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L'islam a construit le Sahara
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[QUOTE="3roubi, post: 17135899, member: 351269"] [B]Peut-on dire que l'islam a renforcé la « civilisation nomade » ? F.-X. F.-A. :[/B] Je pense que l'islam renforce en effet la symbiose économique entre la civilisation urbaine et les nomades. Elle caractérisait déjà l'Empire romain et n'a pas été mise en cause par la désurbanisation et le dépeuplement des plaines après sa disparition : on assiste alors plutôt à un ébranlement des nomades, contraints à circuler sur des espaces beaucoup plus vastes, mais toujours en symbiose avec les populations sédentaires. Le grand nomadisme saharien, très différent du nomadisme* à petite échelle comme la transhumance, par exemple, suppose un mode de vie entièrement axé autour du chameau. Le savoir-faire de la traversée est l'apanage des grands nomades chameliers, appartenant aux deux grandes confédérations berbères des Sanhadjas et des Zanatas. Mais leur spécialisation économique est autant un produit de la culture méditerranéenne que leur spécialisation chamelière est un produit du désert. [B]L'H. : Quand tout cela a-t-il pris fin ? F.-X. F.-A. :[/B] Après le XVe siècle, le trafic de l'or est largement détourné par les Européens qui ouvrent un nouveau « robinet » dans le golfe de Guinée. Il n'y a plus non plus, à ce moment-là, de monde musulman économiquement unifié. L'intensité du commerce transsaharien diminue alors. Mais il y a bien eu, du VIIIe au XVe siècle, sept siècles de « champ magnétique », entre la bordure nord-africaine du monde islamique et l'Afrique sahélienne, de même d'ailleurs qu'entre le monde arabo-persan et l'Afrique orientale, avec un commerce à longue distance. [B]Le Sahara a-t-il changé pendant cette période ? F.-X. F.-A. :[/B] Il s'est anthropisé. Ou plutôt, car il l'avait déjà été au Néolithique, il s'est réanthropisé avec le commerce. On a évoqué le travail de « construction » d'une oasis. Il faut aussi parler de l'eau : la technologie du puits artésien, les foggaras ou canaux souterrains qui permettent de drainer l'eau des nappes jusqu'en surface, l'irrigation. Les oasis n'existent que parce que les populations les ont voulues et entretenues ; même chose pour les « routes » : on sait que les frères Maqqari avaient fait creuser des puits à distance régulière pour approvisionner leurs caravanes. Car les caravanes sont affrétées non par les pouvoirs publics mais par des propriétaires privés qui les organisent et qui paient les chameliers pour acheminer les marchandises à bon port - de peur qu'ils ne se paient sur les produits transportés... Mais une dissymétrie existe. Alors que les villes du Nord ont perduré, celles du Sud, si fameuses il y a cinq siècles, ont très vite disparu, comme englouties. Y compris les centres majeurs : Ibn Batouta séjourne huit mois dans une ville qu'il appelle « Mali », qu'il décrit comme importante, avec un grand palais, une mosquée, mais aujourd'hui les spéculations vont bon train pour la localiser. Les vents de sables et l'accumulation de dunes sur les ruines n'expliquent pas tout ; il a fallu aussi que le site ait été déserté par l'homme puis complètement oublié. Ces villes interfaces, qui servaient de points d'arrivée et de départ aux grandes caravanes, avaient prospéré dans des conditions très particulières, qui n'étaient pas naturelles, mais économiques. Une fois ces conditions disparues, elles furent incapables de soutenir la moindre population. On ne ferait habiter personne aujourd'hui dans la région de Mauritanie où se trouvent pourtant les ruines de Tegdaoust (que l'on identifie avec l'Aoudaghost des sources) et de Koumbi Saleh (que l'on pense être la capitale du royaume du Ghana). Le même destin affecte les cités de la rive nord du Sahara. Elles disparaissent rapidement si le contexte politique change, si la route se détourne. L'axe historique de Sijilmasa à la capitale du Mali existe encore au XIVe siècle, mais quelques décennies plus tard, le pouvoir au Sahel glisse du Mali déclinant vers le Songhaï, dans la boucle du Niger : du coup, le principal axe transsaharien devient celui qui relie le Touat à Tombouctou. Sijilmasa végète quelque temps comme base arrière du Touat, puis est oubliée - et disparaît vite, ensablée. [/QUOTE]
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