Libye : Pro et anti-gouvernement se mobilisent

  • Initiateur de la discussion Initiateur de la discussion Drianke
  • Date de début Date de début

Drianke

اللهم إفتح لنا أبواب الخير وأرزقنا من حيت لا نحتسب
Contributeur
Samedi 24 mai, à Tripoli, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées en soutien au gouvernement d'unité nationale. Une réponse à la manifestation de la veille qui réclamait le départ des autorités dirigées par Abdelhamid Dbeibah, et reconnues par l'ONU.

 

Libye. « Dbeibah veut devenir le Haftar de l’Ouest »​


Depuis la mi-mai, Tripoli est traversée par de vives tensions sécuritaires et politiques. À l’origine de ces événements, une tentative de « purge » de certaines milices lancée par le premier ministre de l’Ouest, Abdel Hamid Dbeibah. Si un cessez-le-feu a été décrété, les tensions restent vives, les deux camps jouant leur survie politique.

Après une semaine de violences à Tripoli, le discours d’Abdel Hamid Dbeibah était attendu avec fébrilité. Le premier ministre du gouvernement d’unité nationale (GUN) a finalement pris la parole le 18 mai, un peu après minuit. « Pour la première fois, aujourd’hui, vous avez une chance de vous débarrasser de ces milices, et cet espoir grandira encore et encore, inch’Allah », a-t-il lancé en conclusion de son adresse télévisée, avant de marteler : « Ne les laissez pas vous voler cette chance ! ». Des mots lourds de sens, alors que la souveraineté du GUN repose essentiellement sur les armes et les soldats des milices, plus ou moins fidèles à Dbeibah.

Au moment même où le chef du gouvernement prononce son discours, des manifestants réunis dans différents quartiers de Tripoli réclament pour la quatrième nuit consécutive sa démission. Même si Dbeibah explique dans son discours « tolérer les manifestations », ces dernières sont par endroits dispersées par des tirs d’armes à feu. Loin de convaincre ses opposants, le premier ministre semble avoir même avoir attisé la contestation, puisque les manifestations hostiles au GUN continuent à être organisées au cœur même de la capitale. « Dbeibah veut établir un Tripoli à 100 % sous son règne, pour devenir le Haftar de Tripoli », résume Jalel Harchaoui, politiste, spécialiste de la Libye. À Benghazi, le maréchal Khalifa Haftar et ses fils sont en effet parvenus à imposer un contrôle sans partage sur l’Armée nationale libyenne (ANL). Un monopole qui tranche avec la fragmentation des milices à l’ouest.

Avec l’aide cruciale de la Turquie, ces groupes armés avaient réussi à repousser une vaste offensive de l’ANL entre 2019 et 2020, et à imposer leur contrôle sur la capitale. Nommé en 2021 pour assurer une transition vers des élections qui n’ont toujours pas été organisées, Abdel Hamid Dbeibah appelle aujourd’hui à faire la distinction entre « les milices qui ont intégré les institutions » et celles « qui survivent en faisant chanter l’État ». Une dichotomie qui laisse Jalel Harchaoui<a href="https://orientxxi.info/magazine/libye-dbeibah-veut-devenir-le-haftar-de-l-ouest,8252#nb1" rel="appendix" title="Sauf mention contraire, les prochaines citations sont de lui.">1</a> perplexe : « Lorsqu’un camp annonce qu’il va combattre les milices, il attaque les groupes qui lui sont hostiles ou qu’il n’apprécie pas. »

En tentant de renverser le statu quo et en ciblant les groupes armés les plus puissants de Tripoli au cours d’opérations militaires, le premier ministre a provoqué une réaction en chaîne aux conséquences lourdes : une guerre urbaine d’une rare intensité, la démission d’une partie de son gouvernement et une série de manifestations exigeant sa démission. Alors que la colère populaire ne semble pas retomber, difficile de voir à ce stade jusqu’où iront les milices pour imposer leurs intérêts, qu’elles soient fidèles ou opposées au GUN.

Règlement de comptes sur fond de corruption.............

 
Retour
Haut