LL’amnistie pour de milliers de terroristes est imminente

Sur le ton d’une affirmation officielle, débarrassée, cette fois-ci, du conditionnel de prudence, Me Farouk Ksentini, le président de la Commission nationale de consultation pour la protection et la promotion des droits de l’homme, l’imprononçable CNCPPDH, annonce que l’amnistie générale au profit des terroristes interviendra dans un très proche avenir.

C’est au journal arabophone El Djazaïr que Farouk Ksentini s’est ouvert, à la veille de sa prestation au forum d’El Moudjahid qui le convie aujourd’hui à faire le bilan de la charte pour la paix et la réconciliation nationale après six années d’application. "Je me contenterais de dire que l’annonce (de l’amnistie, ndlr) se fera incessamment", a-t-il clos, plein de conviction, un court entretien au journal. Avant de chuter sur cette annonce solennelle, Me Farouk Ksentini a mis toute sa science à vendre l’impérative nécessité d’une amnistie générale. "(…) L’Algérie a besoin aujourd’hui d’une paix globale pour orienter ses efforts vers le traitement des problèmes auxquels elle est confrontée, notamment les problèmes économiques. Ceci sans oublier que cela est devenu une nécessité, eu égard aux développements intervenus dans la région."

Nul besoin de rappeler que le président de la CNCPPDH reste un défenseur acharné de la perspective d’une amnistie générale, réclamée sans relâche par les activistes encore en verve du FIS dissous. Il a toujours fait cas de son souhait de voir une telle option devenir réalité. Mais si, jusque-là, il se suffisait d’en faire la réclamation, aujourd’hui il atteste d’une prise de décision à très court terme. Si Ksentini dit vrai, il ne trahirait pas un secret d’alcôves. S’il parle, c’est que le chef de l’Etat, qui n’est jamais sevré de son rêve de conclure son projet de réconciliation nationale par une amnistie générale, l’y a chargé de le faire. Incontestablement, car Ksentini n’est pas commis de l’Etat à s’autoriser des libertés, notamment sur des questions aussi sensibles. En mai dernier, lorsque deux anciens du FIS dissous affirmaient à l’agence Reuters que le président Bouteflika s’apprêtait à décréter l’amnistie générale, il s’est montré excessivement prudent. "Si c’est vrai, c’est une bonne nouvelle que je salue parce qu’elle permettrait de mettre fin à la tragédie", s’est-il résumé à dire. La réserve chez lui, en ce moment-là, était de rigueur.
 
Pourtant les deux compères Abdelfateh Zaroui et Hachemi Sahnoun s’étaient évertués à dire qu’ils tenaient leur information d’une source au niveau de la présidence de la République. "Nous considérons la décision que le président Bouteflika et la haute hiérarchie militaire s’apprêtent à prendre très prochainement et qui accordent une amnistie générale aux prisonniers de la tragédie nationale, comme une bonne et courageuse décision", avaient-ils alors noté dans une lettre adressée au chef de l’Etat et reprise par l’agence Reuters le 15 mai 2011. Cette sortie a fait les choux gras de la presse, jusqu’à ce que le Premier ministre Ahmed Ouyahia intervienne et avise qu’il s’agit d’une rumeur sans fondements. "Je démens formellement cette rumeur avec les respects dus aux frères qui l’ont annoncée", avait-il affirmé le 29 du même mois. Ce même Ouyahia devait, trois mois plus tard, après les attentats contre un commissariat de police à Tizi Ouzou et l’Académie interarmes de Cherchell, reconnaître "une progression de la destruction terroriste" et préconiser un retour aux fondamentaux de la lutte contre le terrorisme. Le propos du Premier ministre véhicule en filigrane l’aveu de ce que la réconciliation nationale est un échec. Patent, au demeurant, eu égard au regain d’activités terroristes au centre et à l’est du pays. Faut-il, cela bien considéré, tendre encore les bras aux terroristes ?

S. A. I.
 
j ai pas tout lu mais je retiens l essentiel

l amnistie generale ! ce sont les familles des disparus qui vont se rejouir de cette nouvelle
 
Ouyahia dément l’existence d’un projet d’amnistie générale


Il n y aura pas d’amnistie générale en Algérie. Le premier ministre Ahmed Ouyahia a démenti catégoriquement, vendredi 30 septembre, l’existence d’un projet d’amnistie générale au profit des terroristes. « J’ai lu dans certains journaux, que je parcours en diagonale même lorsque je n’ai pas le temps, qu’il y’avait une amnistie générale : faux, faux sur toute la ligne. Et je la démens le plus solennellement du monde », a‑t‑il affirmé lors d’une conférence de presse animée à Djenane El Mithak à l’issue de la Tripartie.

Fin mai dernier, à l’issue d’une autre tripartite, Ahmed Ouyahia s’était déjà prononcé contre l'amnistie générale, voulue par le président Bouteflika mais rejetée par une partie du pouvoir. Il avait démenti une libération prochaine de détenus islamistes. Récemment, des responsables islamistes ont fait état de la volonté des autorités d’aller à une amnistie générale.

Dans le même contexte, il rejeté les accusations selon lesquelles le plan sécuritaire a échoué. « Ce plan ne réussira à 100 % que lorsque nous parviendrons à éradiquer le terrorisme de manière définitive », a‑t‑il dit. « Tant que le terrorisme n'a pas été complètement anéanti, le plan sécuritaire, bien qu'il progresse et apporte ses fruits, n'a pas encore atteint la perfection », a‑t‑il ajouté.
 
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