Reportage : à la rencontre des “filles épouses” du sud du Maroc
femmesdumaroc.com
Extraits :
Hakima a 21 ans. Elle semble heureuse avec ses deux petites filles. Pourtant, la vie n’a pas été facile pour elle. Mariée à 13 ans par son grand-père, maman à 16 ans, elle s’est vue contrainte du jour au lendemain de laisser tomber ses études et d’abandonner son cocon familial pour suivre un homme qu’elle ne connaissait pas.
Elles sont des centaines dans son cas ici. Mariées jeunes, brimées par leur mari et leur famille, considérées comme des bêtes de somme, la vie de ces “filles épouses” n’est que souffrance et misère.
Ici, la coutume veut qu’une fille se marie vers l’âge de 13 ans. C’est le cas de Ytto, 15 ans : “C’est mon père qui a tout orchestré. Il m’a retirée de l’école et m’a donnée à un homme que je ne connaissais pas. N’ayant pas l’âge requis pour me marier, mon père est allé jusqu’à Errachidia pour obtenir l’autorisation du juge”, dit-elle. Et c’est justement là que le bât blesse. Dans la région,
il semblerait que le pouvoir octroyé par le législateur aux juges dans le cadre des articles 20 et 21 du Code de la famille, qui n’est censé s’appliquer que dans certains cas exceptionnels, soit la porte ouverte à toutes les dérives.
“Ce qui est grave, c’est d’entendre des garçons de 14 ans vous dire crûment que les épouses de 13 ans sont plus dociles, plus obéissantes et plus faciles à “dresser” que celles de 20 ans.
Ici, à Taghbalt et dans tous les villages des alentours, le mariage des mineurs et la polygamie font rage. “La plupart sont mariées très jeunes, en général
à la fin du primaire.
“Chez nous, au nom de l’Islam et de l’honneur, les hommes bafouent les droits des femmes en toute impunité.