Loi santé: les internes devront aller six mois dans les déserts médicaux

mam80

la rose et le réséda
Modérateur
Députés et sénateurs sont tombés d’accord jeudi sur une version commune du projet de loi santé. Ils n’ont pas retiré, mais simplement modifié une dispositon qui avait provoqué une levée de boucliers des internes en médecine.


Députés et sénateurs sont parvenus jeudi, en commission mixte paritaire (CMP), à un accord sur une version commune du projet de loi santé porté par Agnès Buzyn, qui prévoit notamment la fin du «numerus clausus» pour les étudiants en médecine, dès 2020. Le texte devrait ainsi pouvoir être définitivement adopté d’ici fin juillet.

Traduisant une partie des mesures du plan «Ma Santé 2022» présenté en septembre par Emmanuel Macron, le projet de loi santé prévoit une réforme des études de santé, avec la suppression du «numerus clausus», la labellisation de 500 à 600 «hôpitaux de proximité», une régularisation de médecins étrangers, un accès élargi aux données de santé ou encore la création d’un espace numérique de santé.
Sur la délicate question des déserts médicaux, point dur du texte, les parlementaires sont parvenus à un «compromis». Contre l’avis du gouvernement, le Sénat avait voté l’obligation pour les internes de médecine générale et certaines spécialités déficitaires (ophtalmologie, dermatologie, pédiatre, médecine d’urgence, etc.) d’effectuer leur dernière année d’étude de 3e cycle en autonomie dans les déserts médicaux.

En CMP, députés et sénateurs ont finalement convenu que les étudiants en 3e année de 3e cycle «iront sur le terrain au moins six mois, supervisés par un médecin». «C’est un excellent début à la lutte contre la désertification médicale» s’est félicité Alain Milon, sénateur LR et président de la commission des affaires sociales du Sénat.
Pas sûr que cette version édulcorée suffise à calmer la colère des internes, qui s’étaient unanimement opposés à la mesure et demandaient son retrait pur et simple. Contactés jeudi soir, leurs représentants attendaient de connaître le nouveau texte dans le détail pour réagir.
» VOIR AUSSI - Loi santé: la fin des déserts médicaux? Le décryptage de Marie-Cécile Renault

Cette mesure avait provoqué une vraie levée de boucliers parmi les étudiants en médecine, dénonçant une mesure «hautement démagogique» qui revient à dégrader la qualité de leur formation pour pallier le manque de médecins. «Il est inacceptable de brader la formation des futurs médecins pour répondre aux problématiques d’accès aux soins, engendrées par des erreurs politiques d’il y a 30 ans» avaient fustigé début juin dans un communiqué commun l’Association Nationale des Étudiants en Médecine de France (Anemf) et les syndicats d’internes Isni et Isnar-IMG.


Sur les réseaux sociaux, les internes ont été nombreux à se mobiliser ces dernières semaines sous le hashtag #PasEncadréPasFormé .



mam
 
Haut