L’irak rattrapé par la contestation sociale

Drianke

اللهم إفتح لنا أبواب الخير وأرزقنا من حيت لا نحتسب
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Au quatrième jour d’une nouvelle vague de manifestations meurtrières à Bassora, épicentre d’un mouvement de contestation dans le Sud chiite, les protestataires ont incendié bâtiments publics et sièges de partis politiques.

Empêtrée dans d’interminables tractations pour la formation du prochain gouvernement, la classe politique irakienne est rattrapée par la contestation sociale qui a embrasé le Sud chiite durant l’été. Jeudi 6 septembre au soir, au quatrième jour d’une nouvelle vague de manifestations qui ont donné lieu à des violences meurtrières à Bassora, des milliers de protestataires ont incendié des bâtiments publics et les sièges des principaux partis chiites de la grande ville du sud de l’Irak, avant que ne soit imposé un couvre-feu. Selon le dernier bilan du ministère de la santé, deux personnes ont été tuées et 48 autres blessées, dont 36 civils et 12 membres des forces de l’ordre.

Le Parlement a convoqué une réunion extraordinaire, samedi. En début de soirée, les protestataires avaient convergé, avec des membres des forces de l’ordre, devant le siège du gouvernorat – en partie incendié la veille par des jets de cocktails Molotov et des feux d’artifice –, afin d’y déposer des bougies en hommage aux manifestants tués les jours précédents.

« Ce devait être une procession de deuil en l’honneur de tous ceux qui sont morts pendant la révolution. Des forces, qu’on pense appartenir aux partis politiques, ont tiré sur les manifestants. Ça a dégénéré. Les manifestants s’en sont pris aux bâtiments du gouvernorat et aux sièges des partis : 95 % des sièges des partis et des milices ont été incendiés », témoigne Taïf Khoudeir, un activiste-blogueur, depuis Bassora.

D’imposants nuages d’épaisse fumée noire et de hautes flammes s’élevaient, dans la nuit, du siège du gouvernorat, de l’antenne locale attenante de la télévision publique, Al-Iraqiya, de la résidence du gouverneur provincial ainsi que des sièges de partis politiques et groupes armés, à l’instar des puissantes organisations Badr et la Ligue des vertueux.

Le Monde
 
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