sagesses il est souvent conseillé au sage de se taire qui plus est en présence du fou. Car bien souvent cela ne servirait a rien si ce n'est ajouter de l'eau a un vil moulin. Ou donner de la confiture aux cochons.

Je ne sais pas! Et comme on dit dans le doute abstient toi! Tiens? c'est encore là une invitation a l'humilité 😉

On peut le voir de cette façon aussi. Surtout que certains ne veulent pas entendre raison!!

Mais c’est pas manquer de sagesse non plus que de réagir à une iniquité ou à de l’arrogance. Car l’arrogant se sent d’autant plus justifié qu’il ne rencontre pas d’opposition. Dans ce cas, le sage peut remettre les pendules à l’heure, mais moins pour se justifier lui-même que pour rabattre une telle arrogance.

Et non seulement le sage rendra service à d’autres personnes qui ont été offensées par l’arrogant, mais en plus il rendra service à l’arrogant lui-même, en lui donnant l’occasion de devenir moins fou et plus lucide, même si cela est frustrant sur le coup!!
 

Ebion

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VIB
Je ne savais pas cela.

On pourrait penser qu'à partir d'une certaine limite/mesure au dela on change d'état, pourrait on dire que nous sommes dans l'inhibition ou la soumission, l'écrasement, l'indigne presque. Et donc plus dans l'humilité?

Ca reprend un peu ton exemple. Même si dans les sagesses il est souvent conseillé au sage de se taire qui plus est en présence du fou. Car bien souvent cela ne servirait a rien si ce n'est ajouter de l'eau a un vil moulin. Ou donner de la confiture aux cochons.

Je ne sais pas! Et comme on dit dans le doute abstient toi! Tiens? c'est encore là une invitation a l'humilité 😉

Si l’humilité devient de la soumission, ça devient un vice par manque de courage ou manque de fermeté...
 

David39

On est les enfants oublié de l'Histoire les amis!
VIB
On peut le voir de cette façon aussi. Surtout que certains ne veulent pas entendre raison!!

Mais c’est pas manquer de sagesse non plus que de réagir à une iniquité ou à de l’arrogance. Car l’arrogant se sent d’autant plus justifié qu’il ne rencontre pas d’opposition. Dans ce cas, le sage peut remettre les pendules à l’heure, mais moins pour se justifier lui-même que pour rabattre une telle arrogance.

Et non seulement le sage rendra service à d’autres personnes qui ont été offensées par l’arrogant, mais en plus il rendra service à l’arrogant lui-même, en lui donnant l’occasion de devenir moins fou et plus lucide, même si cela est frustrant sur le coup!!

totalement d'accord. Si la justice ou la vérité entre en compte c'est tout a fait légitime. Tout n'est qu'histoire de juste milieu.
D'ailleurs vérité et vertu sont des mots très proches.
 

Ebion

Ça a l'air que je suis l'esclave da partida
VIB
voilà, et comme ce n'est pas de l'humilité celle ci n'est pas mauvaise ^^

C’est sûr qu’une partie de la présente discussion porte sur les définitions.

Pour Hitler, les soldats allemands étaient courageux. Pour les alliés, ils étaient entêtés et aveuglés. Un même comportement recevait deux étiquettes différentes selon la perspective. On pourrait affirmer que le courage suppose implicitement que la cause est juste ou noble, donc que le courage peut pas être négatif par définition!!

Dans ce cas, mon point sur les qualités et les défauts devient un problème de langage davantage que de philosophie morale!!
 

David39

On est les enfants oublié de l'Histoire les amis!
VIB
C’est sûr qu’une partie de la présente discussion porte sur les définitions.

Pour Hitler, les soldats allemands étaient courageux. Pour les alliés, ils étaient entêtés et aveuglés. Un même comportement recevait deux étiquettes différentes selon la perspective. On pourrait affirmer que le courage suppose implicitement que la cause est juste ou noble, donc que le courage peut pas être négatif par définition!!

Dans ce cas, mon point sur les qualités et les défauts devient un problème de langage davantage que de philosophie morale!!

oui le sens et la définition des mots est quelque chose d'assez fin en fait.

Je pense que il y a au dessus des qualités morales les vertus. Quelles sont d'essence divine et observable dans la nature.
Le soleil est généreux, il offre abondamment a tous sans compter.
Tout cela est personnel! Bien que ca repose un peu sur ''la tradition''
 

Ebion

Ça a l'air que je suis l'esclave da partida
VIB
oui le sens et la définition des mots est quelque chose d'assez fin en fait.

Je pense que il y a au dessus des qualités morales les vertus. Quelles sont d'essence divine et observable dans la nature.
Le soleil est généreux, il offre abondamment a tous sans compter.
Tout cela est personnel! Bien que ca repose un peu sur ''la tradition''

Bien par exemple chez les catholiques il y a les vertus morales naturelles (le courage, la prudence, la justice, la modération) qu’on peut acquérir par nos propres efforts jusqu’à un certain point, mais en plus il y a les vertus théologales, la foi, l’espérance, la charité, qui sont au-delà de nos forces comme créatures, mais nous sont conférées par la grâce de Dieu.

C’est différent du bouddhisme du Petit Véhicule, où on ne peut véritablement que compter sur ses efforts pour être libéré!!
 

David39

On est les enfants oublié de l'Histoire les amis!
VIB
Bien par exemple chez les catholiques il y a les vertus morales naturelles (le courage, la prudence, la justice, la modération) qu’on peut acquérir par nos propres efforts jusqu’à un certain point, mais en plus il y a les vertus théologales, la foi, l’espérance, la charité, qui sont au-delà de nos forces comme créatures, mais nous sont conférées par la grâce de Dieu.

C’est différent du bouddhisme du Petit Véhicule, où on ne peut véritablement que compter sur ses efforts pour être libéré!!

le dogme de l'eglise catholique romaine est pour moi un des plus malsaint alors tu comprendras que je le prends rarement comme une référence, et dans ce cas je ne suis pas d'accord, un athée, par exemple, peut très bien faire preuve de charité spontanée et sincère, cela ne tient pas debout.
 

Ebion

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VIB
le dogme de l'eglise catholique romaine est pour moi un des plus malsaint alors tu comprendras que je le prends rarement comme une référence, et dans ce cas je ne suis pas d'accord, un athée, par exemple, peut très bien faire preuve de charité spontanée et sincère, cela ne tient pas debout.

Les athées sont pas nécessairement privés de la grâce (c’est aussi ce que dit cette Église).
 

Ebion

Ça a l'air que je suis l'esclave da partida
VIB
Être membre de l’Église (donc adhérer à son credo, ses rites et sa discipline) et avoir la grâce, ce sont deux choses bien distinctes.
 
Donc une personne ayant du courage est-elle pour autant une bonne personne?

Oui et non. Une personne peut être bonne dans sa vie, mais face à un événement qui n'a jamais vécu, peut être lâche à cause de la peur et de la panique. Une personne courageuse peut être mauvaise dans sa vie et son courage qui sort dans un contexte précis peut avoir différentes intentions, comme la gloire par exemple.
 
Ok supposons que j'ai un bon ami, Bob, et que j'ai toujours été loyal envers lui. Mais Bob me dévoile qu'il prépare un crime, qui pourrait porter préjudice à des gens. Mon devoir de justice ne prend-il pas le dessus sur ma loyauté envers Bob, et les « devoirs » de mon amitié? Peu importe que Bob m'ait fait prêter je ne sais quelle serment. Un crime peut être évité, et il me revient d'alerter la police! Si je persistais dans ma « loyauté », je me rendrais complice d'un crime... même passivement. Je peux donc avoir à « trahir » un « ami », ou un « secret », donc à être « déloyal » si la justice l'exige. Une « trahison » peut donc être bonne, et même obligatoire, dans certaines circonstances, et on ne devrait pas culpabiliser le « traître ».

Il y a des situations où la loyauté pourra faire d'une personne un complice dans différents crimes. Exemple : Goebbels loyal avec Hitler jusqu'au bout.
 

David39

On est les enfants oublié de l'Histoire les amis!
VIB
@Ebion c'était un bon sujet qui mériterait d'être plus approfondi.

Que peux tu en dire aujourd'hui? Ta réflexion a-t-elle évoluée?

Pour ma part j'ai l'impression d'avoir été corrompu et avili entre temps et d'avoir perdu en qualité 😭Dieu sait mieux ce qu'il s'est passé.
 
Bonjour :timide:

Voilà, je réfléchis à la manière dont les gens perçoivent certaines qualités (vertus) ou certains défauts qu'on peut avoir. Et bien souvent, je me rends compte que le jugement positif ou négatif qu'on va porter sur elles ne devrait pas dépendre uniquement de la qualité en elle-même, mais aussi de tout un contexte social, un contexte qui peut donner une valeur positive autant que négative à des qualités identiques en elles-mêmes. Et pourtant les gens n'ont pas l'air de toujours percevoir ce lien entre la qualité et le contexte. Peut-être qu'on ne le voit pas. Ou qu'il est si évident qu'on le tient pour acquis et qu'on ne sent pas le besoin d'en parler. Ou bien on est essentialistes, et on croit que les gens ont des attributs qui les rendent intrinsèquement bons ou mauvais...

Quoi qu'il en soit, voici quelques exemples.

Plusieurs personnes font l'éloge de la loyauté. Qui n'aimerait pas avoir un ami loyal? Ou des citoyens loyaux envers leur patrie? Ou des croyants loyaux envers leur Église?

Mais la loyauté est-elle bonne en soi? Sans doute pas. C'est le contexte qui la rend bonne ou mauvaise. Une loyauté inopportune peut devenir de l'obstination ou de l'aveuglement au-delà de toute raison, et mettre en péril la sécurité ou la vie de certaines personnes.

Ok supposons que j'ai un bon ami, Bob, et que j'ai toujours été loyal envers lui. Mais Bob me dévoile qu'il prépare un crime, qui pourrait porter préjudice à des gens. Mon devoir de justice ne prend-il pas le dessus sur ma loyauté envers Bob, et les « devoirs » de mon amitié? Peu importe que Bob m'ait fait prêter je ne sais quelle serment. Un crime peut être évité, et il me revient d'alerter la police! Si je persistais dans ma « loyauté », je me rendrais complice d'un crime... même passivement. Je peux donc avoir à « trahir » un « ami », ou un « secret », donc à être « déloyal » si la justice l'exige. Une « trahison » peut donc être bonne, et même obligatoire, dans certaines circonstances, et on ne devrait pas culpabiliser le « traître ».

Ou encore prenons le courage. Dans toutes les cultures, à ma connaissance, le courage est tenu en haute estime. Surtout chez les mecs, car on a souvent été en guerre dans l'histoire de l'humanité, et le courage n'est-il pas la base des qualités exigées d'un combattant? Pour être courageux, il faut se dominer, il faut surmonter sa peur, sa peur de mourir, sa peur d'être blessé ou d'être capturé... cela est pas toujours facile. On écrit des poèmes épiques, on fait des films, des romans, des peintures, on fait des célébrations, etc., pour célébrer le courage de héros!! Donc une personne ayant du courage est-elle pour autant une bonne personne?

Pas nécessairement. Si les gens sont pris dans une guerre, et que certains combattants d'un camp prennent conscience que leur camp a tort, que la guerre qu'il mène n'est pas légitime, n'est pas juste, et constitue un crime contre d'autres peuples, alors s'ils persistent à combattre avec « courage », ils se rendent eux-mêmes complices de cette guerre injuste, même si peut-être leurs chefs les récompenseront pour leur « bravoure ». Évaluer positivement le courage suppose que le courage est appliqué à bon escient, pour faire avancer une cause juste, et non pour faire triompher des criminels. La moindre des choses serait d'invoquer l'objection de conscience.

C'est comme les guerres entre gangs de criminels ou de mafieux, où les gangsters peuvent certes se battre « courageusement », mais tout en commettant des crimes qui pourrissent la société et mettent en danger des vies innocentes!! Quel intérêt d'être admiré par quelques racailles pour avoir lutté comme un lion, si en définitive on a brisé des vies?

Vous pouvez refaire l'exercice avec une autre qualité qu'on apprécie en général : l'obéissance.

Même une qualité comme la « pitié », qui nous paraît si noble, n'est pas toujours recommandable, comme l'avait vu Spinoza.
Cher Ebion,
J'espère que tout va bien pour toi depuis notre dernière conversation ?

Je pense que reconsidérer la question sous l'angle suivant pourrait apporter plus de perspectives :

Dans les exemples que tu as mentionnés, les conséquences potentiellement désastreuses de ces "vertus" suffisent-elles à les transformer en "vices" ?

Pour ma part, je ne le crois pas. Il me semble plutôt que nous sommes en présence de vertus qui, mal orientées, sont corrompues et guidées par des vices tels que l'ignorance, l'entêtement dans l'erreur, le crime...

Du coup, je serais plus enclin à penser que ce sont plutôt les vices (qui orientent ces vertus) qui sont responsables des possibles conséquences dommageables que tu rapportes et non les vertus elles-mêmes qui partent à la dérive.

Tu en penses quoi ?
 

Ebion

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VIB
@Ebion c'était un bon sujet qui mériterait d'être plus approfondi.

Que peux tu en dire aujourd'hui? Ta réflexion a-t-elle évoluée?

Pour ma part j'ai l'impression d'avoir été corrompu et avili entre temps et d'avoir perdu en qualité 😭Dieu sait mieux ce qu'il s'est passé.

Bonjour,

Je suis encore d'accord avec ce que j'avais écrit. ;)

Simplement, je sais pas si cela peut être généralisé à toutes les « vertus » ou non. A priori je dirais que n'importe quelle bonne chose peut être corrompue et mal employée, mais je peux pas le prouver. :desole:
 

Ebion

Ça a l'air que je suis l'esclave da partida
VIB
Cher Ebion,
J'espère que tout va bien pour toi depuis notre dernière conversation ?

Je pense que reconsidérer la question sous l'angle suivant pourrait apporter plus de perspectives :

Dans les exemples que tu as mentionnés, les conséquences potentiellement désastreuses de ces "vertus" suffisent-elles à les transformer en "vices" ?

Pour ma part, je ne le crois pas. Il me semble plutôt que nous sommes en présence de vertus qui, mal orientées, sont corrompues et guidées par des vices tels que l'ignorance, l'entêtement dans l'erreur, le crime...

Du coup, je serais plus enclin à penser que ce sont plutôt les vices (qui orientent ces vertus) qui sont responsables des possibles conséquences dommageables que tu rapportes et non les vertus elles-mêmes qui partent à la dérive.

Tu en penses quoi ?

Oui on peut raisonner comme cela. Ça pourrait être une autre grille de lecture. Je ne sais pas à quel point elle est généralisable.

Mais cela m'empêche pas de maintenir que certaines, disons, attitudes, sont pas intrinsèquement bonnes même si on les appelle habituellement vertus, mais acquièrent leur qualité morale du contexte.

Dans la guerre en Ukraine, les soldats russes et ukrainiens sont également « courageux », mais ça empêche pas qu'on puisse juger que ce courage est mal placé ou inopportun.
 

Ebion

Ça a l'air que je suis l'esclave da partida
VIB
Cher Ebion,
J'espère que tout va bien pour toi depuis notre dernière conversation ?

Je pense que reconsidérer la question sous l'angle suivant pourrait apporter plus de perspectives :

Dans les exemples que tu as mentionnés, les conséquences potentiellement désastreuses de ces "vertus" suffisent-elles à les transformer en "vices" ?

Pour ma part, je ne le crois pas. Il me semble plutôt que nous sommes en présence de vertus qui, mal orientées, sont corrompues et guidées par des vices tels que l'ignorance, l'entêtement dans l'erreur, le crime...

Du coup, je serais plus enclin à penser que ce sont plutôt les vices (qui orientent ces vertus) qui sont responsables des possibles conséquences dommageables que tu rapportes et non les vertus elles-mêmes qui partent à la dérive.

Tu en penses quoi ?

Je suis content que tu reviennes, grand philosophe! :cool:
 

David39

On est les enfants oublié de l'Histoire les amis!
VIB
Bonjour,

Je suis encore d'accord avec ce que j'avais écrit. ;)

C'est bien.

Simplement, je sais pas si cela peut être généralisé à toutes les « vertus » ou non. A priori je dirais que n'importe quelle bonne chose peut être corrompue et mal employée, mais je peux pas le prouver. :desole:

Oui. Il faudrait en faire la liste, ils existent déjà des modèles de conduite de tout cela.

Cela se prouve par l'épreuve, en fait on les éprouve mais ce ne sont pas vraiment des preuves qui témoignent visuellement à l'instar d'un jeton d'un euro qui lui témoigne avec bien plus de crédit. L'homme moderne n'aime pas cela de manière générale, pour lui cela n'existe pas.

C'est pour cela qu'il est bien plus préférable, je pense, de s'en remettre à Dieu et d'être loyal envers Lui plutôt qu'envers un ami, une entité étatique ou autres bien que dans tout cela il y ai des liens indéfectible.

Être loyal envers un ami ou un pays c'est avec plaisir tant que cela n'entrave pas certains principes sacrés de vie. C'est bien là qu'est le soucis à mon avis.
 

David39

On est les enfants oublié de l'Histoire les amis!
VIB
Cher Ebion,
J'espère que tout va bien pour toi depuis notre dernière conversation ?

Je pense que reconsidérer la question sous l'angle suivant pourrait apporter plus de perspectives :

Dans les exemples que tu as mentionnés, les conséquences potentiellement désastreuses de ces "vertus" suffisent-elles à les transformer en "vices" ?

Pour ma part, je ne le crois pas. Il me semble plutôt que nous sommes en présence de vertus qui, mal orientées, sont corrompues et guidées par des vices tels que l'ignorance, l'entêtement dans l'erreur, le crime...

Du coup, je serais plus enclin à penser que ce sont plutôt les vices (qui orientent ces vertus) qui sont responsables des possibles conséquences dommageables que tu rapportes et non les vertus elles-mêmes qui partent à la dérive.

Tu en penses quoi ?

La faute à l'ignorance alors? On est là pour apprendre.
 

David39

On est les enfants oublié de l'Histoire les amis!
VIB
Salut, Je n'ai pas vraiment compris ton idée

Tu dis que tu ne crois pas que les vertus se transforment en vice mais que c'est plutôt les vices en amont qui le sont, et je suis d'accord avec ça. J'en conclue que c'est dû à l'ignorance pour être le plus sommaire possible, ignorance que tu cites également.

De là j'en déduis que si c'est par ignorance que nous fautons, et c'est bien le cas, c'est donc que nous sommes là pour apprendre de nos erreurs, en tirer leçon afin et ne pas réitérer si possible.

J'espère que c'est plus clair :)



Après il y une autre voie qui est celle d'agir en toute connaissance de cause, c'est faire clairement le mal sans se soucier de rien, ou alors cas rare où l'on sait, on connaît le calcul et le jeu en vaut la chandelle.
 
@David39, ton commentaire est très clair et je suis entièrement d'accord avec toi.

D'où l'importance d'une "introspection" continue, d'essayer de se comprendre, de démêler nos motivations, de reconnaître pourquoi nous agissons de telle ou telle manière, que ce soit en bien ou en mal.

Il est à mon sens crucial de se demander si nos bonnes actions découlent d'un élan de vertu pure et désintéressée, ou si elles sont influencées par des vices sous-jacents: par égo, par un besoin excessif de reconnaissance...
 

David39

On est les enfants oublié de l'Histoire les amis!
VIB
@David39, ton commentaire est très clair et je suis entièrement d'accord avec toi.

D'où l'importance d'une "introspection" continue, d'essayer de se comprendre, de démêler nos motivations, de reconnaître pourquoi nous agissons de telle ou telle manière, que ce soit en bien ou en mal.

Il est à mon sens crucial de se demander si nos bonnes actions découlent d'un élan de vertu pure et désintéressée, ou si elles sont influencées par des vices sous-jacents: par égo, par un besoin excessif de reconnaissance...

Tout à fait d'accord, pas grand chose à ajouter si ce n'est que c'est là qu'entre en jeu le piège des idéologies bien qu'elles aient leurs utilité.

Parfois on est pris dans nos certitudes, je dirais même ancré dans nos certitudes, et déconstruire une construction mentale erronée n'est pas une mince affaire, elle implique une introspection, une remise en question et de refaire le travail.

C'est un peu comme construire sur de mauvaises fondations et de devoir refaire le travail.
 
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