L'élue de la Chambre des représentants a dans la foulée dénoncé un "apartheid" israélien, un terme qui indigne Isra ël mais a été récemment employé par l'organisation de défense des droits humains Human Rights Watch (HRW) pour qualifier la politique d'Israël à l'égard des Arabes sur son sol et des Palestiniens dans les Territoires occupés.
- "Les vies palestiniennes comptent" -
"Les vies palestiniennes comptent", a de son côté lancé le sénateur indépendant Bernie Sanders, dans un appel qui fait écho au désormais célèbre "Black Lives Matter" scandé à travers les Etats-Unis pour dénoncer les violences policières contre les Afro-américains.
"Nous devons reconnaître que les droits des Palestiniens comptent", a-t-il martelé dans les pages du New York Times, en exhortant Joe Biden a adopter une "nouvelle approche", qui reconnaîtrait qu'"Israël a le droit absolu de vivre en paix et en sécurité, mais les Palestiniens aussi".
Et dimanche, il a brandi une menace longtemps taboue à Washington, en évoquant la possible suspension des près de quatre milliards de dollars d'aide militaire versés chaque année à Isr aël: "Il est illégal pour les Etats-Unis de soutenir des violations des droits humains".
Dans une évolution remarquée, même des sénateurs démocrates plus au centre ont appelé, dans une déclaration commune, à un "cessez-le-feu immédiat", tandis que le sénateur Robert Menendez, président de la puissante commission des Affaires étrangères et perçu comme un soutien d'Israël, s'est dit samedi "profondément préoccupé" par les frappes israéliennes.
Les républicains eux restent unis dans leur soutien au gouvernement de Benjamin Netanyahu, certains allant même jusqu'à qualifier les démocrates critiques, dont Alexandria Ocasio-Cortez, de "pro-terroristes".
Si le soutien à l'Etat hébreu reste fort aux Etats-Unis, notamment chez les chrétiens évangéliques qui justifient leur appui par des raisons bibliques, les mentalités évoluent toutefois.
Un sondage annuel de l'institut Gallup mené en février montrait que les opinions favorables concernant Isr aël restaient très hautes, à 75% des sondés, mais aussi que l'appui pour les Palestiniens avaient atteint un niveau record depuis 2001, à 25%.
Pour Logan Bayroff de J Street, une organisation progressiste juive américaine, de plus en plus de démocrates voient dans les actions israéliennes, y compris les expulsions de familles palestiniennes au profit de colons juifs, la source de la crise actuelle.
"On perçoit une volonté croissante, à travers le parti démocrate, de critiquer non seulement les roquettes du Hamas (...) mais aussi les politiques du gouvernement israélien", explique-t-il à l' AFP.