Maroc: mariage de 101 couples de milieux défavorisés dans la pure tradition marocaine

Le Maure

Taza avant Gaza
FES — Plus de cent couples issus de milieux défavorisés ont convolé en justes noces dans la nuit de jeudi à vendredi à Fès (centre), au cours d'un mariage collectif qui s'est déroulée dans la pure tradition marocaine.

Cet "événement dédié aux plus modestes" est organisé conjointement par l'association locale Aouraba et la mairie de Fès mais il est entièrement financé par des bienfaiteurs, selon les organisateurs.

"C'est ma soeur qui travaille à la mairie qui m'a informé de ce mariage collectif. J'ai déposé une demande et j'ai été choisi même s'il y avait beaucoup de candidates", a déclaré Khadija, 25 ans, serrant nerveusement la main de celui qui deviendra bientôt son mari.

Les organisateurs ont voulu que ce mariage collectif soit dans la pure tradition fassie (de Fès), qui s'inspire de rituels remontant à la présence arabo-musulmane en Andalousie (sud de l'Espagne).

"La veille de la cérémonie, les épouses vont au hammam (bain maure) et doivent se teindre les mains et les pieds de hénné. Parce que le mariage a une dimension religieuse forte, nous avons offert à chaque couple un exemplaire du Coran", a indiqué l'une des organisatrices de la cérémonie.

"Ce mariage m'a permis d'économiser les dépenses de la fête et en plus, il y a une bonne ambiance. Demain (vendredi) je serai officiellement marié et je m'installerai enfin avec ma femme", a affirmé pour sa part Bouchaib, 40 ans, tailleur dans la médina (ville ancienne) de Fès.

Les jeunes couples ont été installés d'abord à l'intérieur d'une grande salle dans un complexe culturel aménagé pour la circonstance, avant de rejoindre le stade de Fès où près de 20.000 invités suivront la cérémonie de mariage.

"Les conditions sont précises pour bénéficier de ce mariage collectif. Il faut que la future mariée soit orpheline et issue d'une famille modeste", selon Fatema Tarek, présidente de l'association Aouraba.

Parmi les femmes mariées, certaines étaient mineures.

"Bien que le nouveau code de la famille (ndlr: adopté en 2004) interdise le mariage des mineures, le juge peut l'autoriser s'il estime qu'il ne présente aucun risque pour la jeune fille et si sa famille est consentante", précise Mme Tarek.

"Elle a 17 ans mais elle paraît en avoir 20", a affirmé Hamid, 22 ans, en fixant sa future épouse. "Elle est timide mais elle le sera beaucoup moins lors de la cérémonie de ce soir".
Chaque couple a reçu en "cadeau de mariage" notamment un réfrigérateur, une antenne parabolique et des produits ménagers, a souligné Mme Tarek, qui est en même temps l'épouse du maire de Fès.

Plus de 5000 invités dont la plupart sont des proches des mariés ont pris place à partir de 19h GMT à l'intérieur du stade Hassan II de Fès, où les cérémonies ont commencé sous un dispositif impressionnant de sécurité.

Des chanteurs locaux et des troupes de danseurs berbères se sont succédés devant les couples installés face à la scène.

La cérémonie a été clôturée aux environs de minuit (GMT) par la distribution des "cadeaux de mariage".

"Une nouvelle vie commence pour moi. Si j'achète un jour une maison, j'ai au moins un peu d'immobilier", a déclaré Ahmed, 27 ans, éprouvé par la cérémonie.

AFP
 
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