Le maroc face au fanatisme

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Bladinaute averti
Certains citoyens ont basculé dans le radicalisme et le fanatisme religieux. Les premières victimes de ce phénomène, étranger à la société marocaine, sont des Marocains ordinaires qui ne cherchent qu’à vivre paisiblement et librement, sans se faire dicter leur conduite.

Les partisans de l’extrémisme se font de plus en plus nombreux dans la société. Parmi les agressions les plus violentes, commises contre des citoyens considérés comme ayant transgressé des valeurs de l’Islam, celle dont la plage d’Agadir a été le théâtre il y a deux ans.

En août 2017, la plage d’Aglou, qui jouit d’une réputation internationale, a été envahie par un groupe d’individus. Se faisant passer pour des «gardiens de la vertu», ces derniers se sont attaqués physiquement et verbalement à 4 estivants, 2 filles et 2 garçons. Les victimes de cet acte odieux espéraient passer une journée agréable sous le soleil. Mais ils ont terminé leur villégiature dans un hôpital de la ville, à cause des coups qui leur ont été assénés par leurs agresseurs.

Selon les premiers éléments de l’enquête menée par la Gendarmerie royale, les mis en cause dans cette affaire étaient originaires de Douar Zaouia, dans la région du Gharb. Ils s’étaient constitués en bande et portaient des armes blanches. Ils guettaient les estivants de la plage d’Aglou, ceux qui semblaient avoir des comportements «non conformes» à ce qui est, prétendent-ils, exigé par la religion musulmane. Heureusement, grâce à la mobilisation des forces de l’ordre, les auteurs de cette agression ont rapidement été neutralisés et mis derrière les barreaux.

Ce qui est encore inquiétant, c’est que l’agression des 4 estivants d’Aglou a été acclamée par des internautes de différents âges, heureusement peu nombreux. Sur Facebook, une page a même été créée, appelant les Marocains à être de «vrais hommes» et à interdire à leurs épouses, filles et sœurs de se rendre sur les plages en maillot de bain. Sur la toile, le hashtag #Koun Rajel (Sois un homme) a été largement partagé par les adeptes de l’extrémiste.

De leur côté, les défenseurs des libertés individuelles ont exprimé leur profonde inquiétude face au risque de propagation des messages conservateurs, à caractère sexistes, parmi les citoyens.

Comment est-on arrivé là, au point que certains citoyens se sont transformés en défenseurs de l’idéologie extrémiste? D’aucuns estiment que les stratégies des gouvernements successifs ont échoué à faire face à l’endoctrinement et à l’islam radical, notamment dans les rangs des jeunes. Les tentatives de réforme de l’enseignement, qui se sont soldées par des échecs, sont également responsables de l’apparition de l’idéologie extrémiste, dans une société où la pauvreté sévit. Conscient de la gravité de la situation, l’Etat a mis les bouchées doubles pour soutenir le développement culturel, en tant que rempart contre l’extrémisme sous toutes ses formes. C’est dans ce cadre que s’inscrit la vision stratégique de l’enseignement 2015-2030.

https://www.lereporter.ma/dossier/le-maroc-face-au-fanatisme/
 
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