tizniti
Soyons sérieux .
L'islam fast-food.
Entretien recueilli par Isabelle de Gaulmyn avec Marwan Sinaceur Professeur de psychologie sociale à l’Essec, regrette que ces imams autoproclamés, faute de travailler les textes sacrés, ne parlent jamais de la foi musulmane.
Texte intégral de l'interview.
La Croix : Comment expliquer le succès sur TikTok d’un discours très simpliste sur l’islam ?
Marwan Sinaceur : L’émergence de « prédicateurs » d’un islam salafiste très simpliste sur les réseaux sociaux pose d’abord la question de l’intégration de ces jeunes à la société française. C’est tout de même le signe de l’échec du système scolaire, qui ne parvient pas à donner de la culture, ni un esprit critique, à des générations en quête de sens.
→ GRAND FORMAT. Sur TikTok, la nouvelle vague des influenceurs musulmans
Ces jeunes sont en manque parce que coupés de la pratique musulmane traditionnelle de leurs parents ou grands-parents. Ils trouvent dans une religion sans réflexion personnelle une réponse à ce manque. Le déracinement est en effet le terreau du fondamentalisme, selon l’étude historique de Karen Armstrong sur les trois religions monothéistes. Cette grande historienne des religions montre en quoi il y a une réaction de crainte et d’inquiétude après un déracinement. Elle décrit comment le fondamentalisme n’est pas une réaction de gens qui retournent à leurs racines, mais de gens coupés de leurs racines.
Quel islam se dégage de ces prêches ?
M. S. : Théologiquement, ces prêches sur TikTok ne tiennent pas, car ils ne parlent pas de la foi. Si l’on croit en un Dieu éternel, alors on sait que les problèmes contingents lui importent peu. Que l’on se rase ou pas la barbe, c’est de la superstition, ce n’est pas de la religion. Le problème fondamental pour ces personnes, c’est qu’ils ne lisent pas le Coran, qui dans le dogme musulman est un texte d’inspiration divine. Il faut d’ailleurs noter que pour certains de ces jeunes, le Coran est un texte tellement sacralisé qu’ils n’osent pas l’ouvrir. En français, de nombreuses traductions existent. Il faut faire l’effort de lire, de consulter le texte directement. Il faut lire le texte directement pour s’en former une idée. Le premier verset révélé dans la tradition islamique est « Lis ! ».
Entretien recueilli par Isabelle de Gaulmyn avec Marwan Sinaceur Professeur de psychologie sociale à l’Essec, regrette que ces imams autoproclamés, faute de travailler les textes sacrés, ne parlent jamais de la foi musulmane.
Texte intégral de l'interview.
La Croix : Comment expliquer le succès sur TikTok d’un discours très simpliste sur l’islam ?
Marwan Sinaceur : L’émergence de « prédicateurs » d’un islam salafiste très simpliste sur les réseaux sociaux pose d’abord la question de l’intégration de ces jeunes à la société française. C’est tout de même le signe de l’échec du système scolaire, qui ne parvient pas à donner de la culture, ni un esprit critique, à des générations en quête de sens.
→ GRAND FORMAT. Sur TikTok, la nouvelle vague des influenceurs musulmans
Ces jeunes sont en manque parce que coupés de la pratique musulmane traditionnelle de leurs parents ou grands-parents. Ils trouvent dans une religion sans réflexion personnelle une réponse à ce manque. Le déracinement est en effet le terreau du fondamentalisme, selon l’étude historique de Karen Armstrong sur les trois religions monothéistes. Cette grande historienne des religions montre en quoi il y a une réaction de crainte et d’inquiétude après un déracinement. Elle décrit comment le fondamentalisme n’est pas une réaction de gens qui retournent à leurs racines, mais de gens coupés de leurs racines.
Quel islam se dégage de ces prêches ?
M. S. : Théologiquement, ces prêches sur TikTok ne tiennent pas, car ils ne parlent pas de la foi. Si l’on croit en un Dieu éternel, alors on sait que les problèmes contingents lui importent peu. Que l’on se rase ou pas la barbe, c’est de la superstition, ce n’est pas de la religion. Le problème fondamental pour ces personnes, c’est qu’ils ne lisent pas le Coran, qui dans le dogme musulman est un texte d’inspiration divine. Il faut d’ailleurs noter que pour certains de ces jeunes, le Coran est un texte tellement sacralisé qu’ils n’osent pas l’ouvrir. En français, de nombreuses traductions existent. Il faut faire l’effort de lire, de consulter le texte directement. Il faut lire le texte directement pour s’en former une idée. Le premier verset révélé dans la tradition islamique est « Lis ! ».
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