Un sondage YouGov révèle que la majorité des Européens rejette Israël, avec des niveaux de désapprobation record. Après des mois de bombardements sur Gaza, de hôpitaux ciblés et de civils massacrés sous les yeux des caméras, l’image d’Israël est à terre.
Par un retournement historique, les opinions publiques européennes affichent désormais un rejet massif d’Israël. Les résultats du dernier sondage YouGov / Eurotrack (février 2025) sont sans appel : la majorité des citoyens interrogés dans sept grandes nations européennes jugent Israël de manière défavorable, parfois à des niveaux quasi records.
Le sondage effectué en février par une société internationale d’études d’opinion, est largement diffusé après les déclarations des dirigeants. Avec un peu de retard par rapport à la population de leurs pays, lundi 19 mai, le président français Emmanuel Macron et les Premiers ministres britannique et canadien, Keir Starmer et Mark Carney ont prévenu dans une déclaration conjointe qu’ils ne resteraient «pas les bras croisés» face aux «actions scandaleuses» du gouvernement israélien de Benyamin Netanyahou à Gaza.
Israël, au plus bas dans l’opinion européenne
Difficile de jouer la carte de la victimisation éternelle quand les bombes pleuvent en direct sur Gaza et que les hôpitaux se transforment en morgues. À force de pilonner une population enfermée, Israël récolte une réprobation internationale croissante, notamment en Europe. Selon ce sondage, voici les pourcentages de personnes ayant une image défavorable d’Israël :
Espagne : 69 %
Danemark : 68 %
Suède : 68 %
Royaume-Uni : 60 %
France : 57 %
Allemagne : 59 %
Italie : 61 %
Dans tous les cas, les opinions favorables stagnent à un maigre 12 à 22%. Même en Allemagne, pourtant historiquement encline à soutenir Israël, l’image est en chute libre.
Le génocide en streaming : les réseaux ne pardonnent pas
La guerre à Gaza n’a pas seulement été sanglante, elle a été filmée, tweetée, livestreamée. En temps réel, des millions d’internautes ont vu des enfants mourir, des familles entières être rayées de la carte, des hôpitaux bombardés. Et dans cette ère numérique, où chaque image devient preuve, la propagande d’État ne pèse plus bien lourd face à une vidéo d’un nourrisson ensanglanté.
Résultat : l’opinion mondiale bascule, comme en témoignent également les récents sondages américains. Pour la première fois, 53% des Américains ont une image défavorable d’Israël, soit une progression fulgurante de 11 points en trois ans. Même Hollywood commence à se demander si «l’armée la plus morale du monde» ne mérite pas une réécriture du scénario.
Le peuple élu… désavoué
Pendant des décennies, Israël s’est drapé dans la toge de la légitimité divine et historique : «peuple élu«, «lumière des nations», «seule démocratie du Moyen-Orient». Mais à force de faire la guerre à une population sous blocus, cette lumière semble s’être éteinte dans les cœurs européens. Les citoyens, eux, ne gobent plus les éléments de langage servis par les lobbys pro-israéliens. Ils voient. Ils jugent. Ils condamnent.
Un tournant géopolitique majeur
Ce désamour populaire n’est pas qu’un effet d’humeur. C’est un tournant historique. Car les dirigeants européens devront bientôt rendre des comptes à leurs électeurs. Finie la solidarité automatique. Finis les votes d’alignement à l’ONU. Finis les chèques sans condition. Ce que révèle ce sondage, c’est une chose simple : la façade s’effondre. L’»État juif» n’est plus intouchable. Il est désormais jugé pour ce qu’il fait, pas pour ce qu’il prétend être. Et ce jugement, en Europe comme aux États-Unis, devient sévère, tranchant, implacable. Peut-être que l’Histoire retiendra que le premier génocide diffusé en direct a aussi été celui qui a précipité la chute morale d’un régime.