Dans son livre, Dos de femmes, dos de mulet, Hicham Houdaïfa aborde, dans l’une de ses enquêtes (plus pénibles les unes que les autres, mais toutefois très poignantes), les mariages coutumiers contractés par la seule lecture de la Fatiha dans certaines régions du Maroc ; voire parfois des mariages par « contrat de prêt » de jeunes filles dans la région de Kalâat Sraghna. Il s’agit ici de contrats de prêt signés et légalisés, qui permettent à l’emprunteur de vivre avec la fille du bénéficiaire pendant quelques mois ou quelques années, en contrepartie d’une somme d’argent variant entre 20.000 et 60.000 dirhams.
Dans les deux cas, les jeunes filles, souvent mineures, reviennent chez leurs parents, divorcées sans vraiment l’être (car jamais mariées légalement), parfois enceintes, sans protection et sans droits ni pour elles ni pour les éventuels enfants nés de cette relation. Ces derniers se retrouvent ainsi sans papiers d’identité, privés de leur droit à l’éducation et à l’héritage. Avec leurs jeunes mères, ils subissent le sort, déjà largement injuste, des enfants nés hors mariage ; bien que leurs parents soient « mariés », théoriquement.
Tout d’abord, remarquons que la loi qui sévit contre des adultes ayant des relations sexuelles consentantes ne trouve pas le moyen de contrer ces mariages coutumiers ou encore ceux par « contrat de prêt ». Cette législation ne protège donc ni les mères ni les enfants.
Ensuite, observons comment, juridiquement mais aussi socialement, nous condamnons les hommes et les femmes ne disposant pas de statut juridique permettant la reconnaissance de leur relation intime. Or, le mariage coutumier ne constitue-t-il pas une relation sexuelle hors mariage ? Pourquoi la seule lecture de la Fatihapermettrait-elle, aux yeux des acteurs sociaux, la légitimation de la relation, mais pas celle basée sur un choix libre et assumé ?
Et enfin, posons-nous cette autre question : Quand nous parlons de « mères célibataires » (que la grossesse soit le fruit d’un viol, d’une relation consentante ou d’un mariage coutumier), ne serait-il pas plus juste d’introduire aussi dans notre langage courant la notion de « pères célibataires » ? En effet, nous avons d’un côté une femme qui garde son bébé (par choix ou par contrainte), en payant le prix social, familial, économique et affectif de cette monoparentalité. De l’autre côté, nous avons un enfant qui n’a pas choisi de naître « illégitime » et qui en subit lourdement les conséquences. Et, enfin, nous avons un père qui est très souvent au courant de la grossesse de sa compagne et de l’enfantement, mais qui décide lâchement d’abandonner la femme et l’enfant qui est également le sien. Seulement, presque personne ne le condamne. Car lui… c’est un homme !
https://dinwadunia.ma/femme/
Dans les deux cas, les jeunes filles, souvent mineures, reviennent chez leurs parents, divorcées sans vraiment l’être (car jamais mariées légalement), parfois enceintes, sans protection et sans droits ni pour elles ni pour les éventuels enfants nés de cette relation. Ces derniers se retrouvent ainsi sans papiers d’identité, privés de leur droit à l’éducation et à l’héritage. Avec leurs jeunes mères, ils subissent le sort, déjà largement injuste, des enfants nés hors mariage ; bien que leurs parents soient « mariés », théoriquement.
Tout d’abord, remarquons que la loi qui sévit contre des adultes ayant des relations sexuelles consentantes ne trouve pas le moyen de contrer ces mariages coutumiers ou encore ceux par « contrat de prêt ». Cette législation ne protège donc ni les mères ni les enfants.
Ensuite, observons comment, juridiquement mais aussi socialement, nous condamnons les hommes et les femmes ne disposant pas de statut juridique permettant la reconnaissance de leur relation intime. Or, le mariage coutumier ne constitue-t-il pas une relation sexuelle hors mariage ? Pourquoi la seule lecture de la Fatihapermettrait-elle, aux yeux des acteurs sociaux, la légitimation de la relation, mais pas celle basée sur un choix libre et assumé ?
Et enfin, posons-nous cette autre question : Quand nous parlons de « mères célibataires » (que la grossesse soit le fruit d’un viol, d’une relation consentante ou d’un mariage coutumier), ne serait-il pas plus juste d’introduire aussi dans notre langage courant la notion de « pères célibataires » ? En effet, nous avons d’un côté une femme qui garde son bébé (par choix ou par contrainte), en payant le prix social, familial, économique et affectif de cette monoparentalité. De l’autre côté, nous avons un enfant qui n’a pas choisi de naître « illégitime » et qui en subit lourdement les conséquences. Et, enfin, nous avons un père qui est très souvent au courant de la grossesse de sa compagne et de l’enfantement, mais qui décide lâchement d’abandonner la femme et l’enfant qui est également le sien. Seulement, presque personne ne le condamne. Car lui… c’est un homme !
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