Limitation de l'immigration active en suisse

mam80

la rose et le réséda
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En votant dimanche à 50,3% en faveur de l'initiative du parti de droite populiste UDC «contre l'immigration de masse», les Suisses prennent le risque d'isoler leur pays au sein de l'Union européenne...
Une page se tourne en Suisse. La prochaine reste entièrement à écrire. Dimanche, les électeurs helvètes ont choisi de donner un coup de frein à l’immigration dans le pays en votant à une courte majorité en faveur de la proposition de parti populiste UDC d’instaurer des «contingents» d’immigrés.

Ce vote est un désaveu pour le gouvernement, mais aussi pour la majorité des partis politiques, des organisations syndicales et patronales du pays qui combattaient l’initiative de l’UDC. Mais c’est aussi un coup de semonce lancé à l’Union européenne (UE) avec laquelle le pays a conclu de haute lutte depuis dix ans des accords bilatéraux, notamment en faveur de la libre circulation des travailleurs et du développement des relations commerciales.

«La seule certitude c'est l'incertitude!»
« L'UE pourrait dénoncer les bilatérales ou ne pas réagir. Entre ces deux extrêmes, tout est possible. La seule certitude c'est l'incertitude! » réagissait dimanche soir sur Christophe Darbellay, conseiller national et Président du Parti démocrate chrétien Suisse, opposé à l’initiative.

«La libre circulation était un peu le prix à payer par le Suisse pour accéder au marché européen et une «clause guillotine» prévoit de faire sauter les six autres accords bilatéraux (sur la recherche, les transports, etc.) si l’un des accords n’est pas respecté.
Toute la question est donc de savoir comment va réagir l’UE, savoir si elle va accepter de les renégocier ou bien si à court terme elle va aussi geler les négociations sur l’autre paquet d’accord bilatéraux.

Il y a un vrai risque d’isolement que les électeurs n’ont pas forcément bien compris», analyse Pascal Sciarini, professeur de sciences politiques à l’Université de Genève.

Concrètement le gouvernement et le Parlement ont désormais trois ans pour transformer l’initiative en loi : « Comment continuer? Comment va-t-on appliquer les contingents? Dans quels secteurs, dans quelles régions et comment? Tout reste ouvert», a expliqué dimanche en conférence de presse la ministre suisse de la justice Simonetta Sommaruga.

Economie affaiblie
Depuis l’entrée en vigueur de l’accord de libre-circulation en 2002, la part des étrangers est passée de 20% à 23,5% de la population en Suisse, mais le taux de chômage reste lui très faible à 3,6%.
Alors que l’UDC dénonçait dans son argumentaire « les effets de cette immigration démesurée sur [les] institutions sociales, [les] infrastructures, les surfaces cultivables et les salaires des collaborateurs locaux », les opposants à son initiative craignent donc eux au contraire que les quotas plombent l’économie du pays.

«La croissance du pays de ces dernière années est due en grand partie à la libre circulation qui a permis au pays de recruter une main d’œuvre hautement qualifiée.
Avec des quotas, il n’y aura plus une telle flexibilité et si les autres accords bilatéraux sont caducs, il y aura une potentielle discrimination pour l’économie suisse qui n’aura plus accès aux mêmes débouchés», souligne Pascal Sciarini.

Dans un communiqué publié dimanche soir, la Commission européenne a entretenu le suspense en déclarant « regretter » ce vote et en confirmant que «l'Union examinera les implications de cette initiative sur l'ensemble des relations entre l'UE et la Suisse ».

Claire Planchard


mam
 
Surprenant de la part de la Suisse certes .. voter à +50% n'est pas synonyme de prise d'une bonne décision, l'avenir nous dira si c'était la bonne ou pas mais ça reste tout de même un choix dérangeant et loin de coller avec les fondements de la mondialisation et discours du genre..
 
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