Question :
Bonjour. Vous musulmans me paraissez parfois fatalistes : "C'était écrit – mektoub" dites-vous. N'est-ce pas lié à votre croyance en le destin ? Et cela ne vous empêche-t-il pas de progresser ?
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Réponse :
Bonjour à vous.
Nous musulmans croyons effectivement que tout est déjà prédestiné, mais nous ne sommes pas fatalistes. Car le fatalisme consiste à ne rien faire, ni avant le malheur, ni après le malheur, et à baisser les bras. Or, c'est exactement le contraire que l'islam enseigne…
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1) Avant que n'arrive un problème :
1.A) Prendre toute les précautions nécessaires et s'en remettre à Dieu :
Questionné un jour par quelqu'un qui lui a demandé s'il devait attacher son chameau ou s'en remettre à Dieu, le Prophète lui fit cette réponse : "Attache ton chameau et remets-toi à Dieu" (rapporté par at-Tirmidhî, n° 2517). Le Prophète a également dit : "Celui qui s'endort avec une trace d'aliments sur sa main, qu'il ne blâme personne d'autre que lui-même s'il lui arrive ensuite un malheur" [piqûre d'insecte, etc.] (rapporté par Abû Dâoûd). "Celui qui s'endort sur le toit d'une maison sans barrière, il n'y a pas de responsabilité par rapport à lui" [= il sera seul à blâmer s'il fait une chute] (rapporté par Abû Dâoûd, n° 5041).
Il s'agit de même d'éviter ce qui est susceptible de causer du tort. Alors que Omar, le second calife du Prophète, se dirigeait vers la région de Syrie (ash-Shâm), il apprit que la peste y faisait rage. Après avoir consulté alors différents Compagnons, il décida de rebrousser chemin vers Médine. Abû Ubayda ibn ul-Jarrâh lui dit alors : "Fuis-tu le destin écrit par Dieu ?" Omar lui dit : "Si c'était un autre que toi qui avait dit cela [je comprendrais… mais toi ?] Oui, nous fuyons le destin écrit par Dieu pour partir vers le destin écrit par Dieu. Regarde : si tes chameaux se rendaient dans un oued qui a deux versants et que tu les menais paître sur le versant fertile, tu le ferais par le destin écrit par Dieu. Et si tu les menais paître sur le versant sec, tu le ferais aussi par le destin écrit par Dieu" (rapporté par al-Bukhârî). Autrement dit : certes le destin est déjà écrit par Dieu… certes, quand deux possibilités s'offrent à moi, quelle que soit l'action que je décide de faire, je ne ferai que ce qui est écrit dans le destin… cependant je ne sais pas, moi, ce qui y est écrit. De mon point de vue humain, les deux possibilités peuvent donc avoir été écrites par Dieu dans le destin, mais je ne sais pas laquelle y a été effectivement écrite. Je dois donc éviter celle qui est susceptible de causer du tort.
Bonjour. Vous musulmans me paraissez parfois fatalistes : "C'était écrit – mektoub" dites-vous. N'est-ce pas lié à votre croyance en le destin ? Et cela ne vous empêche-t-il pas de progresser ?
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Réponse :
Bonjour à vous.
Nous musulmans croyons effectivement que tout est déjà prédestiné, mais nous ne sommes pas fatalistes. Car le fatalisme consiste à ne rien faire, ni avant le malheur, ni après le malheur, et à baisser les bras. Or, c'est exactement le contraire que l'islam enseigne…
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1) Avant que n'arrive un problème :
1.A) Prendre toute les précautions nécessaires et s'en remettre à Dieu :
Questionné un jour par quelqu'un qui lui a demandé s'il devait attacher son chameau ou s'en remettre à Dieu, le Prophète lui fit cette réponse : "Attache ton chameau et remets-toi à Dieu" (rapporté par at-Tirmidhî, n° 2517). Le Prophète a également dit : "Celui qui s'endort avec une trace d'aliments sur sa main, qu'il ne blâme personne d'autre que lui-même s'il lui arrive ensuite un malheur" [piqûre d'insecte, etc.] (rapporté par Abû Dâoûd). "Celui qui s'endort sur le toit d'une maison sans barrière, il n'y a pas de responsabilité par rapport à lui" [= il sera seul à blâmer s'il fait une chute] (rapporté par Abû Dâoûd, n° 5041).
Il s'agit de même d'éviter ce qui est susceptible de causer du tort. Alors que Omar, le second calife du Prophète, se dirigeait vers la région de Syrie (ash-Shâm), il apprit que la peste y faisait rage. Après avoir consulté alors différents Compagnons, il décida de rebrousser chemin vers Médine. Abû Ubayda ibn ul-Jarrâh lui dit alors : "Fuis-tu le destin écrit par Dieu ?" Omar lui dit : "Si c'était un autre que toi qui avait dit cela [je comprendrais… mais toi ?] Oui, nous fuyons le destin écrit par Dieu pour partir vers le destin écrit par Dieu. Regarde : si tes chameaux se rendaient dans un oued qui a deux versants et que tu les menais paître sur le versant fertile, tu le ferais par le destin écrit par Dieu. Et si tu les menais paître sur le versant sec, tu le ferais aussi par le destin écrit par Dieu" (rapporté par al-Bukhârî). Autrement dit : certes le destin est déjà écrit par Dieu… certes, quand deux possibilités s'offrent à moi, quelle que soit l'action que je décide de faire, je ne ferai que ce qui est écrit dans le destin… cependant je ne sais pas, moi, ce qui y est écrit. De mon point de vue humain, les deux possibilités peuvent donc avoir été écrites par Dieu dans le destin, mais je ne sais pas laquelle y a été effectivement écrite. Je dois donc éviter celle qui est susceptible de causer du tort.