C’est à Londres, capitale britannique, que se concentre le nombre le plus important de multimillionnaires, devant Tokyo, Singapour et New-York, révèle une étude du Wall Street Journal. Comment expliquer ce phénomène ? Philippe Villemus : Londres offre des services d’exception que l’on ne trouve pas sur d’autres places financières. Par exemple, les parents millionnaires qui cherchent des écoles prestigieuses pour leurs enfants y trouvent satisfaction. Ils prêtent notamment attention au critère linguistique puisque maîtriser l’Anglais est un avantage non négligeable. Par ailleurs, il n’est pas aussi facile de s’implanter aux États-Unis qu’à Londres or beaucoup de ces millionnaires, russes, chinois, veulent que leur enfants parlent la langue de Shakespeare. D’autre part, cette ville est très dynamique du point de vue artistique, médiatique, etc. Évidemment, il y a aussi le volet financier : pas d’impôt sur la fortune et une fiscalité relativement attrayante pour les patrimoines (mais moins sur les revenus). Il y a également ce que j’appelle le « paradoxe de la géographie boursière » : plus les nouvelles technologies de communications se développent, plus on a besoin de rencontre en face-à-face. C’est aussi pour ça qu’il y a une concentration ahurissante à la City de Londres, mais aussi à Manhattan, de millionnaires qui, certes utilisent des outils technologiques, mais rencontrent de plus en plus les gens de visu. Les grandes opérations financières se font d’Hommes à Hommes et pas par Internet. Xavier Timbeau : Il y a plusieurs raisons que l’on peut invoquer. Premièrement, Londres est une fabrique de millionnaires car elle constitue un cœur économique particulièrement dynamique. Son domaine de spécialité est la finance et beaucoup d’études montrent que c’est dans la finance que l’on devient le plus rapidement un jeune millionnaire. La fiscalité joue également un rôle très important. Les millionnaires ont généralement beaucoup de capital. Si l’on veut plus de millionnaires, il faut une fiscalité du capital avantageuse, comme c’est le cas dans la capitale britannique. Elle est aussi moins régulée que les États-Unis ou que la zone euro par exemple, et en même temps, elle est en connexion avec ces deux pôles. De ce point de vu là, Londres est une plateforme financière unique au monde. Enfin, sa fiscalité basse permet d’attirer les millionnaires, sans avoir à tous les « fabriquer ». Simplement, Londres est aujourd’hui le plus grand paradis fiscal du monde, plus attractif que les Bahamas ou la Suisse. Pourquoi ? Par ses accès à de hautes écoles, à un service médical performant, à des infrastructures de haut niveau. Il n’y a aucun autre paradis fiscal aussi agréable que Londres et aussi attractif en terme de conditions de vie. Quel est le profil de ces riches qui choisissent Londres ? Quelles sont leurs motivations ? Philippe Villemus : Ces millionnaires appartiennent au monde de la finance ou sont issus du monde des affaires. Il y a beaucoup de ressortissants indiens, américains, d’Europe de l’Est ou de Russie. Ces hommes d’affaires ont un patrimoine généralement très important. Ils viennent chercher, à Londres, pas seulement la fiscalité, mais aussi un cadre de vie. S’ils n’avaient que des motivations financières, ils ne viendraient pas à Londres mais iraient par exemple en Autriche. Xavier Timbeau : Depuis ces quinze dernières années, quand on regarde la population des ultras riches, en particulier des nouveaux ultras riches, ceux-ci sont principalement des gens qui travaillent dans la finance. Ces nouveaux nantis représentent de moins en moins le domaine de l’industrie, du sport ou du spectacle.
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