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Philosophie, spiritualité et autres religions
Liberté et religion chez les utopiens : un texte de thomas more
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[QUOTE="Ebion, post: 16239273, member: 130060"] (suite) """ « Néanmoins, il flétrit sévèrement, au nom de la morale, l’homme qui dégrade la dignité de sa nature, au point de penser que l’âme meurt avec le corps, ou que le monde marche au hasard, et qu’il n’y a point de providence. « Les Utopiens croient donc à une vie future, où des châtiments sont préparés au crime et des récompenses à la vertu. Ils ne donnent pas le nom d’homme à celui qui nie ces vérités, et qui ravale la nature sublime de son âme à la vile condition d’un corps de bête ; à plus forte raison ne l’honorent-ils pas du titre de citoyen, persuadés que, s’il n’était pas enchaîné par la crainte, il foulerait aux pieds, comme un flocon de neige, les mœurs et les institutions sociales. Qui peut douter, en effet, qu’un individu qui n’a d’autre frein que le code pénal, d’autre espérance que la matière et le néant, ne se fasse un jeu d’éluder adroitement et en secret les lois de son pays, ou de les violer par la force, pourvu qu’il contente sa passion et son égoïsme ? « À ces matérialistes, on ne rend aucun honneur, on ne communique aucune magistrature, aucune fonction publique. On les méprise comme des êtres d’une nature inerte et impuissante. Du reste, on ne les condamne à aucune peine, dans la conviction qu’il n’est au pouvoir de personne de sentir suivant sa fantaisie. On n’emploie pas non plus la menace pour les contraindre de dissimuler leur opinion. La dissimulation est proscrite en Utopie, et le mensonge y est en horreur, comme touchant de très près à la fourberie. Seulement, il leur est interdit de soutenir leurs principes en public auprès du vulgaire ; mais ils peuvent le faire en particulier avec les prêtres et d’autres graves personnages. On les engage même fortement à des conférences de ce genre, dans l’espoir que leur délire cédera enfin à la raison. « Grand nombre d’Utopiens professent un système diamétralement opposé au matérialisme ; et comme leurs idées ne sont ni dangereuses, ni tout à fait dépourvues de bon sens, on n’empêche pas leur propagation. Ces derniers, tombant dans un excès contraire, prétendent que les âmes des bêtes sont immortelles comme les nôtres, quoique bien inférieure sous le double rapport de la dignité et du bonheur qui leur est destiné. """ [/QUOTE]
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