L'ex-détenu de Guantanamo hospitalisé à Clamart

Affaibli par plus de sept ans d'emprisonnement et deux ans de grève de la faim, Lakhdar Boumediene y passe des examens. Le ressortissant algérien, arrivé hier soir en France, devrait prochainement retrouver sa famille.

L'Algérien Lakhdar Boumediene, ex-détenu de Guantanamo arrivé vendredi soir en France, se trouvait samedi 16 mai à l'hôpital militaire Percy à Clamart, à l'ouest de Paris, a-t-on appris de sources militaires. Une admission entourée de la plus grande discrétion. L'ex-détenu de 42 ans innocenté par la justice américaine est affaibli par plus de sept ans d'emprisonnement et plus de deux ans de grève de la faim.

Retrouvailles

Après avoir voyagé dans un avion militaire américain, il devait retrouver en France sa femme, Abassia Bouadjimi, et leurs deux filles, Radjaa, 13 ans, et Rahma, 8 ans, arrivées depuis peu d'Algérie où elles résidaient, selon l'avocat américain de l'ex-détenu, Robert Kirsch.
Selon l'avocat, Lakhdar Boumediene devrait passer quelques jours à l'hôpital pour des examens. Il devrait ensuite rejoindre un appartement mis à sa disposition par le gouvernement français pour se réadapter à une vie normale. Le reste de la famille de l'ex-détenu résidant à Nice, affirmait samedi quant à elle n'avoir aucune nouvelle de lui depuis plusieurs jours.

Promesse tenue

La France devient ainsi le premier pays de l'Union européenne à accueillir un détenu libéré de Guantanamo, qui ne soit ni un résident ni un citoyen français, sur la foi de la promesse du président américain Barack Obama de fermer la prison. Nicolas Sarkozy avait annoncé, le 3 avril, que la France acceptait de recevoir un ancien prisonnier de Guantanamo.
"La France n'a eu de cesse d'appeler à la fermeture du centre de détention de Guantanamo et nous avons salué la décision du président Obama. La question de l'accueil d'anciens détenus de Guantanamo fait l'objet d'une concertation européenne. La décision d'accueil relève de chaque Etat. L'examen par la France d'une demande individuelle se fait au cas par cas, à la lumière de ses implications juridiques et de sécurité et de l'existence d'un lien avec notre pays", a précisé Eric Chevallier.
"L'accueil en France de Lakhdar Boumediene qui a exprimé le souhait d'être accueilli dans notre pays dans lequel réside une partie de sa famille, s'inscrit dans ce cadre. Il a été reconnu innocent de toute charge relative à la participation à d'éventuelles activités terroristes par des décisions de justice de plusieurs pays dont celle des Etats-Unis qui a ordonné sa libération", a ajouté le porte-parole.

Sept ans à Guantanamo

Arrêté à l'automne 2001 avec cinq autres Algériens en Bosnie, où il résidait légalement, Lakhdar Boumediene avait été remis aux autorités américaines sous le soupçon qu'il fomentait un attentat contre l'ambassade américaine de Sarajevo. Il avait ensuite été transféré à Guantanamo dans les premiers jours d'existence de la prison, avec ses cinq compagnons d'infortune.
Les accusations sont très vite tombées mais tous étaient restés enfermés, en criant leur innocence.
Après des années de bataille judiciaire et une décision de la Cour suprême qui porte son nom, ce n'est qu'en novembre 2008 que Lakhdar Boumediene et quatre autres Algériens ont été définitivement innocentés par un juge fédéral américain. En rendant sa décision, le juge américain avait tancé l'administration de George W. Bush pour l'insignifiance des éléments à charge.
Il reste aujourd'hui 240 détenus à Guantanamo, la base militaire américaine située sur l'île de Cuba où George W. Bush avait créé en janvier 2002 une prison pour les "combattants ennemis" de la guerre contre le terrorisme lancée en riposte aux attentats du 11 septembre 2001.


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Courir

Tas beau courir, Tu ne me rattrapes pas
VIB
Quel honte pour les autorités de son pays ,
une nation un drapeau un peuple qui devrait être debout afin qu’il soit défendu avec fierté et tête haute sur son sol pour faire justice. C’est grave ;;;;;;;;;
 
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