Macron invite le gratin de l'économie à versailles

mam80

la rose et le réséda
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Environ 200 couverts ont été dressés. Ce midi, une poignée de happy few en route pour Davos feront escale au château de Versailles à l'invitation du président Emmanuel Macron qui, lui, séchera le World Economic Forum en raison d'un agenda bousculé par le "grand débat".

Parmi les convives, triés sur le volet, les PDG de Microsoft, Uber, Coca-Cola ou encore BMW, Ikea et Samsung échangeront avec Edouard Philippe et son gouvernement (quasi au complet) ainsi qu'avec une trentaine de patrons français.
Vexés d'avoir été négligés l'an dernier, ces derniers seront cette fois un peu mieux représentés, de Blablacar, à Airbus, en passant par Danone ou Axa.



Eclipsée par le contexte explosif des "gilets jaunes", l'époque où Emmanuel Macron clamait "France is Back" à Davos semble bien lointaine. Ce n'était pourtant que l'an dernier. Cette fois, il sera plus acrobatique pour le gouvernement de vanter l'attractivité du pays. Sur la forme, n'eût-il pas été plus sage cette année de choisir un point de rendez-vous moins fastueux, moins clinquant que Versailles ? "On a réfléchi à d'autres endroits", admet un conseiller à l'Elysée. "Mais on a conclu que ça restait un lieu attractif, que les CEO pourraient avoir envie de le visiter... Quitte à les recevoir, autant le faire dans un lieu emblématique du patrimoine français", tranche-t-il.

Macron parlera "gilets jaunes"
Le sujet brûlant des "gilets jaunes", n'en sera pas moins commenté pour autant. Les images des manifestations ont fait le tour de la planète, et certaines des revendications sont maintenant reprises à l'étranger. Samedi, le dixième acte du mouvement a démontré que l'ampleur de leur mobilisation ne faiblit pas, en dépit du "grand débat" lancé la semaine dernière par le chef de l'Etat. Impossible donc, pour le gouvernement de botter en touche. "Emmanuel Macron expliquera à ces chefs d'entreprise pourquoi le rejet des élites a pris cette forme-là et quelle est sa réponse", souffle l'Elysée, qui insiste : "Mais il va aussi leur dire que ce capitalisme financier est à bout de souffle. Si on continue dans ce modèle-là, les inégalités et donc les extrémismes vont grimper de plus en plus."


Davos, une machine à produire le langage des élites globales
Les chefs d'entreprise seront reçus à 13 heures par Edouard Philippe, qui présidera le déjeuner.
De Benjamin Griveaux à Muriel Pénicaud en passant par Agnès Buzyn ou Franck Riester, 26 ministre seront aussi présents.
Le président, lui, prendra la relève à 17h30 et ce pour trois heures au cours desquelles il s'entretiendra en tête à tête avec six patrons.
Enfin, il prononcera à 20 heures un discours, avant le dîner de ce sommet "Choose France".

Mais dans l'imaginaire collectif, quels effets ces images d'un président parlant "gilets jaunes" avec les grands patrons produiront-elles ? Quel sera le message envoyé aux "gilets jaunes" ? Recevoir ces patrons, et écouter les "gilets jaunes", ce n'est absolument pas antinomique, assure une source élyséenne.

"Ça ne me semble pas incohérent que le président passe deux ou trois heures de son temps pour dire 'venez investir et créer de l'emploi'". La crise des "gilets jaunes" a mis en relief la nécessité de revitaliser des territoires appauvris.

Ce sera pour Emmanuel Macron également l'occasion, au moment où aura commencé le "grand débat", de montrer aux Français les bénéfices des investissements étrangers, alors que le mouvement des "gilets jaunes" s'en prend régulièrement aux multinationales, accusées d'éviter de payer des impôts en France.


https://actus.nouvelobs.com/economi...ia-_-edito&from=wm#xtor=EREC-10-[WM]-20190121

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