Des échanges de plus dun milliard de DH entre le Maroc et la Libye. Une économie à reconstruire. Une communauté marocaine de plus de 120 000 personnes.
Le changement de régime actuellement en cours à Tripoli ne peut représenter que des avantages pour le Maroc. La Libye est un pays riche demandeur de produits alimentaires dont il importe 75% de ses besoins et un pays demandeur en matériaux de construction. La population libyenne est estimée à 6,5 millions dhabitants (Atlaséco 2011). Vaste de 1, 7 million de km2, la Libye a des besoins en logements estimés avant loffensive des rebelles de Benghazi en mars dernier à 50 000 unités par an pour un déficit global estimé à 350 000 unités au total. A fin 2008 selon les chiffres du commerce extérieur marocain, les échanges bilatéraux ont été légèrement supérieurs à un milliard de dirhams avec une amélioration progression du taux de couverture commerciale côté marocain puisque celui-ci est passé de 30% en 2006 à 70% en 2008.
Dans les statistiques économiques libyennes, lannée 2009 a été caractérisée par une forte baisse du PIB local, passant de plus de 90 milliards de dollars en 2008 à moins de 65 milliards en 2009 en raison des fluctuations des prix du pétrole. Au cours des dernières années, le revenu moyen par habitant a grimpé dune dizaine de milliers de dollars à près de 16 000. Hors hydrocarbures, léconomie a cru de 5,5% en moyenne au cours des 2006 et 2007, cette croissance sétant affaibli à 2,7% en 2008 avant dêtre légèrement négative en 2009 (-0,7%).
Outre lintérêt commercial des relations maroco-libyennes, Tripoli et Benghazi abritent une importante communauté de travailleurs marocains estimée à plus de 120 000 personnes dont plusieurs milliers sont rentrés au pays au cours de ces derniers mois. La reprise du travail et des chantiers en Libye au cours des prochains mois devrait permettre une amélioration de la situation financière de ces ménages et de leurs familles restées au Maroc. La reprise des affaires en Libye devrait bénéficier tant aux exportations marocaines ainsi quà la balance des paiements.
Politiquement enfin, les changements actuels en Libye représentent un important bénéfice pour Rabat. Dès le départ du conflit entre le CNT de Benghazi et le régime de Ghaddafi, le Maroc a fait partie du groupe de contact sur la Libye aux côtés des principaux occidentaux même sil navait pas officiellement reconnu le Conseil national de transition (CNT) avant ce lundi 22 août ; par défaut la position ambigüe dAlger par rapport au CNT et au futur de Mouamar Ghaddafi a servi les intérêts du Maroc. Sachant que la Libye de Tripoli a le plus souvent joué un rôle de soutien de deuxième rang au mouvement séparatiste du Polisario, notamment en soutien aux intérêts dAlger dans la région, le moment est propice pour que Rabat pousse ses pions en Libye. Ce qui explique la rapidité du déplacement du ministre des Affaires étrangères Taïeb Fassi Fihri à Benghazi dès le mardi 23 août.
Jamal Amiar. La Vie éco
http://www.lavieeco.com/actualite/libye-un-partenaire-a-reconquerir-6029.html
Le changement de régime actuellement en cours à Tripoli ne peut représenter que des avantages pour le Maroc. La Libye est un pays riche demandeur de produits alimentaires dont il importe 75% de ses besoins et un pays demandeur en matériaux de construction. La population libyenne est estimée à 6,5 millions dhabitants (Atlaséco 2011). Vaste de 1, 7 million de km2, la Libye a des besoins en logements estimés avant loffensive des rebelles de Benghazi en mars dernier à 50 000 unités par an pour un déficit global estimé à 350 000 unités au total. A fin 2008 selon les chiffres du commerce extérieur marocain, les échanges bilatéraux ont été légèrement supérieurs à un milliard de dirhams avec une amélioration progression du taux de couverture commerciale côté marocain puisque celui-ci est passé de 30% en 2006 à 70% en 2008.
Dans les statistiques économiques libyennes, lannée 2009 a été caractérisée par une forte baisse du PIB local, passant de plus de 90 milliards de dollars en 2008 à moins de 65 milliards en 2009 en raison des fluctuations des prix du pétrole. Au cours des dernières années, le revenu moyen par habitant a grimpé dune dizaine de milliers de dollars à près de 16 000. Hors hydrocarbures, léconomie a cru de 5,5% en moyenne au cours des 2006 et 2007, cette croissance sétant affaibli à 2,7% en 2008 avant dêtre légèrement négative en 2009 (-0,7%).
Outre lintérêt commercial des relations maroco-libyennes, Tripoli et Benghazi abritent une importante communauté de travailleurs marocains estimée à plus de 120 000 personnes dont plusieurs milliers sont rentrés au pays au cours de ces derniers mois. La reprise du travail et des chantiers en Libye au cours des prochains mois devrait permettre une amélioration de la situation financière de ces ménages et de leurs familles restées au Maroc. La reprise des affaires en Libye devrait bénéficier tant aux exportations marocaines ainsi quà la balance des paiements.
Politiquement enfin, les changements actuels en Libye représentent un important bénéfice pour Rabat. Dès le départ du conflit entre le CNT de Benghazi et le régime de Ghaddafi, le Maroc a fait partie du groupe de contact sur la Libye aux côtés des principaux occidentaux même sil navait pas officiellement reconnu le Conseil national de transition (CNT) avant ce lundi 22 août ; par défaut la position ambigüe dAlger par rapport au CNT et au futur de Mouamar Ghaddafi a servi les intérêts du Maroc. Sachant que la Libye de Tripoli a le plus souvent joué un rôle de soutien de deuxième rang au mouvement séparatiste du Polisario, notamment en soutien aux intérêts dAlger dans la région, le moment est propice pour que Rabat pousse ses pions en Libye. Ce qui explique la rapidité du déplacement du ministre des Affaires étrangères Taïeb Fassi Fihri à Benghazi dès le mardi 23 août.
Jamal Amiar. La Vie éco
http://www.lavieeco.com/actualite/libye-un-partenaire-a-reconquerir-6029.html