L'ex-Premier ministre François Fillon nommé au conseil d'administration d'un groupe pétrolier public russe

L'ancien Premier ministre français François Fillon a été nommé au conseil d'administration d'un groupe pétrolier public russe, Zaroubejneft. Selon la liste de ses membres, publiée samedi 3 juillet par le Centre de la divulgation des informations d'affaires (géré par l'agence de presse russe Interfax), François Fillon fait partie, depuis le 28 juin, du CA de ce groupe spécialisé dans le développement et l'exploitation des gisements d'hydrocarbures notamment à l'étranger. Sa candidature avait été proposée début juin par le Premier ministre russe, Mikhaïl Michoustine.


Condamné en juin 2020 à cinq ans de prison dont deux ferme dans une retentissante affaire d'emplois fictifs qui avait fait dérailler sa campagne présidentielle en 2017, François Fillon entre dans le groupe russe en tant que président d'Apteras SARL, la société de conseil qu'il a fondée en 2017 et qui travaille déjà avec des entreprises françaises implantées en Russie.


francetvinfo
 
Le parquet général a requis lundi 29 novembre cinq ans d'emprisonnement dont un ferme à l'encontre de François Fillon au procès en appel de l'ancien Premier ministre pour des soupçons d'emplois fictifs de son épouse Penelope Fillon. Hormis cette peine de prison, aménagée en détention à domicile avec bracelet électronique, l'accusation a aussi demandé 375 000 euros d'amende et dix ans d'inéligibilité. A l'encontre de Penelope Fillon, il a été demandé deux ans de prison avec sursis, 100 000 euros d'amende et deux ans d'inéligibilité, et contre son ancien suppléant Marc Joulaud, trois ans de prison avec sursis et cinq ans d'inéligibilité.
Les avocats généraux ont estimé que l'ex-chef du gouvernement devait être reconnu coupable, demandant à ce que la peine, dont la partie ferme serait à purger sous bracelet électronique, soit assortie de dix ans d'inéligibilité. Le ministère public a estimé que "la fictivité" de l'emploi comme assistante parlementaire de Penelope Fillon était "établie" et que François Fillon, "personnage éminent de la vie politique", avait été "à l'initiative" d'une "entreprise de détournement de fonds publics".

Activités "impalpables" et "vaporeuses"​

Selon l'accusation, Penelope Fillon, qui a "adhéré pleinement" à ce "système d'enrichissement familial", a été rémunérée "indûment" comme assistante parlementaire de son mari et du suppléant de ce dernier dans la Sarthe, lors de trois contrats entre 1998 et 2013, pour une rémunération totale de 612 000 euros nets. Ses tâches étaient "redondantes" avec celles d'autres collaborateurs et cet emploi était marqué par la "confidentialité", puisqu'il était connu seulement du "premier cercle" du couple, a souligné l'avocat général, Bruno Revel.
"Mme Fillon ne s'est jamais présentée comme la collaboratrice parlementaire de son mari et de M. Joulaud" : dans la circonscription, "tout le monde (l')ignore !" a-t-il poursuivi, revenant sur chacune des missions que la Franco-Galloise a affirmé accomplir alors. Les "mémos" en préparation des manifestations locales ? "Il n'en a été retrouvé aucune trace".
La relecture des discours, l'accueil d'administrés à domicile, la gestion du courrier ? Autant de tâches "impalpables". Les "remontées d'informations" depuis le terrain ? Une activité "évanescente, pour ne pas dire vaporeuse", a insisté le magistrat. "Mme Fillon ne s'est donc pas trompée sur les mots quand elle disait au Sunday Telegraph ne 'pas avoir été l'assistante de son mari, ou quelque chose comme ça'", a lâché l'avocat général, faisant référence à une interview de la prévenue datant de 2007.
En première instance, l'ancien locataire de Matignon avait été condamné le 29 juin 2020 à cinq ans d'emprisonnement dont deux ferme, 375 000 euros d'amende et dix ans d'inéligibilité. Penelope Fillon s'était vu infliger trois ans de prison avec sursis, 375 000 euros d'amende et deux ans d'inéligibilité et Marc Joulaud, trois ans avec sursis, 20 000 euros d'amende avec sursis et 5 ans d'inéligibilité.
 
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