Maroc : libération provisoire du journaliste accusé de "terrorisme"

Le journaliste marocain Ali Anouzla, dont l'incarcération sur des accusations de"terrorisme" avait suscité de vives protestations au Maroc et à l'étranger, va êtreremis en liberté provisoire, a-t-on appris vendredi 25 octobre auprès de son avocat, Me Hassan Semlali. Cette décision "a été prise et les formalités sont en cours", a indiqué ce dernier.
Une demande en ce sens avait été déposée mardi 22 octobre par Me Semlali auprès du juge d'instruction de la cour d'appel de Salé, près de Rabat. M. Anouzla, directeur de la version arabophone du site indépendant Lakome, reste toutefois inculpé pour "aide matérielle", "apologie" et "incitation au terrorisme". Une nouvelle audience devant le juge d'instruction est prévue le 30 octobre.

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Selon l'ONG Amnesty International, le journaliste, connu pour ses prises de position critiques envers les autorités, risque jusqu'à vingt ans de prison, aux termes de la loi antiterroriste votée en 2003 après une vague d'attentats à Casablanca.

"INQUIÉTUDE" DE RSF

Il avait été arrêté le 17 septembre à la suite de la diffusion d'un article sur une vidéo d'Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) qui appelait au djihad en fustigeant la monarchie marocaine. La version arabophone de Lakome avait, à cette occasion, publié un lien vers le site du quotidien espagnol El País, où la vidéo en question était disponible. Après plusieurs jours de garde à vue dans les locaux de la police judiciaire, Ali Anouzla avait été incarcéré à la prison de Salé, où sont détenues les personnes impliquées dans des affaires de terrorisme.

Cette affaire a entraîné plusieurs manifestations au Maroc pour demander sa libération, ainsi qu'un flot de protestations d'ONG internationales. Les Etats-Unis ont également exprimé leur "inquiétude", tandis que Reporters sans frontières (RSF) avait demandé au chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, d'intervenir auprès de son homologue marocain.

Les détracteurs de M. Anouzla lui reprochent d'avoir offert une tribune à AQMI. Ses soutiens font valoir que Lakome avait d'emblée prévenu qu'il s'agissait d'une vidéo de "propagande". Les versions arabophone et francophone du site ont récemment été bloquées au Maroc.


http://www.lemonde.fr/afrique/artic...aliste-accuse-de-terrorisme_3503098_3212.html
 
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